Citations de Lélia, de Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

30 Citations

Il disait souvent à Lélia, et non sans raison, qu'avant d'affranchir la femme, il fallait songer à affranchir l'homme; que des esclaves ne pouvaient délivrer et réhabiliter des esclaves; qu'il était impossible de faire comprendre la dignité d'autrui à qui ne comprenait pas la sienne propre.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Ne me parlez pas de cette Lélia; je ne la connais plus, j'ai oublié ses traits. Je sais à peine si je l'ai aimée jadis. Cent ans se sont écoulés depuis que je l'ai quittée. Si je la voyais maintenant, je rirais de pitié en songeant que j'ai possédé cent femmes plus belles, plus jeunes, plus naïves, plus ardentes, et qui m'ont rassasié de plaisir. Pourquoi irais-je désormais plier le genou devant cette idole aux flancs de marbre? Quand j'aurais le regard embrasé de Pygmalion et le bon vouloir des dieux pour l'animer, qu'en ferais-je? Que me donnerait-elle de plus que les autres? Il fut un temps où je croyais à des joies infinies, à des ravissements célestes. C'est dans ses bras que je rêvais la béatitude suprême, l'extase des anges aux pieds du Très-Saint. Mais aujourd'hui, je ne crois plus ni aux cieux, ni aux anges, ni à Dieu, ni à Lélia. Je connais les joies humaines; je ne peux plus m'en exagérer la valeur. C'est Lélia elle-même qui a pris soin de m'éclairer. J'en sais assez désormais; j'en sais plus qu'elle!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Toute résolution dont on diffère l'exécution est avortée, répondit Lélia. Quand il s'agit de vouloir, il faut de la réflexion; quand il faut agir, il faut de l'audace et de la promptitude.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Je veux descendre au niveau de la vie que vous m'avez faite et vivre de réalités, comme jusqu'ici j'ai vécu de fictions. Je suis homme maintenant, n'est-ce pas? J'ai la science du bien et du mal, je puis marcher seul, je n'ai plus rien à apprendre. Restez dans votre repos, j'ai perdu le mien.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Vous avez pris pour un besoin du coeur ce qui n'était qu'une fièvre du cerveau. Vous avez confondu le plaisir avec le bonheur. Nous faisons tous de même avant de connaître la vie, avant de savoir qu'il n'est pas donné à l'homme de réaliser l'un par l'autre.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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L'ennui me tue. Tout s'épuise pour moi, tout s'en va. J'ai vu à peu près la vie dans toutes ses phases, la société sous toutes ses faces, la nature dans toutes ses splendeurs. Que verrai-je maintenant? Quand j'ai réussi à combler l'abîme d'une journée, je me demande avec effroi avec quoi je comblerai celui du lendemain. Il me semble parfois qu'il existe encore des êtres dignes d'estime et des choses capables d'intéresser; mais, avant de les avoir examinés, j'y renonce par découragement et par fatigue. Je sens qu'il ne me reste pas assez de sensibilité pour apprécier les hommes, pas assez d'intelligence pour comprendre les choses. Je me replie sur moi-même avec un calme et sombre désespoir, et nul ne sait ce que je souffre. Les brutes dont la société se compose se demandent ce qui me manque, à moi dont la richesse a pu atteindre à toutes les jouissances, dont la beauté et le luxe ont pu réaliser toutes les ambitions. Parmi tous ces hommes, il n'en est pas un dont l'intelligence soit assez étendue pour comprendre que c'est un grand malheur de n'avoir pu s'attacher à rien, et de ne pouvoir plus rien désirer sur la terre.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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C'est une erreur de croire que la science étouffe l'admiration, et que l'oeil du poète s'éteint à mesure que l'œil du naturaliste embrasse un plus vaste horizon. L'examen, qui détruit tant de croyances, fait jaillir aussi des croyances nouvelles avec la lumière.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Quand on est parvenu à se placer sur les limites de la négation et de l'affirmation, quand on se croit arrivé à la sagesse, on est bien près d'être fou; car on n'a plus pour moyen d'avancement que la perfection, qui est impossible, ou la raison instinctive, qui, n'étant pas soumise à la réflexion, peut nous porter au délire.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Lorsque après avoir examiné avec enivrement la magnificence des couleurs et des formes qui concourent à la formation de l'univers, j'eus constaté ce que chaque classe d'êtres a d'incomplet, d'impuissant et de misérable; quand j'eus reconnu que la beauté était compensée chez les uns par la faiblesse, que chez les autres la stupidité détruisait les avantages de la force, que nul n'était organisé pour la sécurité ou pour la jouissance complète, que tous avaient une mission de malheur à accomplir sur la terre, et qu'une nécessité fatale présidait à cet effroyable concours de souffrance, l'effroi me saisit; j'éprouvai un instant le besoin de nier Dieu, afin de n'être pas forcée de le haïr.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Tu as voulu faire de l'amour autre chose que ce que Dieu lui a permis d'être ici-bas. Si je comprends bien ton infortune, tu as aimé de toute la puissance de ton être, et tu as été mal aimée. Quelle erreur était la tienne! Ne savais-tu pas que l'homme est brutal et la femme mobile? Ces deux êtres si semblables et si dissemblables sont faits de telle sorte, qu'il y a toujours entre eux de la haine, même dans l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre. Le premier sentiment qui succède à leurs étreintes, c'est le dégoût et la tristesse. C'est une loi d'en haut contre laquelle vous vous révolterez en vain. L'union de l'homme et de la femme devait être passagère dans les desseins de Providence. Tout s'oppose à leur éternelle association, et le changement est une nécessité de leur nature.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Mais moi, braver la honte, c'est ma vertu; c'est ma force, comme la vôtre est de l'éviter; c'est ma sagesse, vous dis-je, et elle me mène à mon but, elle surmonte des obstacles, elle survit à des angoisses toujours renaissantes, et, pour prix du combat, j'ai le plaisir. C'est mon rayon de soleil après l'orage, c'est l'île enchantée où la tempête me jette, et, si je suis avilie, du moins je ne suis pas ridicule. Être inutile, Lélia, c'est être ridicule; être ridicule, c'est pis que d'être infâme; ne servir à rien dans l'univers, c'est plus méprisable que de servir aux derniers usages.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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C'était un bonhomme féroce, qui ne vivait que du supplice des autres; il passait sa vie à leur prouver qu'ils étaient heureux, afin de ne pas leur accorder d'intérêt; et, quand il leur avait ôté la douceur de se croire intéressants, ils le haïssaient plus que s'il les eût décapités.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Quel est ce désir inconnu et brûlant qui n'a pas d'objet conçu et qui dévore comme une passion? Le coeur de l'homme est un abîme de souffrance dont la profondeur n'a jamais été sondée et ne le sera jamais.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Tout ce que vous m'avez dit du calme enchanteur révélé à vous après les orages de votre vie, je l'ai senti en me trouvant seule enfin, absolument seule entre la terre et le ciel. Pas une figure humaine dans cette immensité, pas un être vivant dans l'air ni sur les monts. Il semblait que cette solitude se faisait austère et belle pour m'accueillir. Il n'y avait pas un souffle de vent, pas un vol d'oiseau dans l'espace. Alors j'eus peur du mouvement qui venait de moi. Chaque brin d'herbe que j'agitais en marchant me semblait souffrir et se plaindre. Je dérangeais le calme, j'insultais le silence. Je m'arrêtai, je croisai mes bras sur ma poitrine, et je retins ma respiration.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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L'inertie, Sténio! C'est le mal de nos coeurs, c'est le grand fléau de cet âge du monde. Il n'y a plus que des vertus négatives. Nous sommes braves parce que nous ne sommes plus capables d'avoir peur. Hélas! Oui, tout est usé, même les faiblesses, même les vices de l'homme. Nous n'avons plus la force qui fait qu'on aime la vie d'un amour opiniâtre et poltron.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Eh bien! Vous pleurez!... Vous pouvez pleurer, vous? Heureux! Heureux cent fois ceux qui pleurent! Mes yeux sont plus secs que les déserts de sable où la rosée ne tombe jamais, et mon coeur est plus sec que mes yeux.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Il y a des douleurs qui se nourrissent d'elles-mêmes; il y en a qui s'effraient et qui se fuient comme des remords.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Le coeur de celui qui aime est si riche de poésie, qu'il lui faut du recueillement et de la solitude pour savourer tout ce qu'il croit voir dans l'objet de sa passion, tout ce qui n'est réellement qu'en lui-même.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Mon Dieu! N'y a-t-il d'amour que dans le coeur qui désire, que dans l'imagination qui souffre, que dans les songes qui nous bercent durant les nuits solitaires? Est-ce un souffle insaisissable? Est-ce un météore qui brille et qui meurt? Est-ce un mot? Qu'est-ce que c'est, mon Dieu!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Je sais qu'il y a au delà de l'amour des désirs, des besoins, des espérances qui ne s'éteignent point; sans cela que serait l'homme? Il lui a été accordé si peu de jours pour aimer sur la terre!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Avez-vous remarqué, Sténio, qu'il y a des heures où nous sommes forcés d'aimer, des heures où la poésie nous inonde, où notre coeur bat plus vite, où notre âme s'élance hors de nous et brise tous les liens de la volonté pour aller chercher une autre âme où se répandre? Combien de fois, à l'entrée de la nuit, au lever de la lune ou aux premières clartés du jour, combien de fois dans le silence de minuit et dans cet autre silence de midi si accablant, si inquiet, si dévorant, n'ai-je pas senti mon coeur se précipiter vers un but inconnu, vers un bonheur sans forme et sans nom, qui est au ciel, qui est dans l'air, qui est partout comme un aimant invisible, comme l'amour!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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A ton âge, on ne sait profiter de rien; on veut tout connaître, tout posséder, tout épuiser; et puis on s'étonne que les biens de l'homme soient si peu de chose, quand il faudrait s'étonner seulement du coeur de l'homme et de ses besoins.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Laissez l'enfant croître et vivre, n'étouffez pas la fleur dans son germe. Ne jetez pas votre haleine glacée sur ses belles journées de soleil et de printemps. N'espérez pas donner la vie, Lélia: la vie n'est plus en vous, il ne vous en reste que le regret; bientôt, comme à moi, il ne vous en restera plus que le souvenir.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Aux êtres comme nous, que faut-il à présent? Le repos de la tombe. Vous avez vécu! Laissez vivre les autres à leur tour; ne vous jetez pas, ombre triste et fugitive, dans les voies de ceux qui n'ont pas fini leur tâche et perdu leur espoir. Lélia, Lélia, le cercueil te réclame; n'as-tu pas assez souffert, pauvre philosophe? Couche-toi donc dans ton linceul, dors donc enfin dans ton silence, âme fatiguée que Dieu ne condamne plus au travail et à la douleur!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Il faut que l'esprit de l'homme soit bien pauvre, reprit Lélia, et ses plaisirs bien vides; il faut que les jouissances simples et faciles s'épuisent bien vite pour lui, puisqu'au fond de sa joie et de ses pompes il retrouve toujours une impression si horrible de tristesse et de terreur.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 02/01/2021

