Citations de Aphorismes sur la sagesse dans la vie, de Arthur Schopenhauer

19 Citations

En thèse générale, on ne peut être à l'unisson parfait qu'avec soi-même; on ne peut pas l'être avec son ami, on ne peut pas l'être avec la femme aimée, car les différences de l'individualité et de l'humeur produisent toujours une dissonance, quelque faible qu'elle soit. Aussi la paix du coeur véritable et profonde et la parfaite tranquillité de l'esprit, ces biens suprêmes sur terre après la santé, ne se trouvent que dans la solitude et, pour être permanents, que dans la retraite absolue. Quand alors le moi est grand et riche, on goûte la condition la plus heureuse qui soit à trouver en ce pauvre bas monde.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 08/06/2015

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On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 26/05/2015

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Se restreindre rend heureux. Plus notre cercle de vision, d'action et de contact est étroit, plus nous sommes heureux; plus il est vaste, plus nous nous trouvons tourmentés ou inquiétés. Car en même temps que lui, grandissent et se multiplient les peines, les désirs et les alarmes [...] Nous trouverons du bonheur dans la plus grande simplicité possible de nos relations et même dans l'uniformité du genre de vie, tant que cette uniformité n'engendrera pas l'ennui: c'est à cette condition que nous porterons plus légèrement la vie et son fardeau inséparable; l'existence s'écoulera, comme un ruisseau, sans vagues et sans tourbillons.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 26/05/2015

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Quand on veut évaluer la condition d'un homme au point de vue de sa félicité, ce n'est pas de ce qui le divertit, mais de ce qui l'attriste qu'on doit s'informer; car, plus ce qui l'afflige sera insignifiant en soit, plus l'homme sera heureux; il faut un certain état de bien-être pour être sensible à des bagatelles; dans le malheur, on ne les sent pas du tout.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 25/10/2010

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Ce qui se passe dans une conscience étrangère est parfaitement indifférent et, à notre tour, nous y deviendrons indifférent à mesure que nous connaîtrons suffisamment la superficialité et la futilité des pensées, les bornes étroites des notions, l'absurdité des opinions et le nombre considérables d'erreurs que l'on rencontre dans la plupart des cervelles; à mesure aussi que nous apprendrons par expérience avec quel mépris l'on parle, à l'occasion, de chacun de nous, dès qu'on ne nous craint pas ou quand on croit que nous ne le saurons pas; mais surtout quand nous aurons entendu une fois avec quel dédain une demi-douzaine d'imbéciles parlent de l'homme le plus distingué.
Nous comprendrons alors qu'attribuer une haute valeur à l'opinion des hommes, c'est leur faire trop d'honneur.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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C'est un avantage inappréciable de posséder tout acquise une fortune, quand elle ne suffirait même qu'à permettre de vivre aisément, seul et sans famille, dans une véritable indépendance, c'est à dire sans avoir besoin de travailler; c'est là ce qui constitue l'immunité qui exempte des misères et des tourments attachés à la vie humaine; c'est l'émancipation de la corvée générale qui est le destin propre des enfants de la terre. Ce n'est que par cette faveur du sort que nous sommes vraiment homme né libre; à cette seule condition, on est réellement sui juris, maître de son temps et de ses forces, et l'on dira chaque matin: « la journée m'appartient. »


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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L'absence des biens auxquels un homme n'a jamais songé à aspirer ne peut nullement le priver, il sera parfaitement satisfait sans ces biens, tandis que tel autre qui possède cent fois plus que le premier se sentira malheureux, parce qu'il lui manque un seul objet qu'il convoite.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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La vie intellectuelle sera la préoccupation principale de l'homme supérieur; augmentant sans cesse son trésor de jugement et de connaissance, elle acquiert aussi constamment une liaison et une gradation, une unité et une perfection de plus en plus prononcées, comme une oeuvre d'art en voie de formation.
En revanche, quel pénible contraste fait avec celle-ci la vie des autres, purement pratique, dirigée uniquement vers le bien-être personnel, n'ayant d'accroissement possible qu'en longueur, sans pouvoir gagner en profondeur, et destinée néanmoins à leur servir de but pour elle-même, pendant que pour l'autre elle est un simple moyen.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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Il n'y a pas beaucoup à gagner dans ce monde: la misère et la douleur le remplissent, et, quand à ceux qui leur ont échappé, l'ennui est là qui les guette de tous les coins. En outre, c'est d'ordinaire la perversité qui y gouverne et la sottise qui y parle haut. Le destin est cruel, et les hommes sont pitoyables.
Dans un monde ainsi fait, celui qui a beaucoup en lui-même est pareil à une chambre d'arbre de Noël, éclairée, chaude, gaie, au milieu des neiges et des glaces d'une nuit de décembre.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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L'homme ordinaire ne se préoccupe que de passer le temps, l'homme de talent que de l'employer.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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L'homme intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs; il recherchera donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre les importuns; après avoir entretenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes, il préférera une existence retirée, et, si c'est un esprit tout à fait supérieur, il choisira la solitude. Car plus un homme possède en lui-même, moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui être utiles. Aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité.
Ah! Si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité, cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde: mais, hélas! Cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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La beauté est une lettre ouverte de recommandation, qui nous gagne les coeurs à l'avance.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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En thèse générale, les neuf dixièmes de notre bonheur reposent exclusivement sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir; sans elle, au contraire, nous ne saurions goûter un bien extérieur, de quelque nature qu'il soit; même les autres biens subjectifs, tels que les qualités de l'intelligence, du coeur, du caractère, sont amoindris et gâtés par l'état de maladie. Aussi n'est-ce pas sans raison que nous nous informons mutuellement de l'état de notre santé et que nous nous souhaitons réciproquement de nous bien porter, car c'est bien là en réalité ce qu'il y a de plus essentiellement important pour le bonheur humain.
Il s'ensuit donc qu'il est de la plus insigne folie de sacrifier sa santé à quoi que ce soit, richesse, carrière, études, gloire et surtout à la volupté et aux jouissances fugitives. Au contraire, tout doit céder le pas à la santé.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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Il est plus sage de travailler à conserver sa santé et à développer ses facultés qu'à acquérir des richesses, ce qu'il ne faut pas interpréter en ce sens qu'il faille négliger l'acquisition du nécessaire et du convenable.
Mais la richesse proprement dite, c'est à dire un grand superflu, contribue peu à notre bonheur; aussi beaucoup de riches se sentent-ils malheureux, parce qu'ils sont dépourvus de culture réelle de l'esprit, de connaissance et, par suite, de tout intérêt objectif qui pourrait les rendre aptes à une occupation intellectuelle.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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Un homme d'esprit, dans la solitude la plus absolue, trouve dans ses propres pensées et dans sa propre fantaisie de quoi se divertir agréablement, tandis que l'être borné aura beau varier sans cesse les fêtes, les spectacles, les promenades et les amusements, il ne parviendra pas à écarter l'ennui qui le torture.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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La santé par dessus tout l'emporte tellement sur les biens extérieurs qu'en vérité un mendiant bien portant est plus heureux qu'un roi malade.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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Les jouissances les plus élevées, les plus variées et les plus durables sont celles de l'esprit, quelque fausse que puisse être pendant la jeunesse notre opinion à cet égard; et ces jouissances dépendent surtout de la force intellectuelle.
Il est donc facile de voir clairement combien notre bonheur dépend de ce que nous sommes, de notre individualité, tandis qu'on ne tient compte le plus souvent que de ce que nous avons ou de ce que nous représentons.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir, laquelle diffère pour chaque tête; selon la nature des intelligences, il paraîtra pauvre, insipide et plat, ou riche, intéressant et important.
Pendant que tel, par exemple, porte envie à tel autre pour les aventures intéressantes qui lui sont arrivées pendant sa vie, il devrait plutôt lui envier le don de conception qui a prêté à ces événements l'importance qu'ils ont dans sa description, car le même événement qui se présente d'une façon aussi intéressante dans la tête d'un homme d'esprit, n'offrirait plus, conçu par un cerveau plat et banal, qu'une scène insipide de la vie de tous les jours.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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En somme, certainement les sages de tous les temps ont toujours dit la même chose, et les sots, c'est à dire l'incommensurable majorité de tous les temps, ont toujours fait la même chose, savoir le contraire, et il en sera toujours ainsi. Aussi Voltaire dit-il: nous laisserons ce monde-ci aussi sot et aussi méchant que nous l'avons trouvé en arrivant.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

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