Citations de Anna Gavalda

6 Citations

Et cette fébrilité, là... Cet état de manque permanent, ce trou au côté, ces téléphones que vous rongez sans-cesse, ces écrans qu'il vous faut toujours déverouiller, ces vies que vous achetez pour pouvoir continuer à jouer, cette blessure, cette bonde, ces serrements dans votre poche? Cette façon que vous avez, tous, toujours, de tout le temps vérifier si on ne vous a pas laissé un mot, un message, un signe, une relance, une notification, une pub, un... un n'importe quoi.
Et ce « on » qui peut être n'importe qui ou n'importe quoi aussi du moment que ça s'adresse à vous, que ça vous rassure, que ça vous rappelle que vous êtes vivant, que vous existez, que vous comptez et qu'à défaut de vous connaître autrement, on peut peut-être essayer de vous refourguer une dernière petite saloperie au passage.
Tous ces abîmes, tous ces vertiges, toutes ces lignes de code que vous caressez dans le métro et qui vous jettent comme une vieille merde sitôt que « ça » ne vous capte plus. Toutes ces distractions qui vous distraient de vous-mêmes, qui vous ont fait perdre l'habitude de penser à vous, de rêver à vous, de papoter avec la base, d'apprendre à vous connaître ou à vous reconnaître, de regarder les autres, de sourire aux inconnus, de mater, de flirter, d'emballer, de baiser même! Mais qui vous donne l'illusion d'en être et d'embrasser le monde entier...
Tous ces sentiments codés, toutes ces amitiés qui ne tiennent qu'à un fil, qu'il faut recharger tous les soirs et dont il ne resterait rien si les plombs sautaient, c'est pas du fantasme, ça, peut-être?
Et je sais de quoi je parle.
Je saigne aussi.


Par: Anna Gavalda

Ajoutée par Savinien le 03/01/2015

 

On dit que l'armée, ça vous change un homme, personnellement l'armée m'aura rendu encore plus pessimiste qu'avant.


Par: Anna Gavalda

Ajoutée par Savinien le 04/01/2011

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A l'armée, tu rencontres un beau ramassis d'abrutis. Je vis avec des mecs dont j'aurais jamais eu idée avant. Je dors avec eux, je fais ma toilette avec eux, je bouffe avec eux, je fais le gugusse avec eux quelquefois même, je joue aux cartes avec eux et pourtant, tout en eux me débecte. C'est pas la question d'être snob ou quoi, c'est simplement que ces mecs là n'ont rien. Je ne parle pas de la sensibilité, non, ça c'est comme une insulte, je parle de peser quelque chose.


Par: Anna Gavalda

Ajoutée par Savinien le 04/01/2011

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Non, ce n'est pas incroyable. C'est la vie. C'est la vie de presque tout le monde. On biaise, on s'arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s'y attache. C'est la vie. Il y a les courageux et puis ceux qui s'accommodent. C'est tellement moins fatigant de s'accommoder...


Par: Anna Gavalda

Extrait de: Je l'aimais (2002)

Ajoutée par Savinien le 04/01/2011

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Le piège, c'est de penser qu'on a le droit d'être heureux.
Nigauds que nous sommes. Assez naïfs pour croire une seconde que nous maîtrisons le cours de nos vies.
Le cours de nos vies nous échappe, mais ce n'est pas grave. Il n'a pas grand intérêt...
L'idéal, ce serait de le savoir plus tôt.


Par: Anna Gavalda

Extrait de: Je l'aimais (2002)

Ajoutée par Savinien le 04/01/2011

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C'est drôle comme les expressions ne sont pas seulement des expressions. Il faut avoir eu très peur pour comprendre « sueurs froides » ou avoir été très angoissé pour que « des noeuds dans le ventre » rende tout son jus, non?


Par: Anna Gavalda

Extrait de: Je l'aimais (2002)

Ajoutée par Savinien le 04/01/2011

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