Citations de Dom Juan ou le festin de Pierre, de Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

10 Citations

Acte IV, Scène 6


Et qu'avez-vous fait dans le monde pour être gentilhomme? Croyez-vous qu'il suffise d'en porter le nom et les armes, et que ce nous soit une gloire d'être sorti d'un sang noble lorsque nous vivons en infâmes? Non, non, la naissance n'est rien où la vertu n'est pas. Aussi nous n'avons part à la gloire de nos ancêtres qu'autant que nous nous efforçons de leur ressembler; et cet éclat de leurs actions qu'ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu'ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né: ils vous désavouent pour leur sang, et tout ce qu'ils ont fait d'illustre ne vous donne aucun avantage; au contraire, l'éclat n'en rejaillit sur vous qu'à votre déshonneur, et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d'un chacun la honte de vos actions.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte III, Scène 4


Je n'ai rien fait, Monsieur, que vous n'eussiez fait en ma place. Notre propre honneur est intéressé dans de pareilles aventures, et l'action de ces coquins était si lâche, que c'eût été y prendre part que de ne s'y pas opposer.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte III, Scène 1


Il faut avouer qu'il se met d'étranges folies dans la tête des hommes, et que, pour avoir bien étudié, on en est bien moins sage le plus souvent.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte II, Scène 5


Tous les discours n'avancent point les choses; il faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte I, Scène 3


Il suffit. Je n'en veux pas ouïr davantage, et je m'accuse même d'en avoir trop entendu. C'est une lâcheté que de se faire expliquer trop sa honte; et, sur de tels sujets, un noble coeur, au premier mot, doit prendre son parti. N'attends pas que j'éclate ici en reproches et en injures: non, non, je n'ai point un courroux à exhaler en paroles vaines, et toute sa chaleur se réserve pour sa vengeance. Je te le dis encore, le Ciel te punira, perfide, de l'outrage que tu me fais; et si le Ciel n'a rien que tu puisses appréhender, appréhende du moins la colère d'une femme offensée!


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte I, Scène 2


- Il est question de te dire qu'une beauté me tient au coeur, et qu'entraîné par ses appas, je l'ai suivie jusques en cette ville.
- Et n'y craignez-vous rien, Monsieur, de la mort de ce commandeur que vous tuâtes il y a six mois?
- Et pourquoi craindre? Ne l'ai-je pas bien tué?
- Fort bien, le mieux du monde, et il aurait tort de se plaindre.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte I, Scène 2


Je ne puis refuser mon coeur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte I, Scène 2


La constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos coeurs.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte I, Scène 1


Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose; il faut que je lui sois fidèle, en dépit que j'en aie: la crainte en moi fait l'office du zèle, bride mes sentiments, et me réduit d'applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories:

Acte I, Scène 1


Je t'apprends, inter nos, que tu vois en Don Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, en pourceau d'Epicure, en vrai Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu'on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

Catégories: