Citations de Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

102 Citations

M... disait qu'un esprit sage, pénétrant et qui verrait la société telle qu'elle est, ne trouverait partout que de l'amertume. Il faut absolument diriger sa vue vers le côté plaisant, et s'accoutumer à ne regarder l'homme que comme un pantin et la société comme la planche sur laquelle il saute. Dès lors, tout change: l'esprit des différents états, la vanité particulière à chacun d'eux, ses différentes nuances dans les individus, les friponneries, etc., tout devient divertissant, et on conserve la santé.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par jlm le 08/04/2013

 

On demandait à M... pourquoi la nature avait rendu l'amour indépendant de notre raison. « C'est, dit-il, parce que la nature ne songe qu'au maintien de l'espèce, et, pour la perpétuer, elle n'a que faire de notre sottise. Qu'étant ivre, je m'adresse à une servante de cabaret ou à une fille, le but de la nature peut être aussi bien rempli que si j'eusse obtenu Clarisse après deux ans de soins; au lieu que ma raison me sauverait de la servante, de la fille, et de Clarisse même peut-être. A ne consulter que la raison, quel est l'homme qui voudrait être père et se préparer tant de soucis pour un long avenir? Quelle femme, pour une épilepsie de quelques minutes, se donnerait une maladie d'une année entière? La nature, en nous dérobant à notre raison, assure mieux son empire; et voilà pourquoi elle a mis de niveau sur ce point Zénobie et sa fille de basse-cour, Marc-Aurèle et son palefrenier. »


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par jlm le 06/01/2013

 

J'ai à me plaindre des choses très certainement, et peut-être des hommes; mais je me tais sur ceux-ci: je ne me plains que des choses; et, si j'évite les hommes, c'est pour ne pas vivre avec ceux qui me font porter le poids des choses.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 01/11/2012

 

Il ne faut point s'étonner du goût de JJ Rousseau pour la retraite: de pareilles âmes sont exposées à se voir seules, à vivre isolées, comme l'aigle; mais, comme lui, l'étendue de leur regard et la hauteur de leur vol sont le charme de leur solitude.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 01/11/2012

 

Telle est la misérable condition des hommes, qu'il leur faut chercher, dans la société, des consolations aux maux de la nature, et, dans la nature, des consolations aux maux de la société. Combien d'hommes n'ont trouvé, ni dans l'une ni dans l'autre, des distractions à leurs peines.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 20/09/2011

 

Ebauche d'une poétique dramatique


On a beau dire, la vue des misérables ne nous console point de l'être: sans compter que l'homme se porte avec soin à éviter, autant qu'il peut, une si triste vue, pour jouir plus tranquillement des douceurs de la vie; ou qu'il se rend dur et insensible sur les misères de ses pareils, oubliant qu'il est homme comme eux, et qu'il paiera chèrement de courtes joies par de longues douleurs.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Ebauche d'une poétique dramatique


A la vérité, la vie humaine est un grand théâtre où l'on est spectateur de bien des malheurs de toute espèce. L'on y voit paraître tous les jours (outre l'indigence, la douleur et la mort) les désirs fougueux et les espérances trompées, les craintes désespérantes et les soucis dévorants. Mais tout ce spectacle n'inspire qu'une terreur et qu'une pitié plus capables d'abattre le coeur que de l'affermir.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Ebauche d'une poétique dramatique


Comme nous sommes plus sensibles au mal qu'au bien, nous haïssons beaucoup plus l'un que nous n'aimons l'autre; et nous nous souhaitons moins vivement d'être heureux, que nous n'appréhendons d'être misérables; d'où il arrive que la crainte nous est plus naturelle et nous donne des secousses plus fréquentes que toute autre passion, par le sentiment intime et expérimental qui nous avertit toujours que les maux assiègent de toutes parts la vie humaine.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 10


