Citations

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Etes-vous ce qu'on appelle un heureux? Eh bien! Vous êtes triste tous les jours. Chaque jour a son grand chagrin ou son petit souci. Hier, vous trembliez pour une santé qui vous est chère, aujourd'hui vous craignez pour la vôtre; demain ce sera une inquiétude d'argent, après-demain la diatribe d'un calomniateur, l'autre après-demain le malheur d'un ami; puis le temps qu'il fait, puis quelque chose de cassé ou de perdu, puis un plaisir que la conscience et la colonne vertébrale vous reprochent; une autre fois, la marche des affaires publiques. Sans compter les peines de coeur. Et ainsi de suite. Un nuage se dissipe, un autre se reforme. A peine un jour sur cent de pleine joie et de plein soleil. Et vous êtes de ce petit nombre qui a le bonheur! Quant aux autres hommes, la nuit stagnante est sur eux.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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C'était le mois de mars, les jours allongeaient, l'hiver s'en allait, l'hiver emporte toujours avec lui quelque chose de nos tristesses.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité; chez une jeune fille, c'est la hardiesse. Ceci étonne, et rien n'est plus simple pourtant. Ce sont les deux sexes qui tendent à se rapprocher et qui prennent les qualités l'un de l'autre.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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Se sachant belle, elle sentait bien, quoique d'une façon indistincte, qu'elle avait une arme. Les femmes jouent avec leur beauté comme les enfants avec leur couteau. Elles s'y blessent.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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On a tant abusé du regard dans les romans d'amour qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés parce qu'ils se sont regardés. C'est pourtant comme cela qu'on s'aime et uniquement comme cela. Le reste n'est que le reste, et vient après. Rien n'est plus réel que ces grandes secousses que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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Acte V, Scène 5


Oh! Par pitié, demain!
Oh! S'il te reste un coeur, duc, ou du moins une âme,
Si tu n'es pas un spectre échappé de la flamme,
Un mort damné, fantôme ou démon désormais,
Si Dieu n'a point encore mis sur ton front: jamais!
Si tu sais ce que c'est que ce bonheur suprême
D'aimer, d'avoir vingt ans, d'épouser quand on aime,
Si jamais femme aimée a tremblé dans tes bras,
Attends jusqu'à demain! Demain tu reviendras!


Par: Victor Hugo

Extrait de: Hernani (1830)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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Acte V, Scène 3


Tu dis vrai. Le bonheur, amie, est chose grave.
Il veut des coeurs de bronze et lentement s'y grave.
Le plaisir l'effarouche en lui jetant des fleurs.
Son sourire est moins près du rire que des pleurs.


Par: Victor Hugo

Extrait de: Hernani (1830)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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Acte IV, Scène 4


Mais tu l'as, le plus doux et le plus beau collier,
Celui que je n'ai pas, qui manque au rang suprême,
Les deux bras d'une femme aimée et qui vous aime!
Ah! Tu vas être heureux: moi, je suis empereur.


Par: Victor Hugo

Extrait de: Hernani (1830)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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Acte IV, Scène 4


Celui dont le flanc saigne a meilleure mémoire.
L'affront que l'offenseur oublie en insensé
Vit et toujours remue au coeur de l'offensé.


Par: Victor Hugo

Extrait de: Hernani (1830)

Ajoutée par Savinien le 07/03/2011

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Acte IV, Scène 4


Je prétends qu'on me compte!
Puisqu'il s'agit de hache ici, que Hernani,
Pâtre obscur, sous tes pieds passerait impuni,
Puisque son front n'est plus au niveau de ton glaive,
Puisqu'il faut être grand pour mourir, je me lève.


Par: Victor Hugo

Extrait de: Hernani (1830)

Ajoutée par Savinien le 07/03/2011

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