Citations de Jules Barbey d'Aurevilly

39 Citations

Tu ne sais donc pas, mon beau coeur, - lui dit-elle avec une douce mélancolie, - combien le bonheur d'une femme est fragile. Tu ne sais qu'une chose, toi, c'est ton bonheur. Garde-le bien, en restant ici. Tous ceux qui tiennent à leurs trésors les cachent dans la solitude. Ryno t'aime avec idolâtrie. C'est un noble caractère, mais l'amour qu'il a pour toi n'est pas d'une autre espèce que l'amour des hommes. Ici, qu'aimerait-il s'il ne t'aimait pas? Tandis qu'à Paris, il est des distractions de toutes sortes; et pour une femme aimée, toute distraction est une ennemie.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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Le coeur d'un homme! Ah! Quelle femme peut se vanter d'avoir bien fermé cet abîme, et d'en avoir toujours la clef?


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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Il n'y a qu'une atmosphère où l'amour n'étouffe pas, c'est la solitude. Comme les aigles auxquels il faut les immensités d'un désert d'azur, l'amour n'a sa largeur et la naïveté puissante de ses mouvements que dans une solitude, immense, profonde, complète; une empyrée de solitude!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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La première peine, quelque légère qu'elle soit, a toujours plus de poids que le bonheur n'a de résistance, et elle va d'un seul trait jusqu'au fond de notre félicité, comme un plomb qui tombe dans de l'eau.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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Et elle s'assit sur la causeuse, sa tête défaite dans ses mains, et pleurant comme toutes les femmes pleurent, car les plus beaux yeux de la terre ont été créés, à ce qu'il semble, bien moins pour voir que pour pleurer.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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En se penchant, sa joue toucha la joue veloutée de la Malagaise. Ah! Cette chair connaissait cette chair! Le corps, comme l'âme, a ses ressouvenances. Si les lettres tracées avec du sang et figées sur un froid papier étaient entrées chaudes par les yeux de Ryno pour tomber tièdes sur son coeur, ici, le sang n'était plus séché. Il coulait, il circulait, carmin brûlant, derrière sa cloison transparente. Ce choc électrique de deux joues, ce fut l'étincelle à la poudre!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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Malgré sa pitié et son amour pour Hermangarde, il se trouvait mieux auprès de la femme qu'il n'aimait plus qu'à côté de celle qu'il aimait. Quoi d'étonnant? Toutes ses relations avec Vellini étaient droites et vraies; avec Hermangarde, elles ne l'étaient plus. L'air vital du coeur, n'est-ce pas la confiance? Le bonheur entre ceux qui s'aiment, c'est de parler haut.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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C'était sa coutume de dîner seul. Il avait observé que la conversation - ce charmant hors-d'œuvre pour les oisifs à table, qui goûtent dédaigneusement du bout des lèvres les ailes de faisan piquées de crêtes ou les coulis d'ortolans truffés, - était une distraction et une duperie pour ceux qui, réellement, savent manger. Aussi, comme les Ascètes, qui redoublent au désert leur tête-à-tête avec Dieu, - comme les amoureux, ces autres Ascètes, qui emportent leurs maîtresses dans la solitude pour que les rayons les plus indifférents de leurs yeux ne soient à personne, - il avait appliqué aux sensations de la table cette concentration solitaire qui multiplie l'intensité du plaisir par l'isolement de tout ce qui n'est pas la jouissance elle-même.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 12/01/2021

