Alexandre Dumas (fils)
Né(e) le 27/07/1824 Mort(e) le 27/11/1895 France |
Afficher sa biographie |
Alexandre Dumas fils, né le 27 juillet 1824 à Paris et mort le 27 novembre 1895 à Marly-le-Roi, est un romancier et auteur dramatique français. Il fut comme son père un auteur à grand succès et reste connu principalement pour son roman La Dame aux camélias ainsi que ses deux pièces Le Fils naturel et Un Père prodigue. Fils d'Alexandre Dumas et de sa voisine de palier, Catherine Laure Labay (1793-1868), il fut placé très tôt en pension. Il fut déclaré enfant naturel, de père et de mère inconnus. Son père le reconnut en mars 1831, à l'âge de sept ans. Il garda toute sa vie un profond ressentiment envers lui, lequel se manifesta dans ses œuvres, marquées par le thème de la désagrégation de la famille et inspirées par un certain moralisme et une certaine ténacité. Il parvint tout de même à surmonter sa détresse. |
Afficher ses oeuvres |
Diane de Lys |
Afficher les citations de cette oeuvre |
Il vous est certainement arrivé de rencontrer dans le monde au moins une de ces beautés incontestables, sûres d'elles-mêmes, et comme on a coutume de se figurer les reines; car l'imagination de l'homme aime à compléter la majesté du rang par la majesté du visage. Quand ces femmes dont nous parlons entrent dans un salon, on dit malgré soi, à son voisin: - Voyez donc cette belle tête ! Vous avez vu de ces têtes-là sur un corps aussi parfait, et vous vous êtes dit: Cette femme est bellę, aussi belle qu'il est possible de l'être; d'où vient que cette beauté ne m'est pas sympathique, tout évidente qu'elle est, et pourquoi suis-je sûr que je n'aurai pas d'amour pour cette femme, tandis que j'en aurai peut-être pour cette autre qui est maigre, qui a de petits yeux, le nez retroussé, et que personne ne regarde? C'est qu'en effet il leur manque quelque chose, à ces femmes; il leur manque presque toujours d'avoir aimé, ou d'avoir souffert, ce qui est à peu près synonyme, car l'un ne va guère sans l'autre, et d'en porter la trace sur leur visage. Pourquoi n'ont elles pas aimé? Me direz-vous. Parce que la beauté est égoïste, se suffit à elle-même, absorbe et ne rend pas; parce que la femme incontestablement belle n'éprouve pas d'autre besoin que celui de s'entendre dire qu'elle l'est, et ne veut pas donner à un seul cette beauté dont celui-là serait jaloux et qu'il l'empêcherait de montrer aux autres. Parce qu'elle préfère à tout le murmure d'admiration qui accueille son entrée dans un spectacle ou dans un bal; parce que ses allures fières ne pourraient pas se plier aux câlineries des intimités; parce qu'il lui faudrait descendre des hauteurs de son orgueil; parce qu'elle ne saurait aimer, enfin, et qu'elle y serait gauche. La marquise Diane de Lys, notre héroïne, était une de ces femmes-là. |
La dame aux camélias |
Afficher les citations de cette oeuvre |
La Dame aux camélias est un roman d’Alexandre Dumas fils publié en 1848, inspiré par son amour pour la courtisane Marie Duplessis. La Dame aux camélias a inspiré l'opéra de Verdi, La Traviata. De nombreuses actrices ont incarné Marguerite Gautier, de Sarah Bernhardt à Isabelle Huppert, en passant par Lillian Gish et Greta Garbo. La Dame aux camélias raconte l'amour d'un jeune bourgeois, Armand Duval, pour une courtisane, Marguerite Gautier, atteinte de tuberculose. Elle a pour habitude de porter à son buste des camélias de différentes couleurs (blancs quand elle est disponible pour ses amants, rouges quand elle est indisposée). La narration constitue un récit dans le récit, puisque Armand Duval raconte son aventure au narrateur initial du roman. |
Le Demi-Monde |
Afficher les citations de cette oeuvre |
Etablissons donc ici, pour les dictionnaires à venir, que le Demi-Monde ne représente pas, comme on le croit, comme on l'imprime, la cohue des courtisanes, mais la classe des déclassées. N'est pas du Demi-Monde qui veut. Il faut avoir fait ses preuves pour y être admise. Madame d'Ange le dit au deuxième acte: « Ce monde est une déchéance pour celles qui sont parties d'en haut, mais c'est un sommet pour celles qui sont parties d'en bas. » Ce monde se compose, en effet, de femmes, toutes de souche honorable, qui, jeunes filles, épouses, mères, ont été de plein droit accueillies et choyées dans les meilleures familles, et qui ont déserté. Les noms qu'elles portent sont portés simultanément dans le vrai monde qui les a exclues par des hommes, des femmes, des enfants pour qui vous et moi professons l'estime la plus méritée, et à qui, convention tacite, on ne parle jamais de leurs femmes, de leurs filles, ou de leurs mères. Ce monde commence où l'épouse légale finit, et il finit où l'épouse vénale commence, il est séparé des honnêtes femmes par le scandale public, des courtisanes par l'argent. Là, il est borné par un article du Code; ici, par un rouleau d'or. Il se cramponne à ce dernier argument: « Nous donnons, nous ne vendons pas; » et l'on en est bannie pour s'être vendue, comme on est bannie de l'autre pour s'être donnée. L'homme y reste éternellement débiteur de la femme, et celle-ci peut s'y croire encore respectée en voyant ce débiteur la traiter dans les rues, comme si elle était toujours son égale. A ces femmes devenues libres il ne faut pas donner son nom, mais en tout temps on peut offrir son bras. Elles sont à qui leur plait, non à qui elles plaisent. Bref tout s'y passe entre l'amour du plaisir et le plaisir de l'amour; et ce monde pourrait être confondu maintenant plutôt avec celui des femmes qui ne veulent pas de lui qu'avec celui des femmes dont il ne veut pas. |
Théâtre complet (Dumas fils) |
Afficher les citations de cette oeuvre |