Amaïdée
Année de parution : 1889 Le poème en prose d'Amaïdée se rattache à la première jeunesse du maître écrivain qui devait nous donner un jour la Vieille Maîtresse et le Chevalier Des Touches. Ces pages, écrites avant 1840, paraissent aujourd'hui seulement que leur auteur est devenu célèbre et pour des travaux bien différents de ce premier essai. Il était important de rappeler ce petit fait pour que le lecteur de ce poème pût se replacer, afin de le mieux juger, dans l'état d'esprit où vivait le jeune homme qui l'écrivit, et qui se cherchait à travers toutes les fièvres de la génération d'alors. C'était l'époque où l'âme française venait de découvrir la mystérieuse poésie du Nord, - Byron et Jean-Paul, Shakespeare et Goethe, - l'époque où la prose magique de Chateaubriand, les vers brillants de Lamartine et les rêveries de Lélia enchantaient les âmes, et déjà le siècle qui devait finir par de si cruelles banqueroutes semblait pressentir les futurs désastres par un je ne sais quoi d'angoissé même dans sa première espérance. Il y avait bien de la confusion dans les têtes d'alors, mais aussi bien de la noblesse. Un peu de toutes les ardeurs troublées de cet âge se respire dans le poème qu'on va lire. |