Adèle Esquiros
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Né(e) le 12/12/1819 Mort(e) le 22/12/1886 France |
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Adèle Esquiros, née Adèle-Julie Battanchon le 12 décembre 1819 à Paris, morte le 22 décembre 1886 à Paris, est une femme de lettres et journaliste féministe française.
Fille de Pierre-François Battanchon, un étudiant en médecine mort en 1860, et de Marie-Rose Rouvion, une rentière morte en 1844, mariés en 1822, elle a quatre frères - Pierre-François (mort en 1864), professeur de musique à Libourne puis à Bordeaux, Gabriel-Félix, professeur à Genève, Edmond, artiste-peintre à Paris, et Henri, négociant à Buenos Aires - et une soeur - Émilie (morte en 1864), mariée à un propriétaire terrien du Puy, Dubosc. Institutrice et poétesse, elle fait la connaissance d'Alphonse Esquiros, un écrivain romantique converti au socialisme et aux idées républicaines, avec lequel elle se marie à Paris le 7 août 1847 et écrit plusieurs ouvrages : Histoire des amants célèbres et Regrets, souvenir d'enfance, avant d'être abandonnée par son mari en 1850.
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Histoire d'une sous-maîtresse |
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C'était une bonne fille, Mademoiselle Grognon, notre sous-maîtresse. Dès cinq heures du matin, elle allait, venait, avec sa robe de laine brune, sa grande pèlerine et ses bandeaux plaqués sur les tempes. Toujours environnée d'enfants, elle parlait toujours. Si par hasard, elle se trouvait seule, par habitude elle parlait encore. Elle ne se taisait qu'au coucher du soleil, car c'était aussi l'heure de son coucher. Nous l'avions appelée Mademoiselle Grognon, d'abord tout bas, puis à mi-voix, et puis tout haut. Grâce à ces nuances délicates, elle s'était habituée à ce surnom. Dans ses rares moments de liberté, Mademoiselle Grognon lisait. Si la liberté devait se prolonger, Mademoiselle Grognon sortait de son pupitre un gros cahier; elle écrivait quelques pages avec attention. Alors, elle perdait son expression de placidité habituelle, une lumière soudaine éclairait sa physionomie, et souvent une larme mouillait ses lunettes. Les variations de l'écriture annonçaient différentes époques dans ce travail. D'abord, des caractères timides qui, peu à peu, s'enhardissaient et devenaient bien formés. Enfin, les déliés se négligeaient; on devinait une main sûre d'elle et qui ne craint pas de s'abandonner à ses caprices. Ces changements d'écriture annonçaient, avec un laps de temps, des variations dans le coeur de l'écrivain. |
Les amours étranges |
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Ce petit livre contient pêle-mêle des vers, de la prose, des choses sans suite et sans raison. Ce désordre, ce découragement, c'est le mal du siècle. Les Amours étranges, cela veut dire ces pensées qui s'élèvent sans-cesse, et sans-cesse retombent: cette recherche, cette frénésie de l'inconnu qui va toujours et ne rencontre jamais. Les Amours étranges, c'est comme qui dirait les amours désespérées. |