Citations de Graziella, de Alphonse de Lamartine

14 Citations

C'est ainsi que j'expiai par ces larmes écrites la dureté et l'ingratitude de mon coeur de dix-huit ans. Je ne puis jamais relire ces vers sans adorer cette fraîche image que rouleront éternellement pour moi les vagues transparentes et plaintives du golfe de Naples... Et sans me haïr moi-même! Mais les âmes pardonnent là-haut. La sienne m'a pardonné. Pardonnez-moi aussi, vous! J'ai pleuré.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Le premier regret


Sur la plage sonore où la mer de Sorrente
Déroule ses flots bleus au pied de l'oranger,
Il est, près du sentier sous la haie odorante,
Une pierre petite, étroite, indifférente
Aux pieds distraits de l'étranger.

La giroflée y cache un seul nom sous ses gerbes,
Un nom que nul écho n'a jamais répété!
Quelquefois cependant le passant arrêté,
Lisant l'âge et la date en écartant les herbes,
Et sentant dans ses yeux quelques larmes courir
Dit : « Elle avait seize ans! C'est bien tôt pour mourir! »


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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La vanité est le plus sot et le plus cruel des vices, car elle fait rougir du bonheur!


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Je me suis mise à genoux et j'ai fait un voeu, un dernier voeu, un voeu d'espérance jusque dans le désespoir. Car tu sauras, si jamais tu aimes, qu'il reste toujours une dernière lueur de feu au fond de l'âme, même quand on croit que tout est éteint.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Le temps est une grande mer qui déborde, comme l'autre mer, de nos débris. On ne peut pas pleurer sur tous. A chaque homme ses douleurs, à chaque siècle sa pitié; c'est bien assez.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Chacun porte avec soi son point de vue. Un nuage sur l'âme couvre et décolore plus la terre qu'un nuage sur l'horizon. Le spectacle est dans le spectateur.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Il était de cette nature de coeurs faibles, mais aimants, qui, se sentant déshérités par la nature des qualités qui font qu'on est aimé, se contentent d'aimer sans retour et qui se dévouent comme des esclaves volontaires au service, sinon au bonheur, de la femme à laquelle ils assujettissent leur coeur. Ce ne sont pas les plus nobles, mais ce sont les plus touchantes natures d'attachement. On les plaint, mais on les admire. Aimer pour être aimé, c'est de l'homme; mais aimer pour aimer c'est presque de l'ange.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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L'homme se tourmente jusqu'à ce qu'il ait produit au-dehors ce qui le travaille au-dedans. Sa parole écrite est comme un miroir dont il a besoin pour se connaître lui-même et pour s'assurer qu'il existe. Tant qu'il ne s'est pas vu dans ses oeuvres, il ne se sent pas complètement vivant. L'esprit a sa puberté comme le corps.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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L'homme est comme l'arbre qu'on secoue pour en faire tomber ses fruits: on n'ébranle jamais l'homme sans qu'il en tombe des pleurs.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Les poètes cherchent le génie bien loin, tandis qu'il est dans le coeur et que quelques notes bien simples, touchées pieusement et par hasard sur cet instrument monté par Dieu même, suffisent pour faire pleurer tout un siècle, et pour devenir aussi populaires que l'amour et aussi sympathiques que le sentiment. Le sublime lasse, le beau trompe, le pathétique seul est infaillible dans l'art. Celui qui sait attendrir sait tout.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Bien que les instruments fussent gais et que les attitudes fussent celles de la joie, les airs étaient tristes, les notes lentes et rares allaient profondément pincer les fibres endormies du coeur. Il en est ainsi de la musique partout où elle n'est pas un vain jeu de l'oreille, mais un gémissement harmonieux des passions qui sort de l'âme par la voix. Tous ses accents sont des soupirs, toutes ses notes roulent des pleurs avec le son. On ne peut jamais frapper un peu fort sur le coeur de l'homme sans qu'il en sorte des larmes, tant la nature est pleine, au fond, de tristesse! Et tant ce qui la remue en fait monter de lie à nos lèvres et de nuages à nos yeux!


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Ces deux instruments, l'un plaintif et léger, l'autre monotone et sourd, s'accordent merveilleusement pour rendre presque sans art les deux notes alternatives du coeur de l'homme: la tristesse et la joie. On les entend pendant les nuits d'été sur presque tous les toits des îles ou de la campagne de Naples, même sur les barques; ce concert aérien, qui poursuit l'oreille de site en site, depuis la mer jusqu'aux montagnes, ressemble aux bourdonnements d'un insecte de plus, que la chaleur fait naître et bourdonner sous ce beau ciel. Ce pauvre insecte, c'est l'homme! Qui chante quelques jours devant Dieu sa jeunesse et ses amours, et puis qui se tait pour l'éternité.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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Le pêcheur est sous la garde immédiate du ciel. L'homme ne sait pas d'où viennent le vent et la vague. Le rabot et la lime sont dans la main de l'ouvrier, la richesse ou la faveur sont dans la main du roi, mais la barque est dans la main de Dieu.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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La preuve que la liberté est l'idéal divin de l'homme, c'est qu'elle est le premier rêve de la jeunesse, et qu'elle ne s'évanouit dans notre âme que quand le coeur se flétrit et que l'esprit s'avilit ou se décourage. Il n'y a pas une âme de vingt ans qui ne soit républicaine. Il n'y a pas un coeur usé qui ne soit servile.


Par: Alphonse de Lamartine

Extrait de: Graziella (1849)

Ajoutée par Savinien le 11/04/2023

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