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Il est des bonheurs tellement grands, tellement inespérés, que, quand ils tombent à vos pieds un jour, vous ne savez comment vous y prendre pour les ramasser.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Si vous ne voulez pas souper avec M. de Marigny, señora, c'est donc que vous le craignez beaucoup, et la Crainte, c'est souvent la soeur aînée de l'Amour.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Les femmes n'existent que par l'amour. Celle qui s'est fait aimer dix ans, a fait preuve d'une puissance dont on espère saisir le mot sur son front.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Mais n'ai-je pas dit que je sais ta puissance, ta puissance inouïe par moments, invincible, étrange, inexplicable, qui n'est pas l'amour, qui n'est même pas le souvenir de l'amour? C'est cela même que je veux fuir, Vellini. Je ferai mieux que ce sultan qui mettait un sabre entre lui et sa maîtresse. Je mettrai entre nous l'absence, - le meilleur glaive qu'il y ait pour couper tous les liens du coeur.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Les yeux, emplis par des prunelles d'une largeur extraordinaire, noirs, durs, faux, espionnants, tisons ardents d'un vrai brasero sans flammes, s'avivaient d'une clarté qui brûlait le jour. C'étaient des yeux infernaux ou célestes, car l'homme n'a guères que ces mots-là qui cachent l'Infini, pour en exprimer la puissance.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Les passions - pensait-elle - font moins de mal que l'ennui, car les passions tendent toujours à diminuer, tandis que l'ennui tend toujours à s'accroître.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Mlle de Polastron avait en toute sa personne quelque chose d'entr'ouvert et de caché, d'enroulé, de mi-clos, dont l'effet était irrésistible et qui la faisait ressembler à une de ces créations de l'imagination indienne, à une de ces belles jeunes filles qui sortent du calice d'une fleur, sans qu'on sache bien où la fleur finit, où la femme commence! Le contour visible plongeait dans l'infini du rêve.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 07/01/2021

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Notre réputation est le masque d'Opéra avec lequel on va dans le monde, et on ne sait pas souvent quelle bonne et aimable chose cache la noirceur de cet affreux loup que les autres vous attachent sur la figure.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 05/12/2012

 

Un amour de jupe, à la comtesse de P.


Si mon coeur faisait ses mémoires
Je crois que j'y mettrais ceci:
« Elle avait des dentelles noires
Avec un jupon cramoisi. »

C'était ravissant! - Les donzelles
De ce soir et de ce salon,
Se pâmaient devant ces dentelles...
Mais, moi, j'aimais mieux le jupon.

Ce jupon, c'était ma folie!
Je le trouvais délicieux...
Je n'avais rien vu, de ma vie,
Qui m'enchantât autant les yeux.

Et je m'effrayais dans mon âme
De ce charme de la couleur.
La jupe est si près de la femme,
Et les yeux sont si près du coeur!

L'avait-elle vu ?... Je l'ignore,
Je ne sais... Mais je sais aussi
Qu'hier, elle est venue encore
Avec son jupon cramoisi!

Et pour plaire à mon goût sauvage,
Elle avait, de ses doigts charmants,
Oté, point par point, l'étalage
Des dentelles de ses volants!

J'avais donc occupé son âme
(Occuper l'âme, c'est l'amour
Pour cette rêveuse, - la femme!),
Je l'avais occupée... Un jour.

Le temps d'enlever ces dentelles
Qui, pour les femmes, talisman,
Faisaient pousser aux demoiselles
De véritables cris de paon!

En les ôtant que pensait-elle?
Disait-elle, baissant les yeux:
« Pour elles, je serai moins belle,
Mais à Lui, - je lui plairai mieux! »

Mystère charmant qui m'occupe!
A-t-elle dit en son émoi:
« Si l'amour qu'il a pour ma jupe,
De ma jupe passait à moi! »

Reste impénétrable, ô mystère!
Parfois à leur esprit charmé
On est assez heureux pour plaire...
Mais pas assez pour être aimé...

Et si c'était là mon histoire!
Si je crus être aimé! Mais si,
Madame, j'eus tort de le croire?
Remettez la dentelle noire
A votre jupon cramoisi!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Extrait de: Poussières (1854)

Ajoutée par Savinien le 05/12/2012

 

Je vivais sans coeur


Je vivais sans coeur, tu vivais sans flamme,
Incomplets, mais faits pour un sort plus beau;
Tu pris de mes sens, je pris de ton âme,
Et tous deux ainsi nous nous partageâmes:
Mais c'est toi qui fis le meilleur cadeau!

Oui! C'est toi, merci... C'est toi, sainte femme,
Qui m'as fait sentir le profond amour...
Je mis de ma nuit dans ta blancheur d'âme,
Mais toi, dans la mienne, as mis le grand jour!

Je tombais, tombais... Cet ange fidèle
Qui suit les coeurs purs ne me suivait pas...
Pour me soutenir me manquait son aile...
Mais Dieu m'entr'ouvrit ton coeur et tes bras!

Et j'aime tes bras... Tes bras mieux qu'une aile;
Car une aile, hélas! Sert à nous quitter:
L'ange ailé s'en va, lorsque Dieu l'appelle...
Tandis que des bras servent à rester!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Extrait de: Poussières (1854)

Ajoutée par Savinien le 05/12/2012

 

Comme les convalescents, à qui l'on prescrit des exercices tempérés, le grand air, le rayon de soleil qui réchauffe, on pourrait prescrire aux âmes malades la mer, le ciel, les fleurs, les bois! Tout se tient, tout s'enchaîne, tout est un dans l'homme et dans la Nature: la vie de l'âme est aussi mystérieuse que la vie du corps; mais c'est également de la vie. Ceux qui ont gravi une montagne savent quel poids on laisse toujours au pied. Ils savent que nous n'emportons pas au sommet les soucis cruels qui nous rongent; ils savent que cet air plus éthériel que l'on respire nourrit mieux la substance humaine.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Extrait de: Amaïdée (1889)

Ajoutée par Savinien le 04/12/2012

 

Quand les hommes cherchent la solitude, quand on les voit se rejeter au sein quitté de la Nature, on les juge d'abord malheureux. Peut-être ce jugement n'est-il pas trop stupide pour le monde; car jamais la Nature n'est plus belle que quand nous avons le coeur brisé. Mais le mystère, l'éternel mystère, c'est la Douleur, cet ange à l'épée flamboyante, qui nous pousse du monde au désert et de la vie à la Nature, et qui s'assied à l'entrée de notre âme pour nous empêcher d'y rentrer si nous ne voulons périr!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Extrait de: Amaïdée (1889)

Ajoutée par Savinien le 04/12/2012

 

Un mystère, c'est la plus profonde chose qu'il y ait pour l'imagination humaine. Le mystère, c'est la religion pour les peuples, mais c'est la religion aussi pour nos pauvres coeurs... Ah! Ne vous laissez jamais connaître entièrement, vous qui voulez être toujours aimés de celles qui vous aiment! Que même dans vos baisers et dans vos caresses il y ait encore un secret!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 04/12/2012

 

La misère de la condition humaine, c'est de s'accoutumer à tout.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 30/08/2012

 

Ma grand'mère ne s'étonnait donc pas que M. de Ferjol eût tourné la tête à Mlle d'Olonde; et, de fait, il la lui avait tournée, et si bien, qu'un jour elle s'était faite enlever par lui, cette fille qu'on disait si fière! Dans ce temps-là, il y avait encore des enlèvements dans le monde, avec la poésie de la chaise de poste et la dignité du danger et des coups de pistolet aux portières. À présent, les amoureux ne s'enlèvent plus. Ils s'en vont prosaïquement ensemble, dans un confortable wagon de chemin de fer, et ils reviennent, après « le petit badinage consommé », comme dit Beaumarchais, aussi bêtement qu'ils étaient partis, et quelquefois beaucoup plus... C'est ainsi que nos plates moeurs modernes ont supprimé les plus belles et les plus charmantes folies de l'amour!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 30/08/2012

 

Moins heureuses que les montagnes, qui ne connaissent pas leur bonheur et qui retiennent longtemps à leurs sommets les feux du soleil couchant et les caresses de la lumière, les femmes, elles, s'éteignent par la cime. Des deux blonds différents qui avaient, pendant tant d'années, joué et lutté dans les ondes d'une chevelure « du poids de sa dot de comtesse », disait orgueilleusement le père d'Aimée de Spens avant sa ruine, le blond mat et morne l'emportait maintenant sur le blond étincelant et joyeux qui avait jadis poudré son front, si mollement rosé, de l'or agaçant de ses paillettes; et c'est ainsi que, comme toujours, le feu, une fois de plus, mourait sous la cendre!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 30/08/2012

 

Les crimes de l'extrême civilisation sont, certainement, plus atroces que ceux de l'extrême barbarie par le fait de leur raffinement, de la corruption qu'ils supposent, et de leur degré supérieur d'intellectualité.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 30/08/2012

 

Il y a une proportion d'arithmétique morale, écrite, avant qu'elle le fût par un philosophe sur du papier, dans la poitrine de tous les hommes, comme un encouragement du Démon: « c'est qu'il y a plus loin d'une femme à son premier amant, que de son premier au dixième ».


