Citations de Jean de La Bruyère

51 Citations

Bien loin de s'effrayer ou de rougir même du nom de philosophe, il n'y a personne au monde qui ne dût avoir une forte teinture de philosophie; elle convient à tout le monde; la pratique en est utile à tous les âges, à tous les sexes et à toutes les conditions; elle nous console du bonheur d'autrui, des indignes préférences, des mauvais succès, du déclin de nos forces ou de notre beauté; elle nous arme contre la pauvreté, la vieillesse, la maladie et la mort, contre les sots et les mauvais railleurs; elle nous fait vivre sans une femme, ou nous fait supporter celle avec qui nous vivons.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 06/10/2018

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N'envions point à une sorte de gens leurs grandes richesses; ils les ont à titre onéreux, et qui ne nous accommoderait point: ils ont mis leur repos, leur santé, leur honneur et leur conscience pour les avoir; cela est trop cher, et il n'y a rien à gagner à un tel marché.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 06/10/2018

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Qui peut, avec les plus rares talents et le plus excellent mérite, n'être pas convaincu de son inutilité, quand il considère qu'il laisse en mourant un monde qui ne se sent pas de sa perte, et où tant de gens se trouvent pour le remplacer?


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par jlm le 27/03/2013

 

La liberté n'est pas oisiveté; c'est un usage libre du temps, c'est le choix du travail et de l'exercice: être libre en un mot n'est pas ne rien faire, c'est être seul arbitre de ce qu'on fait ou de ce qu'on ne fait point; quel bien en ce sens que la liberté!


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par jlm le 20/10/2013

 

Celui qui, logé chez soi dans un palais, avec deux appartements pour les deux saisons, vient coucher au Louvre dans un entresol n'en use pas ainsi par modestie; cet autre qui, pour conserver une taille fine, s'abstient du vin et ne fait qu'un seul repas n'est ni sobre ni tempérant et d'un troisième qui, importuné d'un ami pauvre, lui donne enfin quelque secours, l'on dit qu'il achète son repos, et nullement qu'il est libéral. Le motif seul fait le mérite des actions des hommes, et le désintéressement y met la perfection.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par jlm le 15/11/2012

 

Les hommes commencent par l'amour, finissent par l'ambition, et ne se trouvent dans une assiette plus tranquille que lorsqu'ils meurent.


Par: Jean de La Bruyère

 

Ajoutée par Savinien le 26/12/2010

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Des esprits forts, 32


Qui a vécu un seul jour, a vécu un siècle, même soleil, même terre, même monde, mêmes sensations, rien ne ressemble mieux à aujourd'hui que demain.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Des esprits forts, 7


Il faudrait s'éprouver et s'examiner très sérieusement, avant que de se déclarer esprit fort ou libertin, afin au moins et selon ses principes de finir comme l'on a vécu; ou si l'on ne se sent pas la force d'aller si loin, se résoudre de vivre comme l'on veut mourir.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Des jugements, 86


Il n'y a que de l'avantage pour celui qui parle peu, la présomption est qu'il a de l'esprit; et s'il est vrai qu'il n'en manque pas, la présomption est qu'il l'a excellent.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Des jugements, 71


Nous n'approuvons les autres que par les rapports que nous sentons qu'ils ont avec nous-mêmes; et il semble qu'estimer quelqu'un, c'est l'égaler à soi.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Des jugements, 43


Rien ne nous venge mieux des mauvais jugements que les hommes font de notre esprit, de nos moeurs et de nos manières, que l'indignité et le mauvais caractère de ceux qu'ils approuvent.
Du même fond dont on néglige un homme de mérite, l'on sait encore admirer un sot.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 133


Les hommes en un même jour ouvrent leur âme à de petites joies, et se laissent dominer par de petits chagrins; rien n'est plus inégal et moins suivi, que ce qui se passe en si peu de temps dans leur coeur et dans leur esprit. Le remède à ce mal est de n'estimer les choses du monde précisément que ce qu'elles valent.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 109


L'on s'insinue auprès de tous les hommes, ou en les flattant dans les passions qui occupent leur âme, ou en compatissant aux infirmités qui affligent leur corps; en cela seul consistent les soins que l'on peut leur rendre: de là vient que celui qui se porte bien, et qui désire peu de choses, est moins facile à gouverner.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 99


Tout notre mal vient de ne pouvoir être seuls; de là le jeu, le luxe, la dissipation, le vin, les femmes, l'ignorance, la médisance, l'envie, l'oubli de soi-même et de Dieu.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 70


Le monde est plein de gens qui faisant intérieurement et par habitude, la comparaison d'eux-mêmes avec les autres, décident toujours en faveur de leur propre mérite, et agissent conséquemment.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 50


Les enfants sont hautains, dédaigneux, colères, envieux, curieux, intéressés, paresseux, volages, timides, intempérants, menteurs, dissimulés, ils rient et pleurent facilement; ils ont des joies immodérées et des afflictions amères sur de très petits sujets; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment à en faire: ils sont déjà des hommes.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 48


Il n'y a pour l'homme que trois événements, naître, vivre et mourir: il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 46


Le regret qu'ont les hommes du mauvais emploi du temps qu'ils ont déjà vécu, ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 33


