Apologie de l'étude
Année de parution : 1761 Ce titre paraîtra sans doute une méprise: c’est, dira-t-on, l’éloge et non l’apologie de l’étude que vous voulez faire; pourquoi entreprendre de plaider une cause qui en a si peu de besoin? Et qu’y a-t-il de plus propre que l’étude à nous consoler, à nous instruire, à nous rendre meilleurs et plus heureux? Et là-dessus on débitera des maximes qu’on croira bien vraies, parce qu’elles seront bien triviales; et on citera le beau passage de Cicéron sur l’avantage des lettres, dans son oraison pour le poëte Archias; et on croira cet avantage prouvé sans réplique; car que répondre à un passage de Cicéron? Tel sera infailliblement le langage de tous ceux qui, n’ayant point attaché leur existence à la culture des lettres, n’y cherchent et n’y trouvent qu’un délassement sans prétention, peu fait pour amener le dégoût, et pour éveiller l’envie. |