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 29/08/2012

 

Qui l'avait vu une fois ne l'oubliait plus. Il imposait, comme tous les hommes qui ne demandent plus rien à la vie; car qui ne demande rien à la vie est plus haut qu'elle, et c'est elle alors qui fait des bassesses avec nous.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 29/08/2012

 

Il y a toujours des Chevaliers errants dans le monde. Ils ne redressent plus les torts avec la lance, mais les ridicules avec la raillerie.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 29/08/2012

 

Les hommes ressemblent à des portraits dont les uns ont la tête ou la poitrine coupée par leurs cadres, sans proportion avec leur grandeur naturelle, et dont les autres disparaissent, rapetissés et réduits à l'état de nains par l'absurde immensité du leur.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 28/08/2012

 

Il en est également de la musique et de la vie. Ce qui fait l'expression de l'une et de l'autre, ce sont les silences bien plus que les accords.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 28/08/2012

 

Madame du Tremblay, de son côté, avait sur le front, dans les lèvres et dans le regard, le calme qui ne la quittait jamais, même quand elle ajustait l'épigramme, car sa plaisanterie ressemblait à une balle, la seule arme qui tue sans se passionner, tandis que l'épée, au contraire, partage la passion de la main.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 28/08/2012

 

Je suis convaincu que, pour certaines âmes il y a le bonheur de l'imposture. Il y a une effroyable, mais enivrante félicité dans l'idée qu'on ment et qu'on trompe; dans la pensée qu'on se sait seul soi-même, et qu'on joue à la société une comédie dont elle est la dupe, et dont on se rembourse les frais de mise en scène par toutes les voluptés du mépris.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 27/08/2012

 

Le meilleur moyen, le seul peut-être de gouverner les hommes, c'est de les tenir par leurs passions.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 27/08/2012

 

Toute supériorité quelconque est une séduction irrésistible, qui procède par rapt et vous emporte dans son orbite. Mais ce n'est pas tout. Elle vous féconde en vous emportant. Voyez les grands causeurs! Ils donnent la réplique, et ils l'inspirent. Quand ils ne causent plus, les sots, privés du rayon qui les dora, reviennent, ternes, à fleur d'eau de conversation, comme des poissons morts retournés qui montrent un ventre sans écailles.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 27/08/2012

 

Il était grave. J'avais déjà remarqué que les êtres heureux sont graves. Ils portent en eux attentivement leur coeur, comme un verre plein, que le moindre mouvement peut faire déborder ou briser.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 22/08/2012

 

Le Diable apprend aux femmes ce qu'elles sont, ou plutôt elles l'apprendraient au Diable, s'il pouvait l'ignorer.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 22/08/2012

 

Il y eut un moment où Savigny laissa tomber passionnément son bras autour de cette taille d'amazone qui semblait faite pour toutes les résistances et qui n'en fit pas... Et, la fière Hauteclaire se suspendant presque en même temps au cou de Serlon, ils formèrent, à eux deux, ce fameux et voluptueux groupe de Canova qui est dans toutes les mémoires, et ils restèrent ainsi sculptés bouche à bouche le temps, ma foi, de boire, sans s'interrompre et sans reprendre, au moins une bouteille de baisers!


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 22/08/2012

 

Les hommes sont tous les mêmes. L'étrangeté leur déplaît, d'homme à homme, et les blesse; mais si l'étrangeté porte des jupes, ils en raffolent.


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 22/08/2012

 

Je n'ai jamais pu voir une fenêtre, - éclairée la nuit, - dans une ville couchée, par laquelle je passais, - sans accrocher à ce cadre de lumière un monde de pensées, - sans imaginer derrière ces rideaux des intimités et des drames... Et maintenant, oui, au bout de tant d'années, j'ai encore dans la tête de ces fenêtres qui y sont restées éternellement et mélancoliquement lumineuses, et qui me font dire souvent, lorsqu'en y pensant, je les revois dans mes songeries: « Qu'y avait-il donc derrière ces rideaux? »


Par: Jules Barbey d'Aurevilly

Ajoutée par Savinien le 20/08/2012