Si la vie est misérable, elle est pénible à supporter; si elle est heureuse, il est horrible de la perdre. L'un revient à l'autre.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 28


Rien n'engage tant un esprit raisonnable à supporter tranquillement des parents et des amis les torts qu'ils ont à son égard, que la réflexion qu'il fait sur les vices de l'humanité; et combien il est pénible aux hommes d'être constants, généreux, fidèles, d'être touchés d'une amitié plus forte que leur intérêt: comme il connaît leur portée; il n'exige point d'eux qu'ils pénètrent les corps, qu'ils volent dans l'air, qu'ils aient de l'équité: il peut haïr les hommes en général, où il y a si peu de vertu; mais il excuse les particuliers, il les aime même par des motifs plus relevés; et il s'étudie à mériter le moins qu'il se peut une pareille indulgence.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 19


La vie est courte et ennuyeuse; elle se passe toute à désirer; l'on remet à l'avenir son repos et ses joies, à cet age souvent où les meilleurs biens ont déjà disparu, la santé et la jeunesse.
Ce temps arrive qui nous surprend encore dans les désirs: on est là, quand la fièvre nous saisit et nous éteint; si l'on eût guéri, ce n'était que pour désirer plus longtemps.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De l'homme, 1


Ne nous emportons point contre les hommes en voyant leur dureté, leur ingratitude, leur injustice, leur fierté, l'amour d'eux-mêmes, et l'oubli des autres; ils sont ainsi faits, c'est leur nature, c'est ne pouvoir supporter que la pierre tombe ou que le feu s'élève.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la cour, 86


Vous dépendez dans une affaire qui est juste et importante, du consentement de deux personnes; l'un vous dit j'y donne les mains pourvu qu'un tel y condescende, et ce tel y condescend, et ne désire plus que d'être assuré des intentions de l'autre; cependant rien n'avance; les mois, les années s'écoulent inutilement.
Je m'y perds, dites-vous, et n'y comprends rien, il ne s'agit que de faire qu'ils s'abouchent, et qu'ils se parlent. Je vous dis moi que j'y vois clair, et que j'y comprends tout: ils se sont parlés.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la cour, 81


Il y a un certain nombre de phrases toutes faites, que l'on prend comme dans un magasin, et dont l'on se sert pour se féliciter les uns les autres sur les événements: bien qu'elles se disent souvent sans affection, et qu'elles soient reçues sans reconnaissance, il n'est pas permis avec cela de les omettre; parce que du moins elles sont l'image de ce qu'il y a au monde de meilleur, qui est l'amitié, et que les hommes ne pouvant guère compter les uns sur les autres pour la réalité, semblent être convenus entre eux, de se contenter des apparences.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la cour, 70


L'esclave n'a qu'un maître: l'ambitieux en a autant qu'il y a de gens utiles à sa fortune.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la cour, 66


Les deux tiers de ma vie sont écoulés, pourquoi tant m'inquiéter sur ce qui m'en reste? La plus brillante fortune ne mérite point ni le tourment que je me donne, ni les petitesses où je me surprends, ni les humiliations, ni les hontes que j'essuie: trente années détruiront ces colosses de puissance qu'on ne voyait bien qu'à force de lever la tête; nous disparaîtrons, moi qui suis si peu de chose, et ceux que je contemplais si avidement, et de qui j'espérais toute ma grandeur: le meilleur de tous les biens, s'il y a des biens, c'est le repos, la retraite, et un endroit qui soit son domaine.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Des biens de fortune, 1


Un homme fort riche peut manger des entremets, faire peindre ses lambris et ses alcôves, jouir d'un palais à la campagne, et d'un autre à la ville, avoir un grand équipage, mettre un duc dans sa famille, et faire de son fils un grand seigneur; cela est juste de son ressort: mais il appartient peut-être à d'autres de vivre contents.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la société et de la conversation, 83


Le sage quelquefois évite le monde, de peur d'être ennuyé.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la société et de la conversation, 81


Toute révélation d'un secret est la faute de celui qui l'a confié.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la société et de la conversation, 80


Toute confiance est dangereuse si elle n'est entière; il y a peu de conjonctures où il ne faille tout dire, ou tout cacher. On a déjà trop dit de son secret à celui à qui l'on croit devoir en dérober une circonstance.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la société et de la conversation, 18


C'est une grande misère que de n'avoir pas assez d'esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. Voila le principe de toute impertinence.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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De la société et de la conversation, 16


L'esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu'à en faire trouver aux autres; celui qui sort de votre entretien content de soi et de son esprit, l'est de vous parfaitement.
Les hommes n'aiment point à vous admirer, ils veulent plaire; ils cherchent moins à être instruits et même réjouis, qu'à être goûtés et applaudis; et le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Du coeur, 64


La vie est courte; si elle ne mérite ce nom que lorsqu'elle est agréable; puisque si l'on cousait ensemble toutes les heures que l'on passe avec ce qui plaît, l'on ferait à peine d'un grand nombre d'années une vie de quelques mois.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Du coeur, 63


Il faut rire avant que d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Du coeur, 37


L'on est encore longtemps à se voir par habitude, et à se dire de bouche que l'on s'aime, après que les manières disent qu'on ne s'aime plus.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Du coeur, 39


L'on veut faire tout le bonheur, ou si cela ne se peