Citations de François-Marie Arouet (Voltaire)

51 Citations

J'ai un peu voyagé; j'ai vu des mortels fort au-dessous de nous, j'en ai vu de fort supérieurs; mais je n'en ai vu aucuns qui n'aient plus de désirs que de vrais besoins, et plus de besoins que de satisfaction. J'arriverai peut-être un jour au pays où il ne manque rien; mais jusqu'à présent personne ne m'a donné de nouvelles positives de ce pays-là.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: Micromégas (1752)

Ajoutée par Savinien le 24/01/2022

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Notre existence est un point, notre durée un instant, notre globe un atome. A peine a-t-on commencé à s'instruire un peu que la mort arrive avant qu'on ait de l'expérience.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: Micromégas (1752)

Ajoutée par Bilquiss le 05/10/2021

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Vous avez lu des choses bien méprisables, lui dit le sage lettré; mais dans tous les temps, dans tous les pays et dans tous les genres, le mauvais fourmille, et le bon est rare. Vous avez reçu chez vous le rebut de la pédanterie, parce que, dans toutes les professions, ce qu'il y a de plus indigne de paraître est toujours ce qui se présente avec le plus d'impudence. Les véritables sages vivent entre eux retirés et tranquilles; il y a encore parmi nous des hommes et des livres dignes de votre attention.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2021

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Elle ne commettrait pas une légère injustice pour le plus grand intérêt; elle ne donne à son amant que des conseils généreux, elle n'est occupée que de sa gloire: il rougirait devant elle, s'il avait laissé échapper une occasion de faire du bien; car rien n'encourage plus aux actions vertueuses que d'avoir pour témoin et pour juge de sa conduite une maîtresse dont on veut mériter l'estime.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2021

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Il fit faire par le meilleur fondeur de la ville une petite statue composée de tous les métaux, des terres et des pierres les plus précieuses et les plus viles; il la porta à Ituriel: « Casserez-vous, dit-il, cette jolie statue, parce que tout n'y est pas or et diamants? » Ituriel entendit à demi-mot; il résolut de ne pas même songer à corriger Persépolis, et de laisser aller le monde comme il va; car, dit-il, si tout n'est pas bien, tout est passable.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2021

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Retiré chez lui, il envoya chercher des livres nouveaux pour adoucir son chagrin, et il pria quelques lettrés à dîner pour se réjouir. Il en vint deux fois plus qu'il n'en avait demandé, comme les guêpes que le miel attire. Ces parasites se pressaient de manger et de parler; ils louaient deux sortes de personnes, les morts et eux-mêmes, et jamais leurs contemporains, excepté le maître de la maison. Si quelqu'un d'eux disait un bon mot, les autres baissaient les yeux et se mordaient les lèvres de douleur de ne l'avoir pas dit.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2021

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Un mage parut dans une machine élevée, qui parla longtemps du vice et de la vertu. Ce mage divisa en plusieurs parties ce qui n'avait pas besoin d'être divisé; il prouva méthodiquement tout ce qui était clair; il enseigna tout ce qu'on savait. Il se passionna froidement, et sortit suant et hors d'haleine. Toute l'assemblée alors se réveilla, et crut avoir assisté à une instruction.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 08/03/2021

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- Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin.
- Vous avez raison, dit Pangloss: car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Éden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu'il travaillât, ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos.
- Travaillons sans raisonner, dit Martin; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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- Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre?
- Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc; je les cultive avec mes enfants; le travail éloigne de nous trois grands maux: l'ennui, le vice, et le besoin.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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- Or çà, dit Candide à Martin, vous conviendrez que voilà le plus heureux de tous les hommes, car il est au-dessus de tout ce qu'il possède.
- Ne voyez-vous pas, dit Martin, qu'il est dégoûté de tout ce qu'il possède? Platon a dit, il y a longtemps, que les meilleurs estomacs ne sont pas ceux qui rebutent tous les aliments.
- Mais, dit Candide, n'y a-t-il pas du plaisir à tout critiquer, à sentir des défauts où les autres hommes croient voir des beautés?
- C'est-à-dire, reprit Martin, qu'il y a du plaisir à n'avoir pas de plaisir?


