Citations de Arthur Schopenhauer

38 Citations

En thèse générale, on ne peut être à l'unisson parfait qu'avec soi-même; on ne peut pas l'être avec son ami, on ne peut pas l'être avec la femme aimée, car les différences de l'individualité et de l'humeur produisent toujours une dissonance, quelque faible qu'elle soit. Aussi la paix du coeur véritable et profonde et la parfaite tranquillité de l'esprit, ces biens suprêmes sur terre après la santé, ne se trouvent que dans la solitude et, pour être permanents, que dans la retraite absolue. Quand alors le moi est grand et riche, on goûte la condition la plus heureuse qui soit à trouver en ce pauvre bas monde.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 08/06/2015

Catégories:

On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 26/05/2015

Catégories:

Se restreindre rend heureux. Plus notre cercle de vision, d'action et de contact est étroit, plus nous sommes heureux; plus il est vaste, plus nous nous trouvons tourmentés ou inquiétés. Car en même temps que lui, grandissent et se multiplient les peines, les désirs et les alarmes [...] Nous trouverons du bonheur dans la plus grande simplicité possible de nos relations et même dans l'uniformité du genre de vie, tant que cette uniformité n'engendrera pas l'ennui: c'est à cette condition que nous porterons plus légèrement la vie et son fardeau inséparable; l'existence s'écoulera, comme un ruisseau, sans vagues et sans tourbillons.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 26/05/2015

Catégories:

Nous devrions ne jamais oublier que le présent seul est réel, que seul il est certain, et qu'au contraire l'avenir se présente toujours autre que nous ne le pensions et que le passé lui aussi a été différent; ce qui fait que, en somme, avenir et passé ont tous deux bien moins d'importance qu'il ne nous semble. Car le lointain, qui rapetisse les objets pour l'oeil, les surgrossit pour la pensée. Le présent seul est vrai et effectif; il est le temps réellement rempli, et c'est sur lui que repose exclusivement notre existence. Aussi doit-il toujours mériter à nos yeux un accueil de bienvenue; nous devrions goûter, avec la pleine conscience de sa valeur, toute heure supportable et libre de contrariétés ou de douleurs actuelles, c'est à dire ne pas la troubler par des visages qu'attristent des espérances déçues dans le passé ou des appréhensions pour l'avenir.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 14/05/2015

Catégories:

Quand on veut évaluer la condition d'un homme au point de vue de sa félicité, ce n'est pas de ce qui le divertit, mais de ce qui l'afflige qu'on doit s'informer; car, plus ce qui l'afflige sera insignifiant en soi, plus l'homme sera heureux; il faut un certain état de bien-être pour être sensible à des bagatelles; dans le malheur, on ne les sent pas du tout.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 12/05/2015

Catégories:

Le fou court après les plaisirs de la vie et trouve la déception; le sage évite les maux. Si malgré ces efforts il n'y parvient pas, la faute en est alors au destin et non à sa folie. Mais pour peu qu'il y réussisse, il ne sera pas déçu, car les maux qu'il aura écartés sont des plus réels. Dans le cas même où le détour fait pour leur échapper eût été trop grand et où il aurait sacrifié inutilement des plaisirs, il n'a rien perdu en réalité: car ces derniers sont chimériques, et se désoler de leur perte serait petit ou plutôt ridicule.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 12/05/2015

Catégories:

C'est une consolation, dans la vieillesse, que d'avoir derrière soi le labeur de la vie. L'homme le plus heureux est donc celui qui parcourt sa vie sans douleurs trop grandes, soit au moral soit au physique, et non pas celui qui a eu pour sa part les joies les plus vives ou les jouissances les plus fortes. Vouloir mesurer sur celles-ci le bonheur d'une existence, c'est recourir à une fausse échelle. Car les plaisirs sont et restent négatifs; croire qu'ils rendent heureux est une illusion que l'envie entretient et par laquelle elle se punit elle-même. Les douleurs au contraire sont senties positivement, c'est leur absence qui est l'échelle du bonheur de la vie. Si, à un état libre de douleur vient s'ajouter encore l'absence de l'ennui, alors on atteint le bonheur sur terre dans ce qu'il a d'essentiel, car le reste n'est plus que chimères.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 11/05/2015

Catégories:

La mort doit être considérée sans aucun doute comme le but véritable de la vie: au moment où elle se produit, se décide tout ce dont le cours entier de la vie n'était que la préparation et la préface. La mort est le résultat, le résumé de la vie, ou le total effectué qui énonce en une fois tout l'enseignement que la vie donnait en détail et par morceaux: elle nous apprend que toutes les aspirations, dont la vie est le phénomène, étaient chose inutile, vaine, pleine de contradictions, d'où le salut consiste à revenir.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 05/05/2015

 

C'est en apparence seulement que les hommes sont appelés en avant; en réalité ils sont poussés par derrière, ce n'est pas la vie qui les attire, mais c'est le besoin qui les presse et les fait marcher. La loi de motivation, comme toute causalité, est une pure forme du phénomène. - Pour le dire en passant, là est l'origine de ce côté comique, burlesque, grotesque et grimaçant de la vie: car un individu chassé en avant malgré lui se démène comme il peut, et la confusion qui en résulte produit souvent un effet bouffon; mais la souffrance cachée derrière ce voile n'en est pas moins sérieuse et réelle.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 05/05/2015

 

Disons-nous que de même la vie des oiseaux se passe en grande partie à opérer leurs longues et pénibles migrations, puis à bâtir leur nid, à apporter la nourriture à leurs poussins, destinés eux-mêmes, l'année suivante, à jouer le même rôle; qu'ainsi tout travaille toujours pour un avenir qui fait ensuite défaut, et pourrons-nous nous empêcher de chercher des yeux la récompense de tout cet art et de toute cette peine, le but dont l'image présente aux yeux des animaux les pousse à cette agitation incessante; pouvons-nous en un mot nous empêcher de demander: Quel est le résultat de tout cela? Quelle est la fin réalisée par l'existence animale qui demande toutes ces dispositions à perte de vue? - On ne peut rien nous montrer que la satisfaction de la faim et de l'instinct sexuel, et peut-être encore un court moment de bien-être, comme il est donné à tout animal d'en obtenir en partage, au milieu de ses misères et de ses efforts infinis. Si l'on met en regard d'une part l'ingéniosité inexprimable de la mise en oeuvre, la richesse indicible des moyens, et de l'autre, la pauvreté du résultat poursuivi et obtenu, on ne peut se refuser à admettre que la vie est une affaire dont le revenu ne couvre pas les frais.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 05/05/2015

 

La vérité, la voici: nous devons être misérables, et nous le sommes. Et la source principale des maux les plus graves qui atteignent l'homme, c'est l'homme même: homo homini lupus. Pour qui embrasse bien du regard cette dernière vérité, le monde apparaît comme un enfer, plus terrible que celui de Dante en ce que l'un doit y être le démon de l'autre.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 04/05/2015

 

Avec ses contrariétés petites, médiocres et grandes de chaque heure, de chaque jour, de chaque semaine et de chaque année, avec ses espérances déçues et ses accidents qui déjouent tous les calculs, la vie porte l'empreinte si nette d'un caractère propre à nous inspirer le dégoût, que l'on a peine à concevoir comment on a pu le méconnaître, et se laisser persuader que la vie existe pour être goûtée par nous avec reconnaissance et que l'homme est ici-bas pour vivre heureux.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 04/05/2015

 

Vraiment, on a peine à croire à quel point est insignifiante, vide de sens, aux yeux du spectateur étranger, à quel point est stupide et irréfléchie, de la part de l'acteur lui-même, l'existence que coulent la plupart des hommes: une attente sotte, des souffrances ineptes, une marche titubante, à travers les quatre âges de la vie, jusqu'à ce terme, la mort, en compagnie d'une procession d'idées triviales. Voilà les hommes: des horloges; une fois monté, cela marche sans savoir pourquoi; à chaque conception, à chaque engendrement, c'est l'horloge de la vie humaine qui se remonte, pour reprendre sa petite ritournelle, déjà répétée une infinité de fois, phrase par phrase, mesure par mesure, avec des variations insignifiantes.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 29/04/2015

 

Sans nous lasser, nous courons de désir en désir; en vain chaque satisfaction obtenue, en dépit de ce qu'elle promettait, ne nous satisfait point, le plus souvent ne nous laisse que le souvenir d'une erreur honteuse: nous continuons à ne pas comprendre, nous recommençons le jeu des Danaïdes; et nous voilà à poursuivre encore de nouveaux désirs.
Et cela va toujours ainsi, à l'infini, à moins, chose plus rare, et qui réclame quelque force de caractère, à moins que nous ne nous trouvions en face d'un désir que nous ne pouvons ni satisfaire ni abandonner: alors nous avons ce que nous cherchions, un objet que nous puissions en tout instant accuser, à la place de notre propre essence, d'être la source de nos misères; dès lors, nous sommes en querelle avec notre destinée, mais réconciliés avec notre existence même, plus éloignés que jamais de reconnaître que cette existence même a pour essence la douleur, et qu'un vrai contentement est chose impossible.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 28/04/2015

 

Entre les désirs et leurs réalisations s'écoule toute la vie humaine. Le désir, de sa nature, est souffrance; la satisfaction engendre bien vite la satiété: le but était illusoire: la possession lui enlève son attrait; le désir renaît sous une forme nouvelle, et avec lui le besoin; sinon, c'est le dégoût, le vide, l'ennui, ennemis plus rudes encore que le besoin. - Quand le désir et la satisfaction se suivent à des intervalles qui ne sont ni trop longs ni trop courts, la souffrance, résultat commun de l'un et de l'autre, descend à son minimum: et c'est là la plus heureuse vie.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 28/04/2015

 

Ce qui fait l'occupation de tout être vivant, ce qui le tient en mouvement, c'est le désir de vivre. Eh bien, cette existence, une fois assurée, nous ne savons qu'en faire, ni à quoi l'employer! Alors intervient le second ressort qui nous met en mouvement, le désir de nous délivrer du fardeau de l'existence, de le rendre insensible, « de tuer le temps », ce qui veut dire fuir l'ennui. Aussi voyons-nous la plupart des gens à l'abri du besoin et des soucis, une fois débarrassés de tous les autres fardeaux, finir par être à charge à eux-mêmes, se dire, à chaque heure qui passe: autant de gagné! A chaque heure, c'est à dire à chaque réduction de cette vie qu'ils tenaient tant à prolonger; car à cette oeuvre ils ont jusque-là consacré toutes leurs forces.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 28/04/2015

 

Pour la plupart, la vie n'est qu'un combat perpétuel pour l'existence même, avec la certitude d'être enfin vaincus. Et ce qui leur fait endurer cette lutte avec ses angoisses, ce n'est pas tant l'amour de la vie, que la peur de la mort, qui pourtant est là, quelque part cachée, prête à paraître à tout instant. - La vie elle-même est une mer pleine d'écueils et de gouffres; l'homme, à force de prudence et de soin, les évite, et sait pourtant que, vînt-il à bout, par son énergie et son art, de se glisser entre eux, il ne fait ainsi que s'avancer peu à peu vers le grand, le total, l'inévitable et l'irrémédiable naufrage; qu'il a le cap sur le lieu de sa perte, sur la mort: voila le terme dernier de ce pénible voyage, plus redoutable à ses yeux que tant d'écueils jusque-là évités.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 25/04/2015

 

Chez la bête et chez l'homme, la même vérité éclate bien plus évidemment. Vouloir, s'efforcer, voilà tout leur être: c'est comme une soif inextinguible. Or tout vouloir a pour principe un besoin, un manque, donc une douleur: c'est par nature, nécessairement, qu'ils doivent devenir la proie de la douleur. Mais que la volonté vienne à manquer d'objet, qu'une prompte satisfaction vienne à lui enlever tout motif de désirer, et les voilà tombés dans un vide épouvantable, dans l'ennui: leur nature, leur existence leur pèse d'un poids intolérable.
La vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui: ce sont là les deux éléments dont elle est faite, en somme. De là ce fait bien significatif par son étrangeté même: les hommes ayant placé toutes les douleurs, toutes les souffrances dans l'enfer, pour remplir le ciel n'ont plus trouvé que l'ennui.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 25/04/2015

 

Notre marche n'est, comme on sait, qu'une chute incessamment arrêtée: de même la vie de notre corps n'est qu'une agonie sans cesse arrêtée, une mort d'instant en instant repoussée; enfin, l'activité même de notre esprit n'est qu'un ennui que de moment en moment l'on chasse. A chaque gorgée d'air que nous rejetons, c'est la mort qui allait nous pénétrer, et que nous chassons: ainsi nous lui livrons bataille à chaque seconde, et de même, quoique à de plus longs intervalles, quand nous prenons un repas, quand nous dormons, quand nous nous réchauffons, etc. Enfin il faudra qu'elle triomphe: car il suffit d'être né pour lui échoir en partage; et si un moment elle joue avec sa proie, c'est en attendant de la dévorer. Nous n'en conservons pas moins notre vie, y prenant intérêt, la soignant, autant qu'elle peut durer: quand on souffle une bulle de savon, on y met tout le temps et les soins nécessaires; pourtant elle crèvera, on le sait bien.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 25/04/2015

