Raphaël
Année de parution : 1849 Le vrai nom de l’homme qui a écrit ces pages n’était pas Raphaël. Nous le lui donnions souvent par badinage, ses autres amis et moi, parce qu’il ressemblait beaucoup, dans son adolescence, à un portrait de Raphaël enfant, qu’on voit à Rome dans la galerie Barberini, à Florence dans le palais Pitti, et, à Paris, dans le Musée du Louvre. Nous lui donnions aussi ce nom parce que cet enfant avait pour trait distinctif de son caractère le sentiment le plus vif du beau dans la nature ou dans l’art, dans les oeuvres de Dieu comme dans celles des hommes. Il était d’une sensibilité exquise et presque maladive, avant que le temps l’eût un peu émoussée; nous disions, en faisant allusion à ce sentiment qu’on appelle le mal du pays, qu’il avait le mal du ciel.<.p> |