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L'Ecclesiaste est un texte issu de la bible hébraïque, texte sans age à la fois ancien et moderne, il a conservé à travers les siècles la même force qu'à son origine.
A travers son contenu en partie désabusé et tristement réaliste, il met en avant la futilité des aspirations humaines et de nos vies: « Tout est vanité » dit Cohélet, fils de David, roi de Jérusalem.
En effet, le narrateur s'interroge sur des questions qui ont habité l'humanité depuis que celle-ci est en mesure d'exprimer un raisonnement construit: nos vies, nos choix mêmes, ont-ils une importance ? Est-ce que le choix du sage a un poids plus important que celui du fou ? Y-a-t-il une justice pour les méchants ? Ne faut-il pas se réfugier dans les plaisirs face à la futilité de la vie ?... Chacun trouvera nécessairement dans ces écrits un reflet de ses propres interrogations et y puisera sujets à réflexion.
Au delà de cette approche, le texte possède en en lui-même un certain rythme chantant, à la fois liturgique et parfois poétique, qui contribue à son charme et nous poussera, de temps à autre, à aller y puiser une parcelle de sagesse.

On a tout dit à propos de Julie ou la nouvelle Héloïse: roman d'amour pré-romantique, exaltation du sentiment amoureux et lutte victorieuse de la vertu contre la passion, rêveries sentimentales d'un auteur alors dans l'impossibilité de trouver une femme répondant à sa sensibilité amoureuse, projection d'une situation vécue dans le rapport qu'il entretint avec la marquise d'Houdetot et son amant de Saint-Lambert, vaste thèse de fond dans laquelle Rousseau aborde les principes qu'il développera dans d'autres ouvrages sur le rapport à la nature, la retraite contrôlée à l'écart du monde, l'éducation, la morale, les passions, la religion...
Que pourrait-on ajouter si ce n'est que l'oeuvre est magnifique, portant des personnages d'une sensibilité quasi-inhumaine, rêvés à la perfection par Rousseau au sommet de son art. La pûreté de leur âme, acquise au prix des sacrifices, en fait des êtres auxquels on ne peut presque pas s'identifier, d'une grâce étrange et captivante, comme un personnage angélique d'un tableau ou d'une statue dont on ne pourrait, hypnotisé, détourner le regard.
Ce roman connut un immense succès à son époque et si l'évolution des moeurs et des pratiques modernes, nous éloignent de ces personnages et de leurs convictions et motivations, le petit effort demandé au lecteur pour les rejoindre et un moment - ne serait-ce même qu'un fugace moment - les atteindre, espérer, aimer, souffrir, pleurer même, avec eux, ce petit effort vous sera remboursé au centuple.
Laissons pour finir l'auteur parler lui-même de ses lettres, puisqu'il sait si bien le faire: « Mes jeunes gens sont aimables ; mais pour les aimer à trente ans, il faut les avoir connus à vingt. Il faut avoir vécu longtemps avec eux pour s’y plaire ; et ce n’est qu’après avoir déploré leurs fautes, qu’on vient à goûter leurs vertus. Leurs lettres n’intéressent pas tout d’un coup ; mais peu à peu elles attachent ; on ne peut ni les prendre, ni les quitter. La grâce et la félicité n’y sont pas, ni la raison, ni l’esprit, ni l’éloquence ; le sentiment y est ; il se communique au cœur par degrés, et, lui seul à la fin, supplée à tout. »

En supplément à l'ouvrage de base, vous trouverez dans ce recueil les éléments qui le complètent en partie :
- La croustillante histoire de l'homme au beurre où vous sera enfin révélée la vérité se cachant derrière une des annotations très obscure de l'auteur dans Julie ou la nouvelle Héloïse.
- Le résumé des aventures de milord Edouard Bostom, ami et sage conseiller du héros du roman, Saint-Preux. A l'origine il semble que cette portion de l'histoire faisait partie de l'ouvrage et était constituée d'un certain nombre de lettres échangées. Rousseau les écarta au final car celles-ci cassaient la cohérence de l'ensemble. Il semble que les lettres d'origine n'aient pas survécu aux années ou que l'auteur les ait définitivement détruites, il ne reste que le résumé - fait par l'auteur à une de ses amies - des ces aventures, que vous retrouverez donc ici.
- Et enfin, pour les courageux ou les curieux (on y retrouve de très intéressantes informations sur l'époque, les moeurs, les usages religieux...), les Lettres d'Abélard et d'Héloïse, ou l'histoire belle et tragique de deux amants célèbres en leur temps et dont l'héroïne est celle à qui le titre Julie ou la nouvelle Héloïse fait référence.