 

« Ni aimer, ni haïr, » c'est la moitié de la sagesse humaine: « ne rien dire et ne rien croire » l'autre moitié. Mais avec quel plaisir on tourne le dos à un monde qui exige une pareille sagesse.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par jlm le 27/03/2013

 

D'où Dante a-t-il tiré les éléments de son enfer sinon de ce monde lui-même? Pourtant, il en a fait un enfer fort présentable. Mais lorsqu'il s'est agi de construire un ciel et d'en dépeindre les joies, alors la diffculté a été insurmontable: notre monde ne lui fournissait point de matériaux.


Par: Arthur Schopenhauer

 

Ajoutée par Savinien le 20/11/2011

 

Quand on veut évaluer la condition d'un homme au point de vue de sa félicité, ce n'est pas de ce qui le divertit, mais de ce qui l'attriste qu'on doit s'informer; car, plus ce qui l'afflige sera insignifiant en soit, plus l'homme sera heureux; il faut un certain état de bien-être pour être sensible à des bagatelles; dans le malheur, on ne les sent pas du tout.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 25/10/2010

Catégories:

Ce qui se passe dans une conscience étrangère est parfaitement indifférent et, à notre tour, nous y deviendrons indifférent à mesure que nous connaîtrons suffisamment la superficialité et la futilité des pensées, les bornes étroites des notions, l'absurdité des opinions et le nombre considérables d'erreurs que l'on rencontre dans la plupart des cervelles; à mesure aussi que nous apprendrons par expérience avec quel mépris l'on parle, à l'occasion, de chacun de nous, dès qu'on ne nous craint pas ou quand on croit que nous ne le saurons pas; mais surtout quand nous aurons entendu une fois avec quel dédain une demi-douzaine d'imbéciles parlent de l'homme le plus distingué.
Nous comprendrons alors qu'attribuer une haute valeur à l'opinion des hommes, c'est leur faire trop d'honneur.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

C'est un avantage inappréciable de posséder tout acquise une fortune, quand elle ne suffirait même qu'à permettre de vivre aisément, seul et sans famille, dans une véritable indépendance, c'est à dire sans avoir besoin de travailler; c'est là ce qui constitue l'immunité qui exempte des misères et des tourments attachés à la vie humaine; c'est l'émancipation de la corvée générale qui est le destin propre des enfants de la terre. Ce n'est que par cette faveur du sort que nous sommes vraiment homme né libre; à cette seule condition, on est réellement sui juris, maître de son temps et de ses forces, et l'on dira chaque matin: « la journée m'appartient. »


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

L'absence des biens auxquels un homme n'a jamais songé à aspirer ne peut nullement le priver, il sera parfaitement satisfait sans ces biens, tandis que tel autre qui possède cent fois plus que le premier se sentira malheureux, parce qu'il lui manque un seul objet qu'il convoite.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

La vie intellectuelle sera la préoccupation principale de l'homme supérieur; augmentant sans cesse son trésor de jugement et de connaissance, elle acquiert aussi constamment une liaison et une gradation, une unité et une perfection de plus en plus prononcées, comme une oeuvre d'art en voie de formation.
En revanche, quel pénible contraste fait avec celle-ci la vie des autres, purement pratique, dirigée uniquement vers le bien-être personnel, n'ayant d'accroissement possible qu'en longueur, sans pouvoir gagner en profondeur, et destinée néanmoins à leur servir de but pour elle-même, pendant que pour l'autre elle est un simple moyen.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

Il n'y a pas beaucoup à gagner dans ce monde: la misère et la douleur le remplissent, et, quand à ceux qui leur ont échappé, l'ennui est là qui les guette de tous les coins. En outre, c'est d'ordinaire la perversité qui y gouverne et la sottise qui y parle haut. Le destin est cruel, et les hommes sont pitoyables.
Dans un monde ainsi fait, celui qui a beaucoup en lui-même est pareil à une chambre d'arbre de Noël, éclairée, chaude, gaie, au milieu des neiges et des glaces d'une nuit de décembre.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

L'homme ordinaire ne se préoccupe que de passer le temps, l'homme de talent que de l'employer.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

L'homme intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs; il recherchera donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre les importuns; après avoir entretenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes, il préférera une existence retirée, et, si c'est un esprit tout à fait supérieur, il choisira la solitude. Car plus un homme possède en lui-même, moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui être utiles. Aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité.
Ah! Si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité, cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde: mais, hélas! Cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

La beauté est une lettre ouverte de recommandation, qui nous gagne les coeurs à l'avance.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

En thèse générale, les neuf dixièmes de notre bonheur reposent exclusivement sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir; sans elle, au contraire, nous ne saurions goûter un bien extérieur, de quelque nature qu'il soit; même les autres biens subjectifs, tels que les qualités de l'intelligence, du coeur, du caractère, sont amoindris et gâtés par l'état de maladie. Aussi n'est-ce pas sans raison que nous nous informons mutuellement de l'état de notre santé et que nous nous souhaitons réciproquement de nous bien porter, car c'est bien là en réalité ce qu'il y a de plus essentiellement important pour le bonheur humain.
Il s'ensuit donc qu'il est de la plus insigne folie de sacrifier sa santé à quoi que ce soit, richesse, carrière, études, gloire et surtout à la volupté et aux jouissances fugitives. Au contraire, tout doit céder le pas à la santé.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

Il est plus sage de travailler à conserver sa santé et à développer ses facultés qu'à acquérir des richesses, ce qu'il ne faut pas interpréter en ce sens qu'il faille négliger l'acquisition du nécessaire et du convenable.
Mais la richesse proprement dite, c'est à dire un grand superflu, contribue peu à notre bonheur; aussi beaucoup de riches se sentent-ils malheureux, parce qu'ils sont dépourvus de culture réelle de l'esprit, de connaissance et, par suite, de tout intérêt objectif qui pourrait les rendre aptes à une occupation intellectuelle.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

Un homme d'esprit, dans la solitude la plus absolue, trouve dans ses propres pensées et dans sa propre fantaisie de quoi se divertir agréablement, tandis que l'être borné aura beau varier sans cesse les fêtes, les spectacles, les promenades et les amusements, il ne parviendra pas à écarter l'ennui qui le torture.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

La santé par dessus tout l'emporte tellement sur les biens extérieurs qu'en vérité un mendiant bien portant est plus heureux qu'un roi malade.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

Les jouissances les plus élevées, les plus variées et les plus durables sont celles de l'esprit, quelque fausse que puisse être pendant la jeunesse notre opinion à cet égard; et ces jouissances dépendent surtout de la force intellectuelle.
Il est donc facile de voir clairement combien notre bonheur dépend de ce que nous sommes, de notre individualité, tandis qu'on ne tient compte le plus souvent que de ce que nous avons ou de ce que nous représentons.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir, laquelle diffère pour chaque tête; selon la nature des intelligences, il paraîtra pauvre, insipide et plat, ou riche, intéressant et important.
Pendant que tel, par exemple, porte envie à tel autre pour les aventures intéressantes qui lui sont arrivées pendant sa vie, il devrait plutôt lui envier le don de conception qui a prêté à ces événements l'importance qu'ils ont dans sa description, car le même événement qui se présente d'une façon aussi intéressante dans la tête d'un homme d'esprit, n'offrirait plus, conçu par un cerveau plat et banal, qu'une scène insipide de la vie de tous les jours.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

En somme, certainement les sages de tous les temps ont toujours dit la même chose, et les sots, c'est à dire l'incommensurable majorité de tous les temps, ont toujours fait la même chose, savoir le contraire, et il en sera toujours ainsi. Aussi Voltaire dit-il: nous laisserons ce monde-ci aussi sot et aussi méchant que nous l'avons trouvé en arrivant.


Par: Arthur Schopenhauer

Ajoutée par Savinien le 24/10/2010

Catégories:

La rentrée littéraire


Le grand public croit qu'il en va des livres comme des oeufs et qu'il faut les consommer frais; raison pour laquelle il cherche toujours à s'emparer de ce qui est nouveau.


Par: Arthur Schopenhauer

 

Ajoutée par Boubilis le 09/09/2010

Catégories: