Isaac Félix Suarès
Né(e) le 12/06/1868 Mort(e) le 07/09/1948 France |
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Isaac Félix Suarès dit André Suarès, né à Marseille le 12 juin 1868 et mort à Saint-Maur-des-Fossés le 7 septembre 1948, est un poète et écrivain français. Il est inhumé le 8 juillet 1950 dans la commune des Baux-de-Provence. Il obtient en 1935, pour l'ensemble de son œuvre, le Grand prix de littérature de l'Académie française. Gabriel Bounoure l'a décrit comme « le grand témoin de la grande crise de sa génération, quand on ne pouvait même pas croire à la vie, sauf sous cette forme sublime qu'on appelle art1 ». |
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Le voyage du Condottière |
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Le Voyage du condottière est un récit d'André Suarès, qu'il écrivit à la suite de ses voyages en Italie entre 1893 et 1928. Plus qu'un guide, l'auteur y exprime vertement ses impressions de voyage, sur les lieux, les gens, les grands hommes, les artistes italiens. L'ouvrage est paru en 1932. Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d’art : une création. De la plus humble à la plus haute, la création porte témoignage d’un créateur. Les pays ne sont que ce qu’il est. Ils varient avec ceux qui les parcourent. Il n’est de véritable connaissance que dans une œuvre d’art. Toute l’histoire est sujette au doute. La vérité des historiens est une erreur infaillible. Qui voyage pour prouver des idées, ne fait point d’autre preuve que d’être sans vie, et sans vertu à la susciter. Un homme voyage pour sentir et pour vivre. À mesure qu’il voit du pays, c’est lui-même qui vaut mieux la peine d’être vu. Il se fait chaque jour plus riche de tout ce qu’il découvre. Voilà pourquoi le voyage est si beau, quand on l’a derrière soi : il n’est plus, et l’on demeure ! C’est le moment où il se dépouille. Le souvenir le décante de toute médiocrité. Et le voyageur, penché sur sa toison d’or, oublie toutes les ruses de la route, tous les ennuis et peut-être même qu’il a épousé Médée. Je ferai donc le portrait de Jan-Félix Caërdal, le Condottière, dont c’est ici le voyage. Je dirai quel était ce chevalier errant, que je vis partir de Bretagne pour conquérir l’Italie. Car désormais, dans un monde en proie à la cohue et à la plèbe, la plus haute conquête est l’œuvre d’art. |
Trois hommes. |
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Les Trois Portraits ont été écrits, il y a déjà bien des ans. On les a beaucoup pillés, sans jamais le dire. Entre autres idées, répandues partout aujourd'hui, Pascal est ici remis à son rang, qui est le premier dans les lettres de la France; et Dostoïevski y trouve le sien, qui est le premier au XIXe siècle, dans l'art d'imaginer les passions et les caractères : il est au sentiment comme Stendhal à la pure intelligence. Quant à Ibsen, l'essai qui lui est consacré, montre l'effet que cette pensée, si forte à la fois en anarchie et en morale, put avoir sur les jeunes Français d'il y a un tiers de siècle environ. |