Citations de La maison de Claudine, de Sidonie-Gabrielle Colette (Colette)

2 Citations

Ce doit être ravissant, un fantôme. Je voudrais bien en voir un, je t'appellerais. Malheureusement ils n'existent pas. Si je pouvais me faire fantôme après ma vie, je n'y manquerais pas, pour ton plaisir et pour le mien. Tu as lu aussi cette stupide histoire d'une morte qui se venge? Se venger, je vous demande un peu! Ce ne serait pas la peine de mourir, si on ne devenait pas plus raisonnable après qu'avant. Les morts, va, c'est un bien tranquille voisinage.


Par: Sidonie-Gabrielle Colette (Colette)

Ajoutée par Savinien le 02/04/2013

 

Cheveux longs, barbare parure, toison où se réfugie l'odeur de la bête, vous qu'on choie en secret et pour le secret, vous qu'on montre tordus et roulés, mais que l'on cache épars, qui se baignent à votre flot, déployés jusqu'aux reins? Une femme surprise à sa coiffure fuit comme si elle était nue. L'amour et l'alcôve ne vous voient guère plus que le passant. Libres, vous peuplez le lit de rets dont s'accommode mal l'épiderme irritable, d'herbes où se débat la main errante. Il y a bien un instant, le soir, quand les épingles tombent et que le visage brille, sauvage, entre des ondes mêlées - il y a un autre instant pareil, le matin... Et à cause de ces deux instants là, ce que je viens d'écrire contre vous, longs cheveux, ne signifie plus rien.


Par: Sidonie-Gabrielle Colette (Colette)

Ajoutée par Savinien le 02/04/2013