Citations de Les misérables, de Victor Hugo

65 Citations

Lettre de Hugo à M. Daelli


Les problèmes sociaux dépassent les frontières. Les plaies du genre humain, ces larges plaies qui couvrent le globe, ne s'arrêtent point aux lignes bleues ou rouges tracées sur la mappemonde. Partout où l'homme ignore et désespère, partout où la femme se vend pour du pain, partout où l'enfant souffre faute d'un livre qui l'enseigne et d'un foyer qui le réchauffe, le livre Les Misérables frappe à la porte et dit: « Ouvrez-moi, je viens pour vous ». A l'heure, si sombre encore, de la civilisation où nous sommes, le misérable s'appelle l'homme; il agonise sous tous les climats, et il gémit dans toutes les langues.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 04/05/2020

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Un jour il voyait des gens du pays très occupés à arracher des orties; il regarda ce tas de plantes déracinées et déjà desséchées, et dit: - C'est mort. Cela serait pourtant bon si l'on savait s'en servir. Quand l'ortie est jeune, la feuille est un légume excellent; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d'ortie vaut la toile de chanvre. Hachée, l'ortie est bonne pour la volaille; broyée, elle est bonne pour les bêtes à cornes, la graine de l'ortie mêlée au fourrage donne du luisant au poil des animaux; la racine mêlée au sel produit une belle couleur jaune. C'est du reste un excellent foin qu'on peut faucher deux fois. Et que faut-il à l'ortie? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement la graine tombe à mesure qu'elle mûrit, et est difficile à récolter. Avec quelque peine qu'on prendrait, l'ortie serait utile; on la néglige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d'hommes ressemblent à l'ortie! - Il ajouta après un silence: Mes amis, retenez ceci, il n'y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n'y a que de mauvais cultivateurs.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/03/2020

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Beaucoup d'hommes ont un monstre secret, un mal qu'ils nourrissent, un dragon qui les ronge, un désespoir qui habite leur nuit. Tel homme ressemble aux autres, va, vient. On ne sait pas qu'il a en lui une effroyable douleur parasite aux mille dents, laquelle vit dans ce misérable, qui en meurt. On ne sait pas que cet homme est un gouffre. Il est stagnant, mais profond. De temps en temps un trouble auquel on ne comprend rien se fait à sa surface. Une ride mystérieuse se plisse, puis s'évanouit, puis reparaît; une bulle d'air monte et crève. C'est peu de chose, c'est terrible. C'est la respiration de la bête inconnue.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 26/04/2011

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Aimer ou avoir aimé, cela suffit. Ne demandez rien ensuite. On n'a pas d'autre perle à trouver dans les plis ténébreux de la vie. Aimer est un accomplissement.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 11/04/2011

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L'amour, c'est la bêtise des hommes et l'esprit de Dieu.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 11/04/2011

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Il était content, joyeux, ravi, charmant, jeune. Ses cheveux blancs ajoutaient une majesté douce à la lumière gaie qu'il avait sur le visage. Quand la grâce se mêle aux rides, elle est adorable. Il y a on ne sait quelle aurore dans la vieillesse épanouie.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 11/04/2011

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Le tas d'ordure a cela pour lui qu'il n'est pas menteur. La naïveté s'est réfugiée là. [...] Cette sincérité de l'immondice nous plaît, et repose l'âme. Quand on a passé son temps à subir sur la terre le spectacle des grands airs que prennent la raison d'état, le serment, la sagesse politique, la justice humaine, les probités professionnelles, les austérités de situation, les robes incorruptibles, cela soulage d'entrer dans un égout et de voir de la fange qui en convient.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 05/04/2011

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Le livre que le lecteur a sous les yeux en ce moment, c'est, d'un bout à l'autre, dans son ensemble et dans ses détails, quelles que soient les intermittences, les exceptions ou les défaillances, la marche du mal au bien, de l'injuste au juste, du faux au vrai, de la nuit au jour, de l'appétit à la conscience, de la pourriture à la vie, de la bestialité au devoir, de l'enfer au ciel, du néant à Dieu. Point de départ: la matière; point d'arrivée: l'âme. L'hydre au commencement, l'ange à la fin.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 04/04/2011

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L'abondance de la clarté avait on ne sait quoi de rassurant. Vie, sève, chaleur, effluves, débordaient; on sentait sous la création l'énormité de la source; dans tous ces souffles pénétrés d'amour, dans ce va-et-vient de réverbérations et de reflets, dans cette prodigieuse dépense de rayons, dans ce versement indéfini d'or fluide, on sentait la prodigalité de l'inépuisable; et, derrière cette splendeur comme derrière un rideau de flamme, on entrevoyait Dieu, ce millionnaire d'étoiles.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 04/04/2011

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Rien n'est admirable comme une verdure débarbouillée par la pluie et essuyée par le rayon; c'est de la fraîcheur chaude. Les jardins et les prairies, ayant de l'eau dans leurs racines et du soleil dans leurs fleurs, deviennent des cassolettes d'encens et fument de tous leurs parfums à la fois. Tout rit, chante et s'offre. On se sent doucement ivre. Le printemps est un paradis provisoire; le soleil aide à faire patienter l'homme.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 04/04/2011

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On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire;
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire;
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 04/04/2011

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Nous autres, nous avons tous plus ou moins des maîtresses qui nous rendent fous, c'est à dire braves. Quand on est amoureux comme un tigre, c'est bien le moins qu'on se batte comme un lion. C'est une façon de nous venger des traits que nous font mesdames nos grisettes. Roland se fait tuer pour faire bisquer Angélique; tous nos héroïsmes viennent de nos femmes. Un homme sans femme, c'est un pistolet sans chien; c'est la femme qui fait partir l'homme.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 04/04/2011

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Tout le monde a remarqué avec quelle adresse une monnaie qu'on laisse tomber à terre court se cacher, et quel art elle a de se rendre introuvable. Il y a des pensées qui nous jouent le même tour; elles se blottissent dans un coin de notre cerveau; c'est fini; elles sont perdues; impossible de remettre la mémoire dessus.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 27/03/2011

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Dans les émotions violentes, on ne lit pas, on terrasse pour ainsi dire le papier qu'on tient, on l'étreint comme une victime, on le froisse, on enfonce dedans les ongles de sa colère ou de son allégresse; on court à la fin, on saute au commencement; l'attention a la fièvre; elle comprend en gros, à peu près, l'essentiel; elle saisit un point, et tout le reste disparaît.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 27/03/2011

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Les grandes douleurs contiennent de l'accablement. Elles découragent d'être. L'homme chez lequel elles entrent sent quelque chose se retirer de lui. Dans la jeunesse, leur visite est lugubre; plus tard, elle est sinistre.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 27/03/2011

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Marius avait trop peu vécu encore pour savoir que rien n'est plus imminent que l'impossible, et que ce qu'il faut toujours prévoir, c'est l'imprévu.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 27/03/2011

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Il y a une dilatation de pensée propre au voisinage de la tombe; être près de la mort, cela fait voir vrai.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 27/03/2011

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Tous se hâtaient; et, tout en s'entr'aidant, on causait des chances possibles, - qu'on aurait des secours vers trois heures du matin, - qu'on était sûr d'un régiment, - que Paris se soulèverait. Propos terribles auxquels se mêlait une sorte de jovialité cordiale. On eût dit des frères, ils ne savaient pas les noms les uns des autres.
Les grands périls ont cela de beau qu'ils mettent en lumière la fraternité des inconnus.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/03/2011

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J'ai rencontré une jolie fille que je connais, belle comme le printemps, digne de s'appeler Floréal, et ravie, transportée, heureuse, aux anges, la misérable, parce que hier un épouvantable banquier tigré de petite vérole a daigné vouloir d'elle!
[...]
J'ai rencontré cette victime ce matin, toute joyeuse. Ce qui est hideux, c'est que la drôlesse était tout aussi jolie aujourd'hui qu'hier. Son financier ne paraissait pas sur sa figure.
Les roses ont ceci de plus ou de moins que les femmes, que les traces que leur laissent les chenilles sont visibles.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/03/2011

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- Ah çà, Laigle des oraisons funèbres, ton habit est vieux.
- Je l'espère, repartit Laigle. Cela fait que nous faisons bon ménage, mon habit et moi. Il a pris tous mes plis, il ne me gêne en rien, il s'est moulé sur mes difformités, il est complaisant à tous mes mouvements; je ne le sens que parce qu'il me tient chaud. Les vieux habits, c'est la même chose que les vieux amis.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/03/2011

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Elle étonne à dix pas, elle épouvante à deux,
Une verrue habite en son nez hasardeux;
On tremble à chaque instant qu'elle ne vous la mouche
Et qu'un beau jour son nez ne tombe dans sa bouche.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/03/2011

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Que ceux qui ne veulent pas de l'avenir y réfléchissent. En disant non au progrès, ce n'est point l'avenir qu'ils condamnent, c'est eux-mêmes. Ils se donnent une maladie sombre; ils s'inoculent le passé. Il n'y a qu'une manière de refuser demain, c'est de mourir.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 13/03/2011

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Savoir est un viatique, penser est de première nécessité, la vérité est nourriture comme le froment. Une raison, à jeun de science et de sagesse, maigrit. Plaignons, à l'égal des estomacs, les esprits qui ne mangent pas. S'il y a quelque chose de plus poignant qu'un corps agonisant faute de pain, c'est une âme qui meurt de la faim de la lumière.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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La vraie division humaine est celle-ci: les lumineux et les ténébreux. Diminuer le nombre des ténébreux, augmenter le nombre des lumineux, voilà le but. C'est pourquoi nous crions: enseignement! Science! Apprendre à lire, c'est allumer du feu; toute syllabe épelée étincelle.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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Etes-vous ce qu'on appelle un heureux? Eh bien! Vous êtes triste tous les jours. Chaque jour a son grand chagrin ou son petit souci. Hier, vous trembliez pour une santé qui vous est chère, aujourd'hui vous craignez pour la vôtre; demain ce sera une inquiétude d'argent, après-demain la diatribe d'un calomniateur, l'autre après-demain le malheur d'un ami; puis le temps qu'il fait, puis quelque chose de cassé ou de perdu, puis un plaisir que la conscience et la colonne vertébrale vous reprochent; une autre fois, la marche des affaires publiques. Sans compter les peines de coeur. Et ainsi de suite. Un nuage se dissipe, un autre se reforme. A peine un jour sur cent de pleine joie et de plein soleil. Et vous êtes de ce petit nombre qui a le bonheur! Quant aux autres hommes, la nuit stagnante est sur eux.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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C'était le mois de mars, les jours allongeaient, l'hiver s'en allait, l'hiver emporte toujours avec lui quelque chose de nos tristesses.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité; chez une jeune fille, c'est la hardiesse. Ceci étonne, et rien n'est plus simple pourtant. Ce sont les deux sexes qui tendent à se rapprocher et qui prennent les qualités l'un de l'autre.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/03/2011

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Se sachant belle, elle sentait bien, quoique d'une façon indistincte, qu'elle avait une arme. Les femmes jouent avec leur beauté comme les enfants avec leur couteau. Elles s'y blessent.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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On a tant abusé du regard dans les romans d'amour qu'on a fini par le déconsidérer. C'est à peine si l'on ose dire maintenant que deux êtres se sont aimés parce qu'ils se sont regardés. C'est pourtant comme cela qu'on s'aime et uniquement comme cela. Le reste n'est que le reste, et vient après. Rien n'est plus réel que ces grandes secousses que deux âmes se donnent en échangeant cette étincelle.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 08/03/2011

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Les villes, comme les forêts, ont leurs antres où se cachent tout ce qu'elles ont de plus méchant et de plus redoutable. Seulement, dans les villes, ce qui se cache ainsi est féroce, immonde et petit, c'est à dire laid; dans les forêts, ce qui se cache est féroce, sauvage et grand, c'est à dire beau. Repaires pour repaires, ceux des bêtes sont préférables à ceux des hommes. Les cavernes valent mieux que les bouges.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 26/02/2011

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L'unique péril social, c'est l'ombre. Humanité, c'est identité. Tous les hommes sont la même argile. Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination. Même ombre avant, même chair pendant, même cendre après. Mais l'ignorance mêlée à la pâte humaine la noircit. Cette incurable noirceur gagne le dedans de l'homme et y devient le mal.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 26/02/2011

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S'il était donné à nos yeux de chair de voir dans la conscience d'autrui, on jugerait bien plus sûrement un homme d'après ce qu'il rêve que d'après ce qu'il pense. Il y a de la volonté dans la pensée, il n'y en a pas dans le rêve. Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux. Chacun rêve l'inconnu et l'impossible selon sa nature.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 26/02/2011

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Quand, après une journée de méditation, il s'en revenait le soir par les boulevards et qu'à travers les branches des arbres il apercevait l'espace sans fond, les lueurs sans nom, l'abîme, l'ombre, le mystère, tout ce qui n'est qu'humain lui semblait bien petit. Il croyait être et il était peut-être en effet arrivé au vrai de la vie et de la philosophie humaine, et il avait fini par ne plus guère regarder que le ciel, seule chose que la vérité puisse voir du fond de son puits.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 24/02/2011

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L'âme aide le corps, et à de certains moments le soulève. C'est le seul oiseau qui soutienne sa cage.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 22/02/2011

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Il avait tout subit en fait de dénuement; il avait tout fait, excepté des dettes. Il se rendait ce témoignage que jamais il n'avait dû un sou à personne. Pour lui, une dette, c'était le commencement de l'esclavage. Il se disait même qu'un créancier est pire qu'un maître; car un maître ne possède que votre personne, un créancier possède votre dignité et peut la souffleter.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 22/02/2011

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Il se fait beaucoup de grandes actions dans les petites luttes. Il y a des bravoures opiniâtres et ignorées qui se défendent pied à pied dans l'ombre contre l'envahissement fatal des nécessités et des turpitudes. Nobles et mystérieux triomphes qu'aucun regard ne voit, qu'aucune renommée ne paye, qu'aucune fanfare ne salue. La vie, le malheur, l'isolement, l'abandon, la pauvreté, sont des champs de bataille qui ont leurs héros; héros obscurs, plus grands parfois que les héros illustres.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 22/02/2011

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Ce n'est pas que Combeferre ne fût capable de combattre, il ne refusait pas de prendre corps à corps l'obstacle et de l'attaquer de vive force et par explosion; mais mettre peu à peu, par l'enseignement des axiomes et la promulgation des lois positives, le genre humain d'accord avec ses destinées, cela lui plaisait mieux; et, entre deux clartés, sa pente était plutôt pour l'illumination que pour l'embrasement. Un incendie peut faire une aurore sans doute, mais pourquoi ne pas attendre le lever du jour? Un volcan éclaire, mais l'aube éclaire encore mieux.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 22/02/2011

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La dégustation d'un mystère, cela ressemble à la primeur d'un esclandre; les saintes âmes ne détestent point cela. Il y a dans les compartiments secrets de la bigoterie quelque curiosité pour le scandale.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 22/02/2011

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Le rire, c'est le soleil; il chasse l'hiver du visage humain.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 19/02/2011

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La joie que nous inspirons a cela de charmant que, loin de s'affaiblir comme tout reflet, elle nous revient plus rayonnante.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 19/02/2011

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Superstitions, bigotismes, cagotismes, préjugés, ces larves, toutes larves qu'elles sont, sont tenaces à la vie, elles ont des dents et des ongles dans leur fumée, et il faut les étreindre corps à corps et leur faire la guerre, et la leur faire sans trêve; car c'est une des fatalités de l'humanité d'être condamnée à l'éternel combat des fantômes. L'ombre est difficile à prendre à la gorge et à terrasser.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 19/02/2011

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Etudions les choses qui ne sont plus. Il est nécessaire de les connaître, ne fût-ce que pour les éviter. Les contrefaçons du passé prennent de faux noms et s'appellent volontiers l'avenir. Ce revenant, le passé, est sujet à falsifier son passe-port. Mettons-nous au fait du piège. Défions-nous. Le passé a un visage, la superstition, et un masque, l'hypocrisie. Dénonçons le visage et arrachons le masque.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 19/02/2011

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Les fortes sottises sont souvent faites, comme les grosses cordes, d'une multitude de brins. Prenez le câble fil à fil, prenez séparément tous les petits motifs déterminants, vous les cassez l'un après l'autre et vous dites: ce n'est que cela! Tressez-les et tordez-les ensemble, c'est une énormité.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/02/2011

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Il y a dans ce monde deux êtres qui tressaillent profondément, la mère qui retrouve son enfant, et le tigre qui retrouve sa proie.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/02/2011

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Toutes les situations extrêmes ont leurs éclairs qui tantôt nous aveuglent, tantôt nous illuminent.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/02/2011

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L'obscurité est vertigineuse. Il faut à l'homme de la clarté. Quiconque s'enfonce dans le contraire du jour se sent le coeur serré. Quand l'oeil voit noir, l'esprit voit trouble. Dans l'éclipse, dans la nuit, dans l'opacité fuligineuse, il y a de l'anxiété, même pour les plus forts. Nul ne marche seul la nuit dans la forêt sans tremblement.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/02/2011

