Citations de La philosophie de Georges Courteline, de Georges Courteline
15 Citations
Il est communément admis que le côté « Art » des corridas en sauve le côté monstrueux.
Je connais l'argument: il avait déjà cours au temps du roi Salomon alors que le sacrificateur précipitait dans la gueule embrasée de Moloch des enfants hurlant d'épouvante. La vérité est qu'on parle d'art plus facilement qu'on n'en fait, et qu'il est plus facile d'en faire avec le martyre des bêtes qu'avec les sept notes de la gamme, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, les vingt-cinq lettres de l'alphabet ou le contenu d'un baquet de glaise.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par jlm le 05/02/2013
La Justice n'a rien à voir avec la Loi, qui n'en est que la déformation, la charge et la parodie. Ce sont là deux demi-sœurs qui, sorties de deux pères, se crachent à la figure en se traitant de bâtardes et vivent à couteaux tirés, tandis que les honnêtes gens, menacés des gendarmes, se tournent les pouces et les sangs en attendant qu'elles se mettent d'accord.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Les mots amour, délice et orgue étant masculins au singulier et féminins au pluriel, on doit dire, en bonne logique: « Cet orgue est le plus beau des plus belles », si on ne veut encourir le reproche d'écrire sa langue comme un cochon.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Le fait du véritable artiste n'est pas de se complaire en ce qu'il fit, mais de le comparer tristement à ce qu'il avait voulu faire. Sa mission ne consiste pas à descendre au niveau de la foule, mais à l'attirer, elle, au sien.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
N'importe! L'homme ne peut rien tant regretter au monde que d'avoir manqué par sa faute la femme qu'il convoitait et qu'il eût pu avoir; parvenu à un certain âge, il est toujours, quoi qu'il arrive, l'obligé du bras qui enlace, du regard qui sourit et de la bouche qui sent bon, et toute la question est de savoir si nous devons garder plus de rancune aux femmes des peines qu'elles nous auront faites ou plus de reconnaissance des ivresses qu'elles nous auront prodiguées.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Il est évidemment bien dur de ne plus être aimé quand on aime, mais cela n'est pas comparable à l'être encore quand on n'aime plus.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Il est des femmes dont la mémoire est une espèce de tirelire. Sournoisement, silencieusement, elles y enfouissent des tas de rancunes, des myriades de petits griefs qui, de cet instant, y sommeillent pendant des mois et des années et qu'un beau matin, tout à coup, - comme d'une tirelire véritable on extirpe une pièce de dix sous avec une lame de couteau, - elles extirpent et vous jettent au nez: « Te rappelles-tu, quand tu m'as fait ci? Te rappelles-tu, quand tu m'as dit ça? », cependant que l'intéressé, qui ne se rappelle rien du tout, cherche vainement dans ses souvenirs en roulant des yeux effarés de chien qui ne peut pas faire caca.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Il y a des heures où les femmes sont à ne pas prendre avec des pincettes; particularité qui échappe souvent aux amants des femmes mariées, parce que, ces heures-là, en fines mouches qu'elles sont, c'est aux maris qu'elles en réservent la jouissance.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
L'âme des tout jeunes hommes est une fleur, comme en est une le corps des jeunes femmes. Jeunes lèvres contre jeunes lèvres: avec ça, on fait un bouquet.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Peut-être est-on fondé à reprocher au bon Dieu d'avoir fait les hommes mauvais, mais il le faut louer sans réserve d'avoir placé en contrepoids à leur méchanceté probable leur extraordinaire bêtise qui, elle, ne fait aucun doute.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
De ce qu'un petit-fils d'Adam venu au monde sans malice est juste bon à rincer des bouteilles ou à balayer les lieux, il ne s'ensuit pas logiquement qu'on doive le laisser crever de faim toute sa vie.
C'est à l'homme à réparer, lorsque ses moyens le lui permettent, les petites injustices du bon Dieu. Si la pitié le lui conseille, son intérêt le lui commande, car plus un être est près de la bête, plus ses représailles sont à redouter, le jour - fatal - où lui parvient enfin la notion de l'iniquité dont il est l'innocente victime et où ses yeux viennent à s'ouvrir sur la disproportion des parts.
Payer ce qu'on doit est le meilleur moyen de ne pas s'exposer à payer un jour plus que son dû.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
S'il fallait tolérer aux autres tout ce qu'on se permet à soi-même, la vie ne serait plus tenable.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Un des plus clairs effets de la présence d'un enfant dans le ménage, est de rendre complètement idiots de braves parents qui, sans lui, n'eussent peut-être été que de simples imbéciles.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010
Il est certain que, quoi qu'on fasse, on est toujours le fantoche de quelqu'un. C'est un malheur dont on ne meurt pas. Il faut s'en consoler, en rire, songer que la vie est un prétexte à nous blaguer les uns les autres, et penser du prochain et de sa malignité :
- Il ne se moquera jamais de moi autant que je me ficherai de lui.
Par: Georges Courteline
Extrait de: La philosophie de Georges Courteline (1922)
Ajoutée par Savinien le 27/10/2010