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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- Oh! Voici un Cicéron, dit Candide; pour ce grand homme-là, je pense que vous ne vous lassez point de le lire?
- Je ne le lis jamais, répondit le Vénitien. Que m'importe qu'il ait plaidé pour Rabirius ou pour Cluentius? J'ai bien assez des procès que je juge; je me serais mieux accommodé de ses oeuvres philosophiques; mais, quand j'ai vu qu'il doutait de tout, j'ai conclu que j'en savais autant que lui, et que je n'avais besoin de personne pour être ignorant.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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Enfin, mademoiselle, j'ai de l'expérience, je connais le monde; donnez-vous un plaisir, engagez chaque passager à vous conter son histoire; et s'il s'en trouve un seul qui n'ait souvent maudit sa vie, qui ne se soit souvent dit à lui-même qu'il était le plus malheureux des hommes, jetez-moi dans la mer la tête la première.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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Tout cela était indispensable, répliquait le docteur borgne, et les malheurs particuliers font le bien général, de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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Un jour, Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu'on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre de sa mère, petite brune très jolie et très docile. Comme Mlle Cunégonde avait beaucoup de dispositions pour les sciences, elle observa, sans souffler, les expériences réitérées dont elle fut témoin; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s'en retourna tout agitée, toute pensive, toute remplie du désir d'être savante, songeant qu'elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement: car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année: par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise; il fallait dire que tout est au mieux.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/01/2021

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Les hommes ne haïssent celui qu’ils appellent avare que parce qu’il n’y a rien à gagner avec lui.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par moliére le 14/01/2021

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C'est à l'extrémité de cette terre fertile que le port de Canope recevait déjà les vaisseaux de toutes les nations commerçantes, sans qu'on sût si le dieu Canope avait fondé le port, ou si les habitants avaient fabriqué le dieu, ni si l'étoile Canope avait donné son nom à la ville, ou si la ville avait donné le sien à l'étoile. Tout ce qu'on en savait, c'est que la ville et l'étoile étaient fort anciennes, et c'est tout ce qu'on peut savoir de l'origine des choses, de quelque nature qu'elles puissent être.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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On parla de la guerre que les deux rois entreprenaient; on déplora la condition des hommes, que des monarques envoient par fantaisie s'égorger pour des différends que deux honnêtes gens pourraient concilier en une heure.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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Elles frétèrent au plus vite un vaisseau qui les porta, par le détroit d'Ormus, au beau rivage d'Éden, dans l'Arabie Heureuse. C'est cet Éden dont les jardins furent si renommés qu'on en fit depuis la demeure des justes; ils furent le modèle des champs Élysées, des jardins des Hespérides, et de ceux des îles Fortunées: car, dans ces climats chauds, les hommes n'imaginèrent point de plus grande béatitude que les ombrages et les murmures des eaux.
Vivre éternellement dans les cieux avec l'Être suprême, ou aller se promener dans le jardin, dans le paradis, fut la même chose pour les hommes, qui parlent toujours sans s'entendre, et qui n'ont pu guère avoir encore d'idées nettes ni d'expressions justes.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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Voilà donc la guerre la plus terrible allumée de tous les côtés; et elle fut produite par les plaisirs de la plus belle fête qu'on ait jamais donnée sur la terre. L'Asie allait être désolée par quatre armées de trois cent mille combattants chacune.
On sent bien que la guerre de Troie, qui étonna le monde quelques siècles après, n'était qu'un jeu d'enfants en comparaison; mais aussi on doit considérer que dans la querelle des Troyens il ne s'agissait que d'une vieille femme fort libertine qui s'était fait enlever deux fois, au lieu qu'ici il s'agissait de deux filles et d'un oiseau.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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Les hommes alimentés de carnage et abreuvés de liqueurs fortes ont tous un sang aigri et aduste qui les rend fous en cent manières différentes. Leur principale démence est la fureur de verser le sang de leurs frères, et de dévaster des plaines fertiles pour régner sur des cimetières.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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Elle est belle, disait-il, je l'avoue; mais elle me paraît de ces femmes qui ne sont occupées que de leur beauté, et qui pensent que le genre humain doit leur être bien obligé quand elles daignent se laisser voir en public. On n'adore point des idoles dans mon pays. J'aimerais mieux une laideron complaisante et attentive que cette belle statue.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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Tout le monde avouait que les dieux n'avaient établi les rois que pour donner tous les jours des fêtes, pourvu qu'elles fussent diversifiées; que la vie est trop courte pour en user autrement; que les procès, les intrigues, la guerre, les disputes des prêtres, qui consument la vie humaine, sont des choses absurdes et horribles; que l'homme n'est né que pour la joie; qu'il n'aimerait pas les plaisirs passionnément et continuellement s'il n'était pas formé pour eux; que l'essence de la nature humaine est de se réjouir, et que tout le reste est folie. Cette excellente morale n'a jamais été démentie que par les faits.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 11/10/2020

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Epitaphe de Voisenon


Ici gît, ou plutôt frétille,
Voisenon, frère de Chaulieu.
A sa muse vive et gentille
Je ne prétends point dire adieu,
Car je m'en vais au même lieu,
Comme cadet de la famille.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

 

Ajoutée par Savinien le 04/05/2020

 

Acte II, Scène 5


- Il est venu ce matin un vieux gentilhomme qui ne veut voir personne.
- Il a raison: les hommes ne sont pas bons à grand'chose: fripons ou sots, voilà pour les trois quarts; et pour l'autre quart, il se tient chez soi.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 25/04/2020

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Acte I, Scène 5


Ah! Souviens-toi surtout de lui cacher toujours ma misère, et à lui, et à tout le monde: ce n'est point la pauvreté qui est intolérable, c'est le mépris: je sais manquer de tout, mais je veux qu'on l'ignore.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 25/04/2020

 

Acte I, Scène 3


Se peut-il que toujours, et en tout pays, dès que les hommes sont rassemblés, ils parlent tous à la fois! Quelle rage de parler avec la certitude de n'être point entendu!


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 25/04/2020

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Acte I, Scène 1


Je voudrais me venger de tous ceux à qui on croit du mérite. Je gagne déjà quelque chose à dire du mal; si je puis parvenir à en faire, ma fortune est faite, j'ai loué des sots, j'ai dénigré les talents; à peine y a-t-il de quoi vivre. Ce n'est pas à médire, c'est à nuire qu'on fait fortune!


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 25/04/2020

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Nos deux yeux ne rendent pas notre condition meilleure; l'un nous sert à voir les biens, et l'autre, les maux de la vie; bien des gens ont la mauvaise habitude de fermer le premier, et bien peu ferment le second: voilà pourquoi il y a tant de gens qui aimeraient mieux être aveugles que de voir tout ce qu'ils voient.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/07/2014

 

- Croyez-vous, dit Candide, que les hommes se soient toujours mutuellement massacrés comme ils font aujourd'hui? Qu'ils aient toujours été menteurs, perfides, ingrats, brigands, faibles, volages, lâches, envieux, gourmands, ivrognes, avares, ambitieux, sanguinaires, calomniateurs, débauchés, fanatiques, hypocrites et sots?
- Croyez-vous, dit Martin, que les éperviers aient toujours mangé des pigeons quand ils en ont trouvé?
- Oui, sans doute, dit Candide.
- Eh bien! Dit Martin, si les éperviers ont toujours eu le même caractère, pourquoi voulez-vous que les hommes aient changé le leur?


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/07/2014

 

De l'égalité des conditions


Ce monde est un grand bal où des fous, déguisés
Sous les risibles noms d'Eminence et d'Altesse,
Pensent enfler leur être et hausser leur bassesse.
En vain des vanités l'appareil nous surprend:
Les mortels sont égaux; leur masque est différent.
Nos cinq sens imparfaits, donnés par la nature,
De nos biens, de nos maux sont la seule mesure.
Les rois en ont-ils six? Et leur âme et leur corps
Sont-ils d'une autre espèce, ont-ils d'autres ressorts?
C'est du même limon que tous ont pris naissance;
Dans la même faiblesse ils traînent leur enfance.
Et le riche et le pauvre, et le faible et le fort,
Vont tous également des douleurs à la mort.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 10/09/2013

 

L'univers m'embarrasse et je ne puis songer,
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: Les cabales (1772)

Ajoutée par Savinien le 27/05/2013

 

Les méchants n'ont que des complices; les voluptueux ont des compagnons de débauche; les intéressés ont des associés; les politiques assemblent des factieux; le commun des hommes oisifs a des liaisons; les princes ont des courtisans; les hommes vertueux ont seuls des amis.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 27/10/2011

 

Inscription pour une statue de l'amour


Qui que tu sois, voici ton maître:
Il l'est, le fut, ou le doit être.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

 

Ajoutée par Savinien le 14/09/2011

 

Mais enfin, ce roman de l'âme détournait leur vue de la contemplation de leur propre misère; et, par un charme étrange, la foule des calamités répandues sur l'univers diminuait la sensation de leurs peines: ils n'osaient se plaindre quand tout souffrait.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: L'ingénu (1767)

Ajoutée par Savinien le 06/02/2011

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Cette réponse frappa l'ingénu. On a déjà remarqué qu'il avait l'esprit juste. On l'adoucit par des paroles flatteuses; on lui donna des espérances: ce sont les deux pièges où les hommes des deux hémisphères se prennent.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: L'ingénu (1767)

Ajoutée par Savinien le 06/02/2011

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L'abbé voulut prouver que la loi positive devait avoir tout l'avantage, et que, sans les conventions faites entre les hommes, la loi de nature ne serait presque jamais qu'un brigandage naturel. Il faut, lui disait-il, des notaires, des prêtres, des témoins, des contrats, des dispenses. L'ingénu lui répondit par la réflexion que les sauvages ont toujours faite: vous êtes donc de bien malhonnêtes gens, puisqu'il faut entre vous tant de précautions.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: L'ingénu (1767)

Ajoutée par Savinien le 06/02/2011

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Il passa une partie de la nuit à faire des vers en langue huronne pour sa bien-aimée: car il faut savoir qu'il n'y a aucun pays de la terre où l'amour n'ait rendu les amants poètes.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: L'ingénu (1767)

Ajoutée par Savinien le 06/02/2011

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- Je n'entends pas trop bien le grec, dit le géant.
- Ni moi non plus, dit la mite philosophique.
- Pourquoi donc, repris le Sirien, citez-vous un certain Aristote en grec?
- C'est, répliqua le savant, qu'il faut bien citer ce qu'on ne comprend point du tout dans la langue qu'on entend le moins.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: Micromégas (1752)

Ajoutée par Savinien le 06/02/2011

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Si vous n'étiez pas philosophe, je craindrais de vous affliger en vous apprenant que notre vie est sept cent fois plus longue que la vôtre; mais vous savez trop bien que quand il faut rendre son corps aux éléments, et ranimer la nature sous une autre forme, ce qui s'appelle mourir; quand ce moment de métamorphose est venu, avoir vécu une éternité ou avoir vécu un jour, c'est précisément la même chose. J'ai été dans des pays où l'on vit mille fois plus longtemps que chez moi, et j'ai trouvé qu'on y murmurait encore.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Extrait de: Micromégas (1752)

Ajoutée par Savinien le 06/02/2011

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Le basilic


Leurs adieux furent aussi tendres que l'avait été leur reconnaissance. Le moment où l'on se retrouve et celui où l'on se sépare sont les deux plus grandes époques de la vie.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/02/2011

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Le pêcheur


On prétend qu'on en est moins malheureux quand on ne l'est pas seul. Mais, selon Zoroastre, ce n'est pas par malignité, c'est par besoin. On se sent alors entraîné vers un infortuné comme vers son semblable. La joie d'un homme heureux serait une insulte; mais deux malheureux sont comme deux arbrisseaux faibles qui, s'appuyant l'un sur l'autre, se fortifient contre l'orage.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/02/2011

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La femme battue


Zadig dirigeait sa route sur les étoiles. La constellation d'Orion et le brillant astre de Sirius le guidaient vers le pôle de Canope. Il admirait ces vastes globes de lumière qui ne paraissent que de faibles étincelles à nos yeux, tandis que la terre, qui n'est en effet qu'un point imperceptible dans la nature, paraît à notre cupidité quelque chose de si grand et de si noble. Il se figurait alors les hommes tels qu'ils sont en effet, des insectes se dévorant les uns les autres sur un petit atome de boue.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/02/2011

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La jalousie


Qu'est-ce donc que la vie humaine? O vertu! A quoi m'avez-vous servi? Deux femmes m'ont indignement trompé, la troisième qui n'est point coupable, et qui est plus belle que les autres, va mourir! Tout ce que j'ai fait de bien a toujours été pour moi une source de malédictions, et je n'ai été élevé au comble de la grandeur que pour tomber dans le plus horrible précipice de l'infortune. Si j'eusse été méchant comme tant d'autres, je serais heureux comme eux.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/02/2011

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La jalousie


Cependant la reine prononçait si souvent le nom de Zadig, son front se couvrait de tant de rougeur en le prononçant, elle était tantôt si animée, tantôt si interdite, quand elle lui parlait en présence du roi; une rêverie si profonde s'emparait d'elle quand il était sorti, que le roi fut troublé. Il crut tout ce qu'il voyait et imagina tout ce qu'il ne voyait pas.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 03/02/2011

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La jalousie


Astarté est femme; elle laisse parler ses regards avec d'autant plus d'imprudence qu'elle ne se croit pas encore coupable. Malheureusement rassurée sur son innocence, elle néglige des dehors nécessaires. Je tremblerai pour elle tant qu'elle n'aura rien à se reprocher. Si vous étiez d'accord l'un et l'autre, vous sauriez tromper tous les yeux: une passion naissante et combattue éclate; un amour satisfait sait se cacher.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 02/02/2011

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Les disputes et les audiences


Jamais homme en place ne fut obligé de donner tant d'audiences aux dames. La plupart venaient lui parler des affaires qu'elles n'avaient point, pour en avoir une avec lui.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 02/02/2011

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La fin de la vie est triste, le commencement doit être compté pour rien, et le milieu est presque toujours un orage.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

 

Ajoutée par Savinien le 26/12/2010

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L'envieux


L'occasion de faire du mal se trouve cent fois par jour, et celle de faire du bien une fois dans l'année.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 22/10/2010

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L'envieux


Il rassemblait chez lui les plus honnêtes gens de Babylone et les dames les plus aimables; il donnait des soupers délicats, souvent précédés de concerts, et animés par des conversations charmantes dont il avait su bannir l'empressement de montrer de l'esprit, qui est la plus sûre manière de n'en point avoir et de gâter la société la plus brillante.


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

Ajoutée par Savinien le 22/10/2010

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Epigramme


L'autre jour, au fond d'un vallon,
Un serpent mordit Jean Fréron:
Que pensez-vous qu'il arriva?
Ce fut le serpent qui creva!


Par: François-Marie Arouet (Voltaire)

 

Ajoutée par Savinien le 26/09/2010

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