Thématique citations : L'amour

482 Citations

Pg 1/10

L'amour

Les poètes et écrivains ont tout dit à propos de l'amour et tout, pourtant, reste à dire car l'amour se décline dans tous les langages, toutes les cultures, toutes les subtilités.

A chacun, ainsi, de trouver ses mots, sa sensibilité, pour exprimer son amour. Mais pourquoi ne pas s'inspirer de ceux qui en ont tant et si bien parlé avant nous ? Qu'ils soient passionnés, tendres, timides, fougueux, inspirés, désabusés, caustiques ou romantiques, les auteurs célèbres qui nous ont précédé en ont du moins tous parlé avec talent et inspiration.

Leurs citations trouveront ainsi un écho à vos sentiments et vous permettront de trouver les mots qui raisonnent dans votre coeur.

L'amour se distingue en ceci des simples désirs qu'il se développe par la présence assidue de l'objet aimé.


Par: Alexandre Dumas (père)

Ajoutée par Savinien le 29/09/2023

Catégories:

Le soleil de l'amour fait à la vie la plus triste et la plus abandonnée un horizon couleur de rose.


Par: Alexandre Dumas (père)

Ajoutée par Savinien le 19/09/2023

Catégories:

Ces deux pauvres coeurs, à qui il semblait qu'ils avaient tant de choses à se dire, battaient presque l'un contre l'autre et restaient muets: toute leur âme était passée dans leurs yeux, et ils se parlaient avec cette grande voix du silence qui, en amour, dit tant de choses, et qui a sur l'autre l'avantage de ne mentir jamais.


Par: Alexandre Dumas (père)

Ajoutée par Savinien le 19/09/2023

Catégories:

Ne voyant dans la femme que la femme même, et lui faisant un coeur selon son visage, il pensa quel serait le bonheur de l'homme qui ferait battre le premier ce coeur, qui serait regardé avec amour par ces beaux yeux, et qui cueillerait sur ces lèvres, si franches et si pures, le mot: je t'aime! Cette fleur de l'âme, dans un premier baiser.


Par: Alexandre Dumas (père)

Ajoutée par Savinien le 19/09/2023

Catégories:

On n'est pas maître de son coeur, vous le savez, et c'est une des misères de notre nature que de ne pouvoir longtemps aimer ni la même personne ni la même chose.


Par: Alexandre Dumas (père)

Ajoutée par Savinien le 19/09/2023

Catégories:

Il y a tant de choses dans les deux mots Je t'aime que, lorsqu'on les a prononcés, on a tout dit, et que si l'on veut s'apprendre quelque chose de nouveau, il faut les redire.


Par: Alexandre Dumas (père)

Extrait de: Sylvandire (1844)

Ajoutée par Savinien le 17/09/2023

Catégories:

Le coeur a ses délicatesses instinctives qui ne le trompent jamais.


Par: Alexandre Dumas (père)

Extrait de: Sylvandire (1844)

Ajoutée par Savinien le 16/09/2023

Catégories:

C'était une de ces charmantes petites lettres d'enfant bien naïves, bien tendres, bien sincères, pleines de promesses d'un amour éternel, né d'hier, et qu'on jure de garder jusqu'à la mort. Toutes ces protestations couvraient quatre pages et pouvaient cependant se réduire à trois mots : « Je vous aime. »


Par: Alexandre Dumas (père)

Extrait de: Sylvandire (1844)

Ajoutée par Savinien le 16/09/2023

Catégories:

Nous avons tous passé à travers ces premières émotions d'un premier amour. Nous avons tous reconnu, à une douleur naissante, que nous faisions notre apprentissage d'homme. Nous avons tous vieilli de plusieurs années dans une heure. Il en fut du pauvre chevalier comme de nous tous.


Par: Alexandre Dumas (père)

Extrait de: Sylvandire (1844)

Ajoutée par Savinien le 16/09/2023

Catégories:

Il y a dans les premiers chagrins d'un premier amour quelque chose qui vous oppresse si doucement le coeur qu'on les accepte comme des sensations bien préférables encore à l'indifférence qui leur a fait place: ce qu'on désire avant toute chose, ce n'est pas précisément d'être heureux, on ne sait pas encore ce que c'est que le bonheur, mais c'est de ne pas rentrer dans ce désert aride d'où l'on sort; c'est de rester sous ces beaux arbres verts, au rayon de ce doux soleil, au milieu de ces fleurs aux enivrants parfums dont les épines déjà vous ont ensanglanté les doigts, mais qu'à toute force on veut cueillir, qu'à tout risque on veut respirer; ce qu'on veut, c'est la tempête plutôt que le calme, c'est la souffrance à défaut de joie.


Par: Alexandre Dumas (père)

Extrait de: Sylvandire (1844)

Ajoutée par Savinien le 16/09/2023

Catégories:

Jamais cette effusion de mon âme ne tarissait ou ne se refroidissait. Si le firmament n'eût été qu'une page, et que Dieu m'eût dit de la remplir de mon amour, cette page n'aurait pas contenu tout ce que je sentais se dire en moi! Je ne m'arrêtais qu'après que les quatre feuilles étaient remplies, et il me semblait toujours n'avoir rien dit! C'est qu'en effet je n'avais rien dit, car qu'étaient ces quatre feuilles pour contenir l'infini?


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Raphaël (1849)

Ajoutée par Savinien le 14/04/2023

Catégories:

Il y a deux mémoires: la mémoire des sens, qui s'use avec les sens et qui laisse perdre les choses périssables, et la mémoire de l'âme, pour qui le temps n'existe pas, qui revoit à la fois tous les points du passé et du présent de son existence, et qui a, comme l'âme elle-même, l'ubiquité, l'universalité et l'immortalité de l'esprit. Rassurez-vous, vous qui aimez, le temps n'a de puissance que sur les heures, aucune sur les sentiments.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Raphaël (1849)

Ajoutée par Savinien le 14/04/2023

Catégories:

Je n'étais pas pressé de la revoir, d'entendre sa voix, de me rapprocher d'elle, de m'entretenir en liberté avec celle qui était déjà toute ma pensée et toute ma vie. Je l'avais vue; je l'emportais partout avec moi: de près, de loin, absente, présente, je la possédais; tout le reste m'était indifférent. L'amour complet est patient, parce qu'il est absolu et qu'il sent qu'il durera autant que la vie. Je défiais l'univers de m'arracher cette image sans m'arracher mon coeur.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Raphaël (1849)

Ajoutée par Savinien le 14/04/2023

Catégories:

L'homme est tellement créé pour l'amour, qu'il ne se sent homme que du jour où il a la conscience d'aimer pleinement. Jusque-là il cherche, il s'inquiète, il s'agite, il erre dans ses pensées. De ce moment il s'arrête, il se repose, il est au fond de sa destinée.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Raphaël (1849)

Ajoutée par Savinien le 14/04/2023

Catégories:

Elle était si jeune, si belle, si transpercée des rayons dorés du soleil, si incorporée avec ce cadre merveilleux du ciel, des bois, des eaux, dans lequel je la voyais m'éblouir et d'où j'allais la voir disparaître; j'étais si jeune et si sensible à cette beauté moi-même, que si je n'avais été défendu par l'ombre de Saluce qui s'interposait entre nous, je n'aurais pu résister à son éblouissement, et j'auraís mis mon coeur sous ses pieds comme ces feuilles tombées de l'arbre qu'elle foulait en marchant.


Par: Alphonse de Lamartine

Ajoutée par Savinien le 13/04/2023

Catégories:

Fais ce que tu voudras, me dit-il ; voilà le tiroir de mon secrétaire; prends-y avec mesure, mais avec liberté. Si c'est un amour, le temps le guérira; si c'est une amitié, le temps pourra bien la dénaturer. Tu es bien jeune pour être le tuteur d'une femme aussi belle que tu dépeins ton Italienne; prends garde au coeur; il n'est jamais plus près de se réveiller que quand il dort!


Par: Alphonse de Lamartine

Ajoutée par Savinien le 13/04/2023

Catégories:

Il n'y a pas d'attrait plus puissant pour deux âmes qui ont souffert qu'une conformité de tristesse.


Par: Alphonse de Lamartine

Ajoutée par Savinien le 13/04/2023

Catégories:

Il était de cette nature de coeurs faibles, mais aimants, qui, se sentant déshérités par la nature des qualités qui font qu'on est aimé, se contentent d'aimer sans retour et qui se dévouent comme des esclaves volontaires au service, sinon au bonheur, de la femme à laquelle ils assujettissent leur coeur. Ce ne sont pas les plus nobles, mais ce sont les plus touchantes natures d'attachement. On les plaint, mais on les admire. Aimer pour être aimé, c'est de l'homme; mais aimer pour aimer c'est presque de l'ange.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

Catégories:

Il est peut-être impossible d'avoir beaucoup aimé sans avoir beaucoup souffert.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Elle était partie parce qu'il faisait froid! Il aurait marché nu, dans la neige, pour la rejoindre n'importe où. Il se serait jeté du haut d'un toit, rien que pour tomber à ses pieds. Le souvenir d'une vieille histoire lui vint, dont on a fait une légende: celle de la Côte des deux Amants, qu'on voit en allant à Rouen. Une jeune fille obéissant au caprice cruel de son père, qui lui défendait d'épouser son amant si elle ne parvenait à le porter elle-même au sommet de la rude montagne, l'y traîna, marchant sur les mains et les genoux, et mourut en arrivant. L'amour n'est donc plus qu'une légende, faite pour être chantée en vers ou contée en des romans trompeurs.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Vous enfermez l'amour dans cette formule: « Tout ou rien », et ce « tout ou rien » signifie, à mon sens: « Tout d'abord, puis Rien ensuite ». C'est quand le rien commence que la femme se met à mentir.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Il avançait la main et prenait le papier. De nouveau il regardait l'adresse, puis déchirait. Qu'allait-elle lui dire? Le mot « aimer » y serait-il? Jamais elle ne l'avait écrit, jamais elle ne l'avait prononcé sans le faire suivre du mot « bien ». - « Je vous aime bien. » - « Je vous aime beaucoup. » - « Est-ce que je ne vous aime pas? » Il les connaissait, ces formules, qui ne disent rien par ce qu'elles ajoutent. Peut-il exister des proportions quand on subit l'amour?
Peut-on juger si on aime bien ou mal? Aimer beaucoup, comme c'est aimer peu! On aime, rien de plus, rien de moins. On ne peut pas compléter cela. On ne peut rien imaginer, on ne peut rien dire au delà de ce mot. Il est court, il est tout.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

C'est par l'écriture toujours qu'on pénètre le mieux les gens. La parole éblouit et trompe, parce qu'elle est mimée par le visage, parce qu'on la voit sortir des lèvres, et que les lèvres plaisent et que les yeux séduisent. Mais les mots noirs sur le papier blanc, c'est l'âme toute nue.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Chez elle, elle ne le voyait jamais assez, et le même télégramme qui annonçait à André un empêchement pour Auteuil le priait toujours avec instance de venir dîner ou passer une heure dans la soirée. Il avait pris d'abord ces invitations-là pour des dédommagements, puis il avait dû comprendre qu'elle aimait beaucoup le voir, plus que tous les autres, qu'elle avait vraiment besoin de lui, de sa parole adoratrice, de son regard amoureux, de son affection enveloppante et proche, de la caresse discrète de sa présence. Elle en avait besoin, comme une idole, pour devenir vrai dieu, a besoin de prières et de foi. Dans la chapelle vide, elle n'est qu'un bois sculpté. Mais si seulement un croyant entre dans le sanctuaire, adore, implore, prosterné, et gémit de ferveur, ivre de sa religion, elle devient l'égale de Brahma, d'Allah ou de Jésus, car tout être aimé est une espèce de dieu.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

A force d'écrire les mêmes choses, la même chose, son amour, sous des formes que renouvelait le renouveau quotidien de son désir, il enfiévra son ardeur dans cette besogne de tendresse littéraire. Il cherchait tout le long des jours, et trouvait pour elle ces expressions irrésistibles que l'émotion surexcitée fait jaillir du cerveau comme des étincelles. Il soufflait ainsi sur le feu de son propre coeur et l'allumait en incendie, car les lettres d'amour vraiment passionnées sont souvent plus dangereuses pour celui qui les écrit que pour celle qui les reçoit.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Les plus timorées des femmes ont pour la lettre qui parle d'amour avec sincérité des indulgences infinies.


Par: Guy de Maupassant

Extrait de: Notre coeur (1890)

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Chez les amants les plus innocents, il y a toujours le désir de paraître grands aux yeux de leurs maîtresses.


Par: Honoré de Balzac

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Toutes les femmes, même les dévotes et les sottes, s'entendent en fait d'amour.


Par: Honoré de Balzac

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Demandez aux femmes quels hommes elles recherchent, les ambitieux. Les ambitieux ont les reins plus forts, le sang plus riche en fer, le coeur plus chaud que ceux des autres hommes. Et la femme se trouve si heureuse et si belle aux heures où elle est forte, qu'elle préfère à tous les hommes celui dont la force est énorme, fût-elle en danger d'être brisée par lui.


Par: Honoré de Balzac

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Une lettre est une âme, elle est un si fidèle écho de la voix qui parle que les esprits délicats la comptent parmi les plus riches trésors de l'amour.


Par: Honoré de Balzac

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

J'aime mieux mon abandon et ma misère! Au moins, quand un malheureux est aimé, il est bien sûr qu'on l'aime.


Par: Honoré de Balzac

Ajoutée par Savinien le 04/04/2023

Catégories:

Vous savez que jamais un homme ne voit ou ne croit voir le bonheur d'un autre homme auprès d'une femme sans le trouver haïssable, n'eût-il nulle prétention pour lui-même.


Par: Alfred de Vigny

Extrait de: Stello (1832)

Ajoutée par Savinien le 20/03/2023

Catégories:

L'Amour forgeait. Au bruit de son enclume,
Tous les oiseaux, troublés, rouvraient les yeux;
Car c'était l'heure où se répand la brume,
Où sur les monts, comme un feu qui s'allume,
Brille Vénus, l'escarboucle des cieux.

La grive au nid, la caille en son champ d'orge,
S'interrogeaient, disant: Que fait-il là?
Que forge-t-il si tard? - Un rouge-gorge
Leur répondit: Moi, je sais ce qu'il forge;
C'est un regard qu'il a pris à Stella.

Et les oiseaux, riant du jeune maître,
De s'écrier: Amour, que ferez-vous
De ce regard qu'aucun fiel ne pénètre?
Il est trop pur pour vous servir, ô traître!
Pour vous servir, méchants, il est trop doux!

Mais Cupido, parmi les étincelles,
Leur dit: Dormez, petits oiseaux des bois.
Couvez vos oeufs et repliez vos ailes.
Les purs regards sont mes flèches mortelles;
Les plus doux yeux sont mes pires carquois.


Par: Victor Hugo

Extrait de: Le Rhin (1842)

Ajoutée par Savinien le 09/11/2022

Catégories:

Souvent je ne sais quoi qu'on ne peut exprimer
Nous surprend, nous emporte, et nous force d'aimer;
Et souvent, sans raison, les objets de nos flammes
Frappent nos yeux ensemble et saisissent nos âmes.


Par: Pierre Corneille

Extrait de: Médée (1635)

Ajoutée par Savinien le 20/06/2022

Catégories:

Acte IV, Scène 1


De quel oeil la traîtresse a soutenu ma vue!
De tout ce qu'elle a fait elle n'est point émue;
Et, bien qu'elle me mette à deux doigts du trépas,
On dirait, à la voir, qu'elle n'y touche pas.
Plus, en la regardant, je la voyais tranquille,
Plus je sentais en moi s'échauffer une bile;
Et ces bouillants transports dont s'enflammait mon coeur
Y semblaient redoubler mon amoureuse ardeur.
J'étais aigri, fâché, désespéré contre elle,
Et cependant jamais je ne la vis si belle,
Jamais ses yeux aux miens n'ont paru si perçants,
Jamais je n'eus pour eux des désirs si pressants.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

Catégories:

Acte III, Scène 4


Mais ce qui m'a surpris, et qui va vous surprendre,
C'est un autre incident que vous allez entendre;
Un trait hardi qu'a fait cette jeune beauté,
Et qu'on n'attendrait point de sa simplicité.
Il le faut avouer, l'amour est un grand maître.
Ce qu'on ne fut jamais il nous enseigne à l'être;


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

Catégories:

Il est impossible d'être tout à fait malheureux quand on s'aime, qu'on se le dit, qu'on est près l'un de l'autre. Ce bien-être ineffable que donne la passion ne saurait être détruit que par le changement de ceux qui l'éprouvent; car la passion est plus forte que tous les malheurs qui ne viennent pas d'elle-même.


Par: Claire de Duras

Extrait de: Edouard (1825)

Ajoutée par Savinien le 03/02/2022

Catégories:

L'amant que l'on redoute le plus, est toujours celui que l'on est le plus près d'aimer.


Par: Claude-Prosper Jolyot de Crébillon (Crébillon fils)

Catégories:

Acte IV, Scène 2


Plus un mot! A son bonheur fidèle,
Si ce n'est pas pour vous, faites cela pour elle.
Oh! Vous l'aimez, monsieur, d'un amour large et fort!
Sauvez-la. Tout amant ose affronter la mort!
Mourir, donner son sang, c'est peu: donnez votre åme,
A l'honneur de la reine, au salut de la femme,
Et, pareil au soldat blessé, quoique vainqueur,
Gardez le calme au front avec la plaie au coeur.
Dieu qui lit dans notre âme au jour de sa justice
Epèlera du doigt la sainte cicatrice,
Et rien ne sera pur, éblouissant et beau,
Comme ce grand amour sorti de son tombeau!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Acte III, Scène 10


Oui, c'est payer trop cher l'éclat d'une couronne,
Si dans son cercle d'or, mon âme, on t'emprisonne,
Et si le lourd manteau semé de fleurs de lys
Doit, comme un grand linceul, m'étouffer sous ses plis!
Qu'importe à cet État, mon Dieu, qu'importe au monde,
Qu'aux soupirs du malheur ma charité réponde?
Croyez-vous tout perdu pour un mot de pitié
Dont quelque valet ivre a saisi la moitié,
Et craignez-vous vraiment que la France se noie
S'il tombe de mes yeux une larme de joie?
Les froideurs de la cour ne me sauraient charmer.
Ah! Laissez-moi mourir, s'il ne faut plus l'aimer.


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Acte III, Scène 9


Ah! Madame!
Puisque j'ai tout perdu, vous connaîtrez mon âme;
Et ce coeur ignoré qui s'ouvre au dernier jour,
Goutte à goutte, à vos pieds, saignera son amour!
La fortune et le rang, tout s'enfuit, tout s'efface.
Je vous ai bien aimée, et vous le dis en face;
Ma passion profonde était digne de vous!
J'aurais passé ma vie, esclave à vos genoux,
Laissant errer mes yeux dans un charmant délire
De votre doux regard à votre doux sourire!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Acte I, Scène 3


C'est là, mon d'Aubigné, loin des bruits de la cour,
Que je pourrai l'entendre et la voir chaque jour;
Entendre sa voix douce et voir par intervalle
L'amour comme un soleil monter à son front pâle!
Tu comprends, n'est-ce pas, qu'il me faut ce bonheur
De la sentir tout près, dût se rompre mon coeur!
Et que j'ai bien le droit, quand sous l'amour je tombe,
D'emporter, pour mourir, un regard dans ma tombe!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Acte I, Scène 3


Oh! J'ai marché longtemps dans le doute et l'effroi,
Traînant ma passion comme une ombre après moi,
Et n'osant regarder au fond du gouffre immense
Où mon coeur éperdu tombait sans espérance!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Amour double


Ami, tu disais toi-même:
- Et j'entends encor ta voix -
« Il ne se peut pas qu'on aime
Deux maîtresses à la fois! »

Tu m'as bien trompé!... Regarde
L'effet d'un mot hasardeux:
J'ai vécu sans prendre garde,
Voilà que j'en aime deux!

Je ne sais pas trop laquelle
Me cause moins de souci;
Car, si l'une est la plus belle,
L'autre est la plus belle aussi.

Où me fixer? Comment faire?
Le doute a gagné mes yeux.
C'est l'une que je préfère,
C'est l'autre que j'aime mieux.

Et mon pauvre coeur qui flotte
De l'une à l'autre beauté
Semble un vaisseau sans pilote
Par tous les vents emporté.

- Amour, qui me dois connaître,
Pourquoi doubler mes douleurs?
Il suffisait d'une, ô maître,
Pour me coûter bien des pleurs!...


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Jasmin


J'ai cueilli pour vous seule, à sa branche flétrie,
Ce jasmin par l'hiver oublié dans la tour.
J'ai baisé sa corolle, et mon âme attendrie
Dans la dernière fleur met son dernier amour.


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Sérénade


J'ai dans mon coeur une belle
Que j'adore nuit et jour;
Une lampe est devant elle,
La lampe de mon amour!

Dans cette chapelle austère
Que desservent mes douleurs,
Tous mes rêves sont à terre,
Effeuillés comme des fleurs.

La détresse, en cape noire,
Tient, goutte à goutte amassés
Dans un bénitier d'ivoire,
Tous les pleurs que j'ai versés!

Le seul encensoir qui fume
A l'autel silencieux,
C'est mon âme qui s'allume
Sous le rayon de tes yeux.

Apaise enfin ta colère,
Toi que Dieu fit pour charmer;
Va, c'est un crime de plaire
Quand on ne veut pas aimer!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Confiance


Quoi! Sans te soucier de l'océan qui gronde,
Tu veux ta place à bord, sur mon vaisseau perdu;
Et pour dire à Colomb qu'il a trouvé son monde,
Tu n'attends pas, enfant, qu'il en soit revenu!

Dans tes bras frémissants j'ai mis ma tête blonde.
J'ai bu ton souffle en feu, dans mon sein répandu;
Et, comme le pêcheur voit la perle sous l'onde,
Dans ton regard charmant j'ai vu ton coeur à nu.

Sois bénie, à jamais, pour cette foi sublime!
Sans redouter les flots je braverai l'abîme,
Puisque j'ai ton amour, comme une étoile, aux cieux.

Et mon nom restera, triomphant et sonore,
Afin que, dans mille ans, la terre sache encore,
Ô mon ange adoré, la couleur de tes yeux!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Vestigia Flammæ


Où donc es-tu partie, ô belle jeune fille?
Toi dont le doux regard et dont la voix, un jour,
Comme un oiseau qu'éveille un bruit sous la charmille,
A l'ombre de mon coeur ont fait chanter l'amour.

Ange, te souvient-il que je t'aimai sur terre?
Que j'aurais tout donné pour un baiser de toi!
Lorsqu'au fond de ton coeur tu descends solitaire,
N'est-il aucun écho qui te parle de moi?

Que fais-tu, maintenant que je suis seul dans l'ombre,
Quand dix ans sont passés depuis ton tendre aveu,
Et que, sur mes deux mains inclinant mon front sombre,
Je regarde briller, comme des yeux sans nombre,
Les étincelles de mon feu!


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Portrait


Je ne sais pas ton nom, comtesse ou bien marquise,
Dont le portrait charmant rit dans ce cadre d'or;
Mais nulle, en sa beauté, n'eut plus de grâce exquise,
Au temps qu'on était jeune et qu'on aimait encor.

Tes cheveux à frimas, où le zéphyr se joue,
Effleurent mollement ton visage vermeil,
Car le pastel du maître a semé sur ta joue
L'incarnat velouté d'une pèche au soleil.

Mille amours sont nichés sous tes narines roses,
Mille autres sont blottis dans tes yeux irisés,
Tandis que Cupidon, sur tes lèvres mi-closes,
Appelle au pâturage un troupeau de baisers.

Et le ruban bleu-ciel, dont ta robe est fermée,
Semble, au long du corsage, étaler à plaisir,
De ta taille divine à ta gorge embaumée,
Une échelle d'azur où monte le désir !...


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

A une femme


Ta lampe n'a brûlé qu'en empruntant ma flamme.
Comme le grand convive aux noces de Cana,
Je changeais en vin pur les fadeurs de ton âme,
Et ce fut un festin dont plus d'un s'étonna.

Tu n'as jamais été, dans tes jours les plus rares,
Qu'un banal instrument sous mon archet vainqueur,
Et, comme un air qui sonne, au bois creux des guitares,
J'ai fait chanter mon rêve au vide de ton coeur.

S'il fut sublime et doux, ce n'est point ton affaire.
Je peux le dire au monde et ne te pas nommer;
Pour tirer du néant sa splendeur éphémère,
Il m'a suffi de croire. Il m'a suffi d'aimer.


Par: Louis Bouilhet

Ajoutée par Savinien le 27/01/2022

Catégories:

Pg 1/10