Citations de Plaidoyer pour l'altruisme, de Matthieu Ricard

15 Citations

Il nous est loisible d'accroître sans-cesse nos biens, de vivre dans une belle maison décorée avec style, de manger des plats toujours plus raffinés, mais à quel prix? Celui de notre temps, de notre énergie et de notre attention et, en fin de compte, de notre bien-être... Comme le disait le sage taoïste Tchouang-tseu: « Celui qui a pénétré le sens de la vie ne se donne plus de peine pour ce qui ne contribue pas à la vie. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 09/06/2015

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Le mot « austérité » n'est pas agréable à entendre. Dans l'esprit de la plupart des gens, il évoque la privation des plaisirs quotidiens, une vie morne et des restrictions interdisant de s'épanouir librement dans l'existence [...] La simplicité volontaire est un concept très différent. Elle ne consiste pas à se priver de ce qui nous rend heureux - ce serait absurde - mais à mieux comprendre ce qui procure une satisfaction véritable et à ne plus être assoiffé de ce qui engendre davantage de tourments que de bonheur. La simplicité va de pair avec le contentement.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 09/06/2015

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Celui qui est doué d'une véritable humilité n'est guère préoccupé de son image. Celui qui possède des qualités indiscutables et une confiance en soi justifiée aura peu de chances d'être touché par les critiques. En revanche, celui qui surévalue considérablement ses qualités voit son ego perpétuellement menacé par l'opinion des autres et réagit aisément par la colère et l'indignation.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 26/05/2015

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La plupart des gens associent l'humilité au manque d'estime de soi et de confiance dans ses propres capacités, quand ils ne l'assimilent pas à un complexe d'infériorité. Ils méconnaissent les bienfaits de l'humilité, car si la suffisance est l'apanage du sot, l'humilité est la vertu de celui qui mesure tout ce qui lui reste à apprendre et le chemin qu'il doit encore parcourir. Les humbles ne sont pas des gens beaux et intelligents qui s'évertuent à se persuader qu'ils sont laids et stupides, mais des êtres qui font peu de cas de leur ego. Ne se considérant pas comme le nombril du monde, ils s'ouvrent plus facilement aux autres et sont particulièrement conscients de l'interconnexion entre tous les êtres.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 14/05/2015

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L'orgueil, exacerbation narcissique du « moi », ferme la porte à tout progrès personnel, car pour apprendre il faut d'abord penser que l'on ne sait pas. L'humilité est une valeur oubliée du monde contemporain, théâtre du paraître. Les magazines ne cessent de donner des conseils pour « s'affirmer », « s'imposer », « être belle », paraître à défaut d'être. Cette obsession de l'image favorable que l'on doit donner de soi est telle que l'on ne se pose même plus la question de l'infondé du paraître. Pourtant, comme l'écrivait La Rochefoucauld: « Nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes que d'essayer de paraître ce que nous ne sommes pas. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 14/05/2015

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L'idée que je suis libre de faire tout ce que je veux dans mon petit monde, tant que cela ne nuit pas aux autres, est fondée sur une vision trop étroite des relations humaines. « Une telle liberté n'est pas fondée sur les relations entre les hommes, mais sur la séparation », écrit Karl Marx. De plus, en se limitant à s'abstenir de faire du tort, on risque de nuire à autrui en renonçant à la possibilité de lui faire du bien: « L'inaction des bons n'est pas moins nuisible que l'action néfaste des méchants », disait Martin Luther King. Une société harmonieuse est une société où l'on allie la liberté d'accomplir son propre bien à la responsabilité d'accomplir celui des autres.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 12/05/2015

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L'individualiste confond la liberté de faire n'importe quoi et la véritable liberté qui consiste à être maître de soi-même. La spontanéité est une qualité précieuse, à condition de ne pas la confondre avec l'agitation mentale. Etre libre intérieurement, c'est d'abord s'affranchir de la dictature de l'égocentrisme et des sentiments négatifs qui l'accompagnent: avidité, haine, jalousie,...etc. C'est prendre sa vie en main, au lieu de l'abandonner aux tendances forgées par nos habitudes et conditionnements.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 11/05/2015

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Il y a en ce monde des êtres qui possèdent d'immenses qualités, d'autres qui comblent l'humanité de bienfaits et dont les entreprises sont couronnées de succès, d'autres qui, simplement, sont plus doués, plus heureux, ou réussissent mieux que nous. Réjouissons-nous sincèrement de leurs accomplissements, souhaitons que leurs qualités ne déclinent pas, mais au contraire perdurent et s'accroissent. Cette faculté de célébrer les meilleurs aspects d'autrui est un antidote à l'envie et à la jalousie, lesquelles reflètent une incapacité à se réjouir du bonheur d'autrui. C'est aussi un remède au découragement et à la vision sombre et désespérée du monde et des êtres.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 11/05/2015

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Nous nous efforçons constamment d'améliorer les conditions extérieures de notre existence, et en fin de compte c'est notre esprit qui fait l'expérience du monde et qui traduit cette perception sous forme de bien-être ou de souffrance. Si nous transformons notre façon d'appréhender les choses, nous transformons automatiquement la qualité de notre vie. Or ce changement est possible. Il résulte d'un entraînement de l'esprit que l'on appelle parfois « méditation ».


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 10/05/2015

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Au cours des trois derniers siècles, notre perception culturelle de la violence, des guerres en particulier, a considérablement évolué. Nous sommes passés de cultures qui considéraient la torture comme un spectacle public tout à fait acceptable et la guerre comme noble et glorieuse, à une société où la violence est de moins en moins tolérée et la guerre de plus en plus considérée comme immorale et barbare. Nous progressons vers une culture de paix et de respect des droits de l'homme.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 04/05/2015

 

En vérité, l'égoïste pêche principalement par ignorance. S'il comprenait mieux les mécanismes du bonheur et de la souffrance, il accomplirait son propre bien en faisant preuve de bonté à l'égard d'autrui. Jean-Jacques Rousseau le notait: « Je sais et je sens que faire du bien est le plus vrai bonheur que le coeur humain puisse goûter. » Pour le bouddhisme, se vouloir véritablement du bien, c'est aspirer à vivre chaque moment de l'existence comme un moment de plénitude, c'est vouloir atteindre un état de sagesse, affranchi de la haine, du désir égocentré, de la jalousie et des autres poisons mentaux. Un état qui n'est plus perturbé par l'égoïsme et qui s'accompagne d'une bonté prête à s'exprimer à l'égard de tous ceux qui nous entourent.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 29/04/2015

 

Le Dalaï-Lama rappelle souvent que l'homme, à la différence des animaux, est la seule espèce capable de faire un bien ou un mal immense à ses semblables. Comment faire en sorte que ce soit le bon côté de la nature humaine qui prenne l'avantage? On peut trouver une inspiration dans ces paroles attribuées à un vieil homme amérindien: « Une lutte impitoyable se déroule en nous, dit-il à son petit-fils, une lutte entre deux loups. L'un est mauvais - il est haine, avidité, arrogance, jalousie, rancune, égoïsme et mensonge. L'autre est bon - il est amour, patience, générosité, humilité, pardon, bienveillance et droiture. Ces deux loups se battent en toi comme en tous les hommes. » L'enfant réfléchit un instant, puis demanda: « Lequel des deux loups va gagner? - Celui que tu nourris », répondit le grand-père.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 29/04/2015

 

L'amour bienveillant et la compassion sont donc les deux facettes de l'altruisme. C'est leur objet qui les distingue: l'amour bienveillant souhaite que tous les êtres connaissent le bonheur, tandis que la compassion se focalise sur l'éradication de leurs souffrances. L'amour et la compassion doivent durer aussi longtemps qu'il y aura des êtres et aussi longtemps qu'ils souffriront.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 24/04/2015

 

Pour nombre d'entre nous, la notion de « simplicité » évoque une privation, un rétrécissement de nos possibilités et un appauvrissement de l'existence. Pourtant, l'expérience montre qu'une simplicité volontaire n'implique nullement une diminution du bien-être, mais apporte au contraire une meilleure qualité de vie. Est-il plus agréable de passer une journée avec ses enfants ou entre amis, chez soi, dans un parc ou dans la nature, ou de la passer à courir les magasins? Est-il plus plaisant de jouir du contentement d'un esprit satisfait ou de constamment vouloir davantage - une voiture plus coûteuse, des vêtements de marque ou une maison plus luxueuse?


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 24/04/2015

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Enseignement du Dalaï-Lama


Tout être, même hostile, redoute comme moi la souffrance et cherche le bonheur. Cette réflexion nous amène à nous sentir profondément concernés par le bonheur d'autrui, ami ou ennemi. C'est la base de la compassion authentique. Rechercher le bonheur en restant indifférent aux autres est une erreur tragique.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 24/04/2015