La fortune fera ce qu'elle voudra, jamais je ne lui accorderai, dans l'ordre des biens de l'humanité, que la quatrième ou cinquième place. Si elle exige la première, qu'elle aille d'un autre côté, elle ne manquera pas d'asile.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 7


L'âne qui ne veut point mordre son voisin, ni en être mordu devant un ratelier vide, sera forcé, s'il est changé en cheval bien pansé devant un ratelier plein, de faire quelques courses et de manéger pour gagner son avoine; et quand je songe qu'en se déplaçant, il aura plus d'avoine qu'il n'en pourra manger, je suis bien près de penser qu'il fait un marché de dupe.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 7


Le bonheur d'être de loin de tout ce que j'ai vu sur cette scène d'opprobres qu'on appelle littérature, et sur cette scène de folies et d'iniquités qu'on appelle le monde, m'aurait suffi et me suffira toujours, au défaut du charme d'une société douce et d'une amitié délicieuse. L'indépendance, la santé, le libre emploi de mon temps, l'usage, même l'usage fantasque de mes livres: voilà ce qu'il me faut, si ce n'est point ce qui me suffit.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 7


Je fis la rencontre d'un être dont le pareil n'existe pas dans sa perfection relative à moi, qu'il a montrée dans le court espace de deux ans que nous avons passé ensemble. C'était une femme; et il n'y avait pas d'amour, parce qu'il ne pouvait y en avoir, puisqu'elle avait plusieurs années de plus que moi; mais il y avait plus et mieux que de l'amour, puisqu'il existait une réunion complète de tous les rapports d'idées, de sentiments et de positions. Je m'arrête ici, parce que je sens que je ne pourrais finir. Je l'ai perdue après six mois de séjour à la campagne, dans la plus profonde et charmante solitude. Ces six mois, ou plutôt ces deux ans, ne m'ont paru qu'un instant de ma vie.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 7


Quoi! Cette malheureuse manie de célébrité, qui ne fait que des malheureux, trouve encore un partisan, un protecteur! Avez-vous oublié qu'elle exige presqu'autant de misères, de sottises, de bassesses même que la fortune? Et quel en est le fruit? Beaucoup moindre, et surtout plus ridicule. Son effet le plus certain est de vous apprendre jusqu'où va la méchanceté humaine, en vous rendant l'objet de la haine la plus violente et des procédés les plus affreux, de la part de ceux qui ne peuvent partager cette fumée, et qui sont jaloux de quelques misérables distinctions, presque toujours ennuyeuses et fatigantes, surtout pour moi qui ai tout jugé.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 09/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 5


J'ai quarante ans. De ces petits triomphes de vanité dont les gens de lettres sont si épris, j'en ai par-dessus la tête. Puisque de votre aveu, je n'ai presque rien à prétendre, trouvez bon que je me retire. Si la société ne m'est bonne à rien, il faut que je commence à être bon pour moi-même. Il est ridicule de vieillir, en qualité d'acteur, dans une troupe où l'on ne peut pas même prétendre à la demi-part.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 08/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 3


Je ne vous dis pas de mettre du prix à l'argent, mais de regarder l'économie comme un moyen d'être toujours indépendant des hommes, condition plus que nécessaire qu'on ne croit pour conserver son honnêteté.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 08/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 3


La considération de l'homme le plus célèbre tient au soin qu'il a de ne pas se prodiguer. Ayez cette coquetterie décente qui n'est indigne de personne. Votre gloire y gagnera aussi: l'emploi de votre temps augmentera nécessairement, et, par la même raison, votre fortune; car, croyez-moi, ne comptez jamais que sur vous.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 08/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 3


Je crois à l'amitié, je crois à l'amour: cette idée est nécessaire à mon bonheur; mais je crois encore plus que la sagesse ordonne de renoncer à l'espérance de trouver une maîtresse et un ami capables de remplir mon coeur. Je sais que ce que je vous dis fait frémir: mais telle est la dépravation humaine, telles sont les raisons que j'ai de mépriser les hommes, que je me crois tout à fait excusable.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 08/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 2


Je ne m'y connais point; mais je soupçonne qu'il y a, entre penser et avoir de l'esprit, la même différence qu'il y a entre marcher et courir.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 08/01/2011

Catégories:

Correspondances, lettre 2


De l'esprit! Vous n'ignorez pas combien la pensée est nuisible à l'homme; que, par cette raison, il n'y a presque pas d'homme qui pense la vingtième partie de sa vie; que vous même, pour avoir pensé seulement la moitié de la vôtre, vous vous en trouvez très mal: et voilà que, non seulement vous pensez, mais même vous osez avoir de l'esprit. Vous savez qu'en pleine santé même, il ne fait pas sûr de se donner cette licence; que l'esprit entraîne de grands inconvénients à la ville, à la cour; et c'est vous... Je n'en reviens pas. Bon Dieu! A quoi sert la philosophie!


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 08/01/2011

Catégories:

Sur un mari


L'heureux époux! Que son sort est charmant!
Il est trompé, si bien, si finement!
Il est si sûr de sa tendre égérie,
Que, si l'hymen s'engage avec serment
A m'accorder le même aveuglement,
Sur mon honneur, demain je me marie.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

Recherché par les grands, invité par les belles,
Vous négligez peut-être un peu trop l'amitié,
Qui vaut mieux qu'eux, qui vaut mieux qu'elles:
Vous le disiez jadis, vous l'avez oublié.
Adieu: jouissez bien de toute votre gloire;
Brillez dans les salons; réussissez, plaisez,
Gardez-vous cependant de vous en faire accroire;
On ne vous aime point, Damis: vous amusez.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

Motifs de mon silence


Je touche au midi de mes ans,
Et je me dois tous mes instants
Pour jouir, non pour faire un livre.
Ami, penser, sentir, c'est vivre:
Ecrire, c'est perdre du temps.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

A Madame xxx, en lui envoyant un chien


Vous l'aimerez; il passera sa vie
A vos pieds ou sur vos genoux;
Près du chevet peut-être... Ah! Je lui porte envie
Sur les soins d'adoucir les tourments d'un jaloux.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

Le connaisseur


Que de sots renommés pour l'esprit, pour le goût,
N'ont eu que des grands airs, du jargon, de l'audace!
C'est ainsi qu'autrefois maint courtisan surtout
Cachait bien peu de fond sous beaucoup de surface.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

La querelle du riche et du pauvre


Mes amis, leur dit-il, je me suis bien trompé:
C'est le destin des rois; ils n'en conviennent guère.
J'avais cru qu'à jamais les hommes seraient frères:
Tout bon père se flatte, et pense que ses fils,
D'un même sang formés, seront toujours amis.
J'ai bâti sur ce plan. J'aperçois ma méprise.
Je m'en suis repenti souvent, quoiqu'on en dise;
Mais, soumis à des lois que je ne puis changer,
Je n'ai plus qu'un moyen propre à vous soulager.
Je hais vos oppresseurs: les riches sont barbares;
Ils paraîtront souvent l'objet de mon courroux;
Mécontents, ennuyés, prodigues, vains, bizarres,
Ce sont de vrais tourments: mais le plus grand de tous,
C'est l'avarice; eh bien! Je vais les rendre avares:
C'en est fait, les voilà pauvres tout comme vous.
Ainsi fit Jupiter. Les Dieux ont leur système.
Mais, soit dit sans fronder leur volonté suprême,
Je voudrais que le ciel, moins prompt à nous venger,
Sût un peu moins punir, et sût mieux corriger.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

La querelle du riche et du pauvre


Le riche avec le pauvre a partagé la terre,
Et vous voyez comment: l'un eut tout, l'autre rien.
Mais depuis ce traité qui réglait tout si bien,
Les pauvres ont parfois recommencé la guerre:
On sait qu'ils sont vaincus, sans doute pour toujours.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 07/01/2011

Catégories:

Commentaire sur Racine


Est-il rien de plus ridicule que de vouloir définir l'amour, la sensibilité, la tendresse? Leurs nuances fines et imperceptibles se font sentir; mais elles échappent, lorsqu'on veut les saisir; et il en sera toujours d'elles comme du plus grand nombre des choses; on dira plutôt ce qu'elles ne sont pas que ce qu'elles sont.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 06/01/2011

Catégories:

Commentaire sur Racine


Le langage du coeur est celui qui s'entend le plus facilement, et que l'on explique le plus mal.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 06/01/2011

Catégories:

Bacarole


Aux bords fleuris d'une fontaine,
J'ai vu, dans les bras du sommeil,
Des coeurs la jeune souveraine,
L'oeil demi-clos, le teint vermeil:
Ah! Qu'en dormant elle était belle!
Que son réveil me charmera!
Besoin d'amour dort avec elle;
Avec elle il s'éveillera.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 27/11/2010

Catégories:

Le pronom indiscret


Sur un homme à bonne fortune
Quelques femmes s'entretenaient,
Et presque toutes soutenaient
Que de ses maîtresse pas une
N'avait possédé tout un jour
Son coeur, ses sens et son amour.
Une enfin, prenant sa défense,
Dit: Je crois pouvoir, Dieu merci!
Vous éclairer sur ce point-ci,
Sans redouter la médisance:
Chacun dans Paris me connaît.
On sait quelle est ma répugnance
Pour un semblable freluquet.
Mais, tout fat et fripon qu'il est,
Je puis jurer en conscience
(Et le fait est des plus certains,
De sa maîtresse je le tiens),
Qu'au moins une fois en sa vie
Il sut aimer solidement:
Sa maîtresse était mon amie;
Elle m'a tout dit franchement.
Un matin chez elle en entrant,
Moitié transport, moitié folie,
De cet air vif et séduisant
Dont il subjugua tant de femmes,
Entre ses bras il la saisit,
Et la transporta sur son lit;
Mêmes feux consumaient leurs âmes;
Ils éprouvaient même désirs;
Et là, dans des flots de plaisir,
Trois jours entiers NOUS demeurâmes.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 27/11/2010

Catégories:

La jouissance tardive


Je te disais: « Chloé, prends mes leçons, prends moi;
Tu ris: de nos beaux jours il n'est qu'un seul emploi;
Use de ton printemps: chasteté, c'est vieillesse,
Pour les femmes surtout. » Chloé ne m'a pas cru;
Les roses de son teint, hélas! Ont disparu:
Elle connaît l'erreur de sa triste sagesse.
Moins belle et plus sensible, au midi de ses ans,
Elle ressent l'injure et les bienfaits du temps.
Elle gagne, elle perd, et compte avec son âge.
Plus de fêtes: elle fuit les vains amusements;
Il lui faut des plaisirs et non des passe-temps.
Le passe-temps l'ennuie, un soupir la soulage;
Pensive, son miroir, moins entouré d'amants,
Lui parle du passé, lui dit: « c'est bien dommage! »
Un désir inquiet le lui dit bien davantage.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 27/11/2010

Catégories:

Le calcul


Une prêtresse de l'amour,
Soupant chez Quincy, l'autre jour,
Vantait d'un ton de pruderie
Et sa constance et ses beaux sentiments.
J'ai, dit-elle, cédé quelques fois dans ma vie;
Mais tout le monde ici peut compter mes amants.
Oui, lui répondit Quincy; le calcul est facile;
Qui ne sait compter jusqu'à mille?


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

 

Ajoutée par Savinien le 27/11/2010

Catégories:

Clitandre: Mariez-vous.
Damis: Moi, point du tout; je suis bien avec moi, je me conviens et je me suffis. Je n'aime point, je ne suis point aimé. Vous voyez que c'est comme si j'étais en ménage, ayant maison et vingt-cinq personnes à souper tous les jours.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 25/11/2010

Catégories:

A. J'ai fait comme les gens sages, quand ils font une sottise.
B. Que font-ils?
A. Ils remettent la sagesse à une autre fois.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 25/11/2010

Catégories:

A. Monsieur de R. parle mal de vous.
B. Dieu a mis le contrepoison de ce qu'il peut dire dans l'opinion qu'on a de ce qu'il peut faire.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 25/11/2010

Catégories:

A. Vous marierez-vous?
B. Non.
A. Pourquoi?
B. Parce que je serai chagrin.
A. Pourquoi?
B. Parce que je serai jaloux.
A. Et pourquoi seriez-vous jaloux?
B. Parce que je serai cocu.
A. Qui vous a dit que vous seriez cocu?
B. Je serais cocu, parce que je le mériterais.
A. Et pourquoi le mériteriez-vous?
B. Parce que je me serais marié.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 25/11/2010

Catégories:

A. Comment avez-vous fait pour n'être plus sensible?
B. Cela s'est fait par degrés.
A. Comment?
B. Dieu m'a fait la grâce de n'être plus aimable; je m'en suis aperçu, et le reste a été tout seul.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 25/11/2010

Catégories:

On demandait à un homme qui faisait profession d'estimer beaucoup les femmes, s'il en avait eu beaucoup. Il répondit:
- Pas autant que si je les méprisais.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Une femme causant avec M. de M., lui dit:
- Allez, vous ne savez que dire des sottises.
- Madame, répondit-il, j'en entends quelquefois, et vous me prenez sur le fait.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. disait d'un sot sur lequel il n'a pas de prise:
- C'est une cruche sans anse.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On faisait la guerre à M. sur son goût pour la solitude; il répondit:
- C'est que je suis plus accoutumé à mes défauts qu'à ceux d'autrui.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On offrait à M. une place lucrative qui ne lui convenait pas; il répondit:
- Je sais qu'on vit avec de l'argent; mais je sais aussi qu'il ne faut pas vivre pour de l'argent.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Je demandais à M. pourquoi, en se condamnant à l'obscurité, il se dérobait au bien qu'on pouvait lui faire.
- Les hommes, me dit-il, ne peuvent rien faire pour moi qui vaille leur oubli.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. me dit un jour plaisamment, à propos des femmes et de leurs défauts:
- Il faut choisir d'aimer les femmes ou de les connaître: il n'y a pas de milieu.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On accusait M. d'être misanthrope.
- Moi, dit-il, je ne le suis pas; mais j'ai bien pensé l'être, et j'ai vraiment bien fait d'y mettre ordre.
- Qu'avez-vous fait pour l'empêcher?
- Je me suis fait solitaire.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On proposait à un célibataire de se marier. Il répondit par de la plaisanterie; et comme il y avait mis beaucoup d'esprit, on lui dit:
- Votre femme ne s'ennuierait pas.
Ce sur quoi il répondit:
- Si elle était jolie, sûrement elle s'amuserait tout comme une autre.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On proposait un mariage à M.; il répondit:
- Il y a deux choses que j'ai toujours aimées à la folie; ce sont les femmes et le célibat. J'ai perdu ma première passion, il faut que je conserve la seconde.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

D., misanthrope plaisant, me disait, à propos de la méchanceté des hommes:
- Il n'y a que l'inutilité du premier déluge qui empêche Dieu d'en envoyer un second.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Un philosophe me disait qu'après avoir examiné l'ordre civil et politique des sociétés, il n'étudiait plus que les sauvages dans les livres des voyageurs, et les enfants dans la vie ordinaire.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M., qu'on voulait faire parler sur différents abus publics ou particuliers, répondit froidement:
- Tous les jours j'accrois la liste des choses dont je ne parle plus. Le philosophe est celui dont la liste est la plus longue.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Je demandais à M. de T. pourquoi il négligeait son talent, et paraissait si complètement insensible à la gloire; il me répondit ces propres paroles:
- Mon amour-propre a péri dans le naufrage de l'intérêt que je prenais aux hommes.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On disait à M., académicien:
- Vous vous marierez quelque jour.
Il répondit:
- J'ai tant plaisanté l'académie, et j'en suis; j'ai toujours peur qu'il ne m'arrive la même chose pour le mariage.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Je demandais à M. N. pourquoi il n'allait plus dans le monde. Il me répondit:
- C'est que je n'aime plus les femmes, et que je connais les hommes.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Je causais un jour avec M. de V., qui paraît vivre sans illusions, dans un âge où l'on en est encore susceptible.
Je lui témoignais la surprise qu'on avait de son indifférence. Il me répondit gravement:
- On ne peut pas être et avoir été. J'ai été dans mon temps, tout comme un autre, l'amant d'une femme galante, le jouet d'une coquette, le passe-temps d'une femme frivole, l'instrument d'une intrigante. Que peut-on être de plus?
- L'ami d'une femme sensible.
- Ah! Nous voilà dans les romans.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

J'ai connu un misanthrope, qui avait des instants de bonhomie, dans lesquels il disait:
- Je ne serais pas étonné qu'il y eût quelque honnête homme caché dans quelque coin, et que personne ne connaisse.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On demandait à M. de Fontenelle mourant:
- Comment cela va-t-il?
- Cela ne va pas, dit-il; cela s'en va.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Un philosophe, retiré du monde, m'écrivait une lettre pleine de vertu et de raison. Elle finissait par ces mots: « Adieu, mon ami; conservez, si vous pouvez, les intérêts qui vous attachent à la société; mais cultivez les sentiments qui vous en séparent. »


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. de Lassay, homme très-doux, mais qui avait une grande connaissance de la société, disait qu'il faudrait avaler un crapaud tous les matins, pour ne trouver plus rien de dégoûtant le reste de la journée, quand on devait la passer dans le monde.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. de Sourches, petit fat, hideux, le teint noir, et ressemblant à un hibou, dit un jour en se retirant:
- Voilà la première fois, depuis deux ans, que je vais coucher chez moi.
L'évêque d'Agde, se retournant et voyant cette figure, lui dit en le regardant:
- Monsieur perche apparemment ?


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M., pour peindre d'un seul mot la rareté des honnêtes gens, me disait que, dans la société, l'honnête homme est une variété de l'espèce humaine.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. Helvétius, dans sa jeunesse, était beau comme l'amour. Un soir qu'il était assis dans le foyer et fort tranquille, quoiqu'auprès de mademoiselle Gaussin, un célèbre financier a été dire à l'oreille de cette actrice, assez haut pour qu'Helvétius l'entendît:
- Mademoiselle, vous serait-il agréable d'accepter six cents louis, en échange de quelques complaisances?
- Monsieur, répondit-elle assez haut pour être entendue aussi, et en montrant Helvétius, je vous en donnerai deux cents, si vous voulez venir demain matin chez moi avec cette figure-là.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Jean-Jacques Rousseau, étant à Fontainebleau, à la représentation de son Devin du Village, un courtisan l'aborda, et lui dit poliment:
- Monsieur, permettez-vous que je vous fasse mon compliment?
- Oui, monsieur, dit Rousseau, s'il est bien.
Le courtisan s'en alla. On dit à Rousseau:
- Mais, y songez-vous? Quelle réponse vous venez de faire!
- Fort bonne, dit Rousseau; connaissez-vous rien de pire qu'un compliment mal fait?


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Des jeunes gens de la cour soupaient chez M. de Conflans. On débute par une chanson libre, mais sans excès d'indécence; M. de Fronsac, sur-le-champ, se met à chanter des couplets abominables, qui étonnèrent même la bande joyeuse.
M. de Conflans interrompit le silence universel, en disant:
- Que diable! Fronsac? Il y a dix bouteilles de vin de Champagne entre cette chanson et la première.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On assure que Madame de Montpensier, ayant été quelquefois obligée, pendant l'absence de ses dames, de se faire remettre un soulier par quelqu'un de ses pages, lui demandait s'il n'avait pas eu quelque tentation.
Le page répondait que oui. La princesse, trop honnête pour profiter de cet aveu, lui donnait quelques louis pour le mettre en état d'aller chez quelque fille perdre la tentation dont elle était la cause.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. me disait: j'ai renoncé à l'amitié de deux hommes: l'un, parce qu'il ne m'a jamais parlé de lui; l'autre, parce qu'il ne m'a jamais parlé de moi.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

Je disais à M. R., misanthrope plaisant, qui m'avait présenté un jeune homme de sa connaissance:
- Votre ami n'a aucun usage du monde, ne sait rien de rien.
- Oui, dit-il; et il est déjà triste, comme s'il savait tout.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. de Roquemont, dont la femme était très galante, couchait une fois par mois dans la chambre de madame, pour prévenir les mauvais propos, si elle devenait grosse, et s'en allait en disant: « Me voilà net; arrive qui plante. »


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

On faisait une quête à l'académie française; il manquait un écu de six francs ou un louis d'or. Un des membres, connu par son avarice, fut soupçonné de n'avoir pas contribué; il soutint qu'il avait mis; celui qui faisait la collecte dit:
- Je ne l'ai pas vu; mais je le crois.
Mr de Fontenelle termina la discussion en disant:
- Je l'ai vu, moi; mais je ne le crois pas.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

M. L. avait, pour exprimer le mépris, une formule favorite: « c'est l'avant-dernier des hommes. »
- Pourquoi l'avant-dernier? Lui demandait-on.
- Pour ne décourager personne, car il y a presse.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 04/11/2010

Catégories:

En fait de sentiments, ce qui peut être évalué n'a pas de valeur.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 28/10/2010

Catégories:

Moi, tout; le reste, rien: voila le despotisme, l'aristocratie et leurs partisans. Moi, c'est un autre; un autre, c'est moi; voila le régime populaire et ses partisans. Après cela, décidez.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

La plupart des institutions sociales paraissent avoir pour objet de maintenir l'homme dans une médiocrité d'idées et de sentiments, qui le rendent plus propre à gouverner ou à être gouverné.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

C'est une vérité incontestable qu'il y a en France sept millions d'hommes qui demandent l'aumône, et douze millions hors d'état de la leur faire.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Comment se fait-il que sous le despotisme le plus affreux on puisse se résoudre à se reproduire? C'est que la nature a ses lois plus douces mais plus impérieuses que celles des tyrans; c'est que l'enfant sourit à sa mère sous Domitien comme sous Titus.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Lorsque l'on considère que le produit du travail et des lumières de trente ou quarante siècles a été de livrer trois cent millions d'hommes répandus sur le globe à une trentaine de despotes, la plupart ignorants et imbéciles, dont chacun est gouverné par trois ou quatre scélérats, quelquefois stupides, que penser de l'humanité, et qu'attendre d'elle à l'avenir?


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

La plupart des livres d'à présent ont l'air d'avoir été faits en un jour, avec des livres lus de la veille.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Quelque mal qu'un homme puisse penser des femmes, il n'y a pas de femme qui n'en pense encore plus mal que lui.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Une des meilleures raisons qu'on puisse avoir de ne se marier jamais, c'est qu'on n'est pas tout à fait la dupe d'une femme, tant qu'elle n'est point la vôtre.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Le mot le plus raisonnable et le plus mesuré qui ait été dit sur la question du célibat et du mariage, est celui-ci: « Quelque parti que tu prennes, tu t'en repentiras ».
Fontenelle se repentit, dans ses dernières années, de ne s'être pas marié. Il oubliait quatre-vingt-quinze ans passés dans l'insouciance.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

L'amour plaît plus que le mariage, par la raison que les romans sont plus amusants que l'histoire.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

On dit communément: la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a; ce qui est très faux: elle donne précisément ce qu'on croit recevoir, puisqu'en ce genre, c'est l'imagination qui fait le prix de ce qu'on reçoit.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Qu'est-ce qu'une maîtresse? Une femme près de laquelle on ne se souvient plus de ce qu'on sait par coeur, c'est à dire, de tous les défauts de son sexe.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Une femme d'esprit m'a dit un jour un mot qui pourrait bien être le secret de son sexe: c'est que toute femme, en prenant un amant, tient plus de compte de la manière dont les autres femmes voient cet homme, que de la manière dont elle le voit elle-même.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Peut-être faut-il avoir senti l'amour pour bien connaître l'amitié.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Soyez aussi aimable, aussi honnête qu'il est possible, aimez la femme la plus parfaite qui se puisse imaginer; vous n'en serez pas moins dans le cas de lui pardonner ou votre prédécesseur, ou votre successeur.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Un homme amoureux est un homme qui veut être plus aimable qu'il ne peut, et voila pourquoi presque tous les amoureux sont ridicules.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

En renonçant au monde et à la fortune, j'ai trouvé le bonheur, le calme, la santé, même la richesse; et, en dépit du proverbe, je m'aperçois que qui quitte la partie la gagne.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Jouir et faire jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne: voila, je crois, toute la morale.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Presque tous les hommes sont esclaves, par la raison que les Spartiates donnaient de la servitude des Perses, faute de savoir prononcer la syllabe « non ». Savoir prononcer ce mot et savoir vivre seul, sont les deux seuls moyens de conserver sa liberté et son caractère.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

On est plus heureux dans la solitude que dans le monde. Cela ne viendrait-il pas de ce que, dans la solitude, on pense aux choses, et que, dans le monde, on est forcé de penser aux hommes?


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Quand on veut plaire dans le monde, il faut se résoudre à se laisser apprendre beaucoup de choses qu'on sait, par des gens qui les ignorent.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Préjugé, vanité, calcul: voila ce qui gouverne le monde. Celui qui ne connaît pour règles de sa conduite que raison, vérité, sentiment, n'a presque rien de commun avec la société. C'est en lui-même qu'il doit chercher et trouver presque tout son bonheur.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Quand on soutient que les gens les moins sensibles sont, à tout prendre, les plus heureux, je me rappelle le proverbe indien: « il vaut mieux être assis que debout, être couché qu'assis; mais il vaut mieux être mort que tout cela. »


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Il y a plus de fous que de sages; et dans le sage même; il y a plus de folies que de sagesse.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Vivre est une maladie, dont le sommeil nous soulage toutes les seize heures; c'est un palliatif: la mort est le remède.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

L'ambition prend aux petites âmes plus facilement qu'aux grandes, comme le feu prend plus aisément à la paille, aux chaumières qu'aux palais.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Au lieu de vouloir corriger les hommes de certains travers insupportables à la société, il aurait fallu corriger la faiblesse de ceux qui les souffrent.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

Dans les grandes choses, les hommes se montrent comme il leur convient de se montrer; dans les petites, ils se montrent comme ils sont.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

La plupart des hommes qui vivent dans le monde, y vivent si étourdiment, pensent si peu, qu'ils ne connaissent pas ce monde qu'ils ont toujours sous les yeux. Ils ne le connaissent pas, disait plaisamment M. de B., par la raison qui fait que les hannetons ne savent pas l'histoire naturelle.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier, à son égard, le sarcasme de la gaîté avec l'indulgence du mépris.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories:

La plupart des faiseurs de recueils de vers ou de bons mots ressemblent à ceux qui mangent des cerises ou des huitres, choisissant d'abord les meilleurs, et finissant par tout manger.


Par: Nicolas Sébastien-Roch (Chamfort)

Ajoutée par Savinien le 26/10/2010

Catégories: