Citations de René, de François-René de Chateaubriand

8 Citations

Il est des malheurs qui nous séparent pour toujours des hommes.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 11/11/2011

 

Souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent; j'aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire: homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attend que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur demande.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 11/11/2011

 

J'enviais jusqu'au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l'humble feu de brousailles qu'il avait allumé au coin d'un bois. J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 11/11/2011

 

Les sons que rendent les passions dans le vide d'un coeur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert: on en jouit, mais on ne peut les peindre.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 07/11/2011

 

Je sens que j'aime la monotonie des sentiments de la vie, et si j'avais encore la folie de croire au bonheur, je le chercherais dans l'habitude.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 07/11/2011

 

J'aperçus une statue qui indiquait du doigt un lieu fameux par un sacrifice. Je fus frappé du silence de ces lieux; le vent seul gémissait autour du marbre tragique. Des manoeuvres étaient couchés avec indifférence au pied de la statue ou taillaient des pierres en sifflant. Je leur demandai ce que signifiait ce monument: les uns purent à peine me le dire, les autres ignoraient la catastrophe qu'il retraçait.
Rien ne m'a plus donné la juste mesure des événements de la vie et du peu que nous sommes. Que sont devenus ces personnages qui firent tant de bruit? Le temps a fait un pas, et la face de la terre a été renouvelée.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 07/11/2011

 

Oh! Quel coeur si mal fait n'a tressailli au bruit des cloches de son lieu natal, de ces cloches qui frémirent de joie sur son berceau, qui annoncèrent son avènement à la vie, qui marquèrent le premier battement de son coeur, qui publièrent dans tous les lieux d'alentour la sainte allégresse de son père, les douleurs et les joies encore plus ineffables de sa mère! Tout se trouve dans les rêveries enchantées où nous plonge le bruit de la cloche natale: religion, famille, patrie, et le berceau et la tombe, et le passé et l'avenir.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 07/11/2011

 

Jeune, je cultivais les Muses; il n'y a rien de plus poétique, dans la fraîcheur de ses passions, qu'un coeur de seize années. Le matin de la vie est comme le matin du jour, plein de pureté, d'images et d'harmonies.


Par: François-René de Chateaubriand

Extrait de: René (1802)

Ajoutée par Savinien le 07/11/2011