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Trenmor, vous qui connaissez Lélia, dites-moi si elle a connu l'amour? Eh bien, si cela n'est pas, Lélia n'est pas un être complet. C'est un rêve tel que l'homme peut en créer, gracieux et sublime, mais où il manque toujours quelque chose d'inconnu; quelque chose qui n'a pas de nom, et qu'un nuage nous voile toujours; quelque chose qui est au delà des cieux, quelque chose où nous tendons sans cesse sans l'atteindre ni le deviner jamais; quelque chose de vrai, de parfait et d'immuable: Dieu peut-être, c'est peut être Dieu que cela s'appelle! Eh bien! La révélation de cela manque à l'esprit humain. Pour le remplacer, Dieu lui a donné l'amour, faible émanation du feu du ciel, âme de l'univers perceptible à l'homme. Cette étincelle divine, ce reflet du Très-Haut, sans lequel la plus belle création est sans valeur, sans lequel la beauté n'est qu'une image privée d'animation, l'amour!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 02/01/2021

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Le calme, dit Trenmor en levant vers le ciel un regard sublime; le calme, c'est le plus grand bienfait de la Divinité, c'est l'avenir où tend sans cesse l'âme immortelle, c'est la béatitude! Le calme, c'est Dieu!


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 02/01/2021

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Les hommes qui répriment leurs passions dans l'intérêt de leurs semblables, ceux-là, vois-tu, sont si rares que je n'en ai pas encore rencontré un seul. - J'ai vu des héros d'ambition, d'amour, d'égoïsme, de vanité surtout! - De philanthropie?... Beaucoup s'en vantèrent à moi, mais ils mentaient par la gorge, les hypocrites! Mon triste regard plongeait au fond de leur âme et n'y trouvait que vanité. La vanité est, après l'amour, la plus belle passion de l'homme.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 02/01/2021

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J'ai vu des hommes plus malheureux que moi par leur condition, qui l'étaient beaucoup moins par leur caractère. Tous les hommes n'ont pas la faculté de souffrir au même degré. Aux yeux du grand artisan de nos misères, ces variétés d'organisation sont bien peu de chose sans doute. Pour nous dont la vue est si bornée, nous passons la moitié de notre vie à nous examiner les uns les autres, et à tenir note des nuances que subit l'infortune en se révélant à nous.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 02/01/2021

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Pourquoi veux-tu savoir qui je suis et d'où je viens?... Je suis née comme toi dans la vallée des larmes, et tous les malheureux qui rampent sur la terre sont mes frères. Est-elle donc si grande, cette terre qu'une pensée embrasse, et dont une hirondelle fait le tour dans l'espace de quelques journées? Que peut-il y avoir d'étrange et de mystérieux dans une existence humaine? Quelle si grande influence supposez-vous à un rayon de soleil plus ou moins vertical sur nos têtes? Allez! Ce monde tout entier est bien loin de lui; il est bien froid, bien pâle, et bien étroit. Demandez au vent combien il lui faut d'heures pour le bouleverser d'un pôle à l'autre.


Par: Amantine Aurore Lucile Dupin (George Sand)

Extrait de: Lélia (1833)

Ajoutée par Savinien le 02/01/2021

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