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Cette clarté, l'histoire, est impitoyable; elle a cela d'étrange et de divin que, toute lumière qu'elle est et précisément parce qu'elle est lumière, elle met souvent de l'ombre là où l'on voyait des rayons; du même homme elle fait deux fantômes différents, et l'un attaque l'autre, et en fait justice, et les ténèbres du despote luttent avec l'éblouissement du capitaine. De là une mesure plus vraie dans l'appréciation définitive des peuples. Babylone violée diminue Alexandre; Rome enchaînée diminue César; Jérusalem tuée diminue Titus. La tyrannie suit le tyran. C'est un malheur pour un homme de laisser derrière lui de la nuit qui a sa forme.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/02/2011

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Voir mille objets pour la première et dernière fois, quoi de plus mélancolique et de plus profond? Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 15/02/2011

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On n'empêche pas plus la pensée de revenir à une idée que la mer de revenir à un rivage. Pour le matelot, cela s'appelle la marée; pour le coupable, cela s'appelle le remords. Dieu soulève l'âme comme l'Océan.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 15/02/2011

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L'oeil de l'esprit ne peut trouver nulle part plus d'éblouissements ni plus de ténèbres que dans l'homme; il ne peut se fixer sur aucune chose qui soit plus redoutable, plus compliquée, plus mystérieuse et plus infinie. Il y a un spectacle plus grand que la mer, c'est le ciel; il y a un spectacle plus grand que le ciel, c'est l'intérieur de l'âme.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 15/02/2011

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Derrière vivre de peu, il y a vivre de rien. Ce sont deux chambres; la première est obscure, la seconde est noire.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 15/02/2011

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Certaines personnes sont méchantes, uniquement par le besoin de parler. Leur conversation, causerie dans le salon, bavardage dans l'antichambre, est comme ces cheminées qui usent vite le bois; il leur faut beaucoup de combustible; et le combustible, c'est le prochain.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 15/02/2011

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L'injustice l'avait faite hargneuse et la misère l'avait rendue laide. Il ne lui restait plus que ses beaux yeux qui faisaient peine, parce que, grands comme ils étaient, il semblait qu'on y vit une plus grande quantité de tristesse.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 15/02/2011

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On n'a qu'à regarder certains hommes pour s'en défier, car on les sent ténébreux à leurs deux extrémités. Ils sont inquiets derrière eux et menaçants devant eux. Il y a en eux de l'inconnu. On ne peut pas plus répondre de ce qu'ils ont fait de ce qu'ils feront.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 13/02/2011

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Il existe des âmes écrevisses reculant continuellement vers les ténèbres, rétrogradant dans la vie plutôt qu'elles n'y avancent, employant l'expérience à augmenter leur difformité, empirant sans cesse, et s'imprégnant de plus en plus d'une noirceur croissante.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 13/02/2011

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La souris prise était bien chétive; mais le chat se réjouit même d'une souris maigre.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 13/02/2011

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L'homme qui n'est pas aimé plane comme un vautour sur les amantes d'autrui.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 13/02/2011

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Malheur à celui qui se livre au coeur changeant de la femme! La femme est perfide et tortueuse. Elle déteste le serpent par jalousie de métier. Le serpent, c'est la boutique en face.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 13/02/2011

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Le sage est celui qui sait, à un moment donné, opérer sa propre arrestation.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/02/2011

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La gloutonnerie châtie le glouton. Gula punit Gulax. L'indigestion est chargée par le bon Dieu de faire de la morale aux estomacs.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 12/02/2011

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Les gens accablés ne regardent pas derrière eux. Ils ne savent que trop que le mauvais sort les suit.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/01/2011

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Ce qui nous plaît vis-à-vis de ceux qui montent nous plaît moins vis-à-vis de ceux qui tombent.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/01/2011

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A ceux qui ignorent, enseignez-leur le plus de choses que vous pourrez; la société est coupable de ne pas donner l'instruction gratis; elle répond de la nuit qu'elle produit. Cette âme est pleine d'ombre, le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui fait le péché, mais celui qui fait l'ombre.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/01/2011

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Vrai ou faux, ce qu'on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu'ils font.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 25/01/2011

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Epitaphe de Jean Valjean


Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange,
Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange;
La chose simplement d'elle-même arriva,
Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.


Par: Victor Hugo

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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