Citations de Les souffrances du jeune Werther, de Johann Wolfgang von Goethe

7 Citations

Vainement, je tends mes bras vers elle, le matin lorsque mal réveillé encore je sors d'un pénible rêve. En vain, la nuit je la cherche à mes côtés, lorsqu'un songe heureux et pur m'a trompé, que j'ai cru que j'étais auprès d'elle sur la prairie et que je tenais sa main et la couvrait de mille baisers. Ah, lorsque encore à demi dans l'ivresse du sommeil je la cherche, et là dessus me réveille, un torrent de larmes s'échappe de mon cœur oppressé.


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Bayadere le 24/01/2022

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Pas un moment qui ne te dévore, et les tiens autour de toi; pas un moment où tu ne sois un destructeur, où tu ne doives l'être; la plus innocente promenade coûte la vie à des milliers de pauvres insectes; un de tes pas ruine les laborieux édifices des fourmis, et enfonce tout un petit monde dans un injurieux tombeau. Ah! Ce qui me touche, ce ne sont pas les grandes et rares catastrophes du monde, ces inondations, ces tremblements de terre, qui engloutissent vos cités; ce qui me ronge le coeur, c'est la force dévorante qui est cachée dans la nature entière, et n'a rien produit qui ne détruise son voisin et ne se détruise soi-même. C'est ainsi que je poursuis avec angoisse ma course chancelante, environné du ciel et de la terre et de leurs forces actives; je ne vois rien qu'un monstre qui dévore, qui rumine éternellement.


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Savinien le 02/02/2012

 

Je baise ce noeud mille fois le jour, et, à chaque aspiration, je savoure le souvenir des félicités dont me comblèrent ce peu de jours heureux, passés pour jamais. Wilhelm, c'est comme cela, et je ne murmure point: les fleurs de la terre ne sont que des apparitions. Combien se flétrissent sans laisser aucune trace. Combien peu fructifient, et combien peu de ces fruits mûrissent! Et pourtant il en est assez encore; et pourtant... O mon frère... Pouvons-nous négliger les fruits mûrs, les mépriser, et, sans en jouir, les abandonner à la pourriture?


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Savinien le 02/02/2012

 

Oui, je ne suis qu'un voyageur, un passager sur la terre! Et vous donc, êtes-vous davantage?


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Savinien le 02/02/2012

 

Il en est du lointain comme de l'avenir. Un immense, un obscur horizon se déroule devant notre âme; nos sentiments s'y perdent comme nos regards, et nous brûlons, hélas! de donner tout ce que nous sommes pour savourer pleinement les délices d'un sentiment unique, grand et sublime... Et quand nous sommes accourus, quand là-bas est devenu ici, c'est toujours après comme auparavant; nous restons dans notre misère, dans notre sphère bornée, et notre âme soupire après le soulagement qui la fuit.


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Savinien le 01/02/2012

 

La vie de l'homme n'est qu'un songe, on l'a dit souvent, et ce sentiment m'accompagne aussi sans cesse. Quand je considère les étroites limites dans lesquelles les facultés actives et la pénétration de l'homme sont renfermées; quand je vois que l'objet de tous nos efforts est de pourvoir à des besoins qui n'ont eux-mêmes d'autre but que de prolonger notre misérable existence, et qu'ensuite toute notre tranquillité, sur certains points de nos recherches, n'est qu'une résignation rêveuse, que l'on goûte à peindre de figures bigarrées et de brillantes perspectives les murs entre lesquels on se trouve prisonnier: tout cela, Wilhelm, me réduit au silence.


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Savinien le 01/02/2012

 

C'est une chose bien uniforme que l'espèce humaine. La multitude emploie la plus grande partie de son temps à travailler pour vivre, et le peu de liberté qui lui reste lui pèse tellement, qu'elle cherche tous les moyens de s'en débarrasser.


Par: Johann Wolfgang von Goethe

Ajoutée par Savinien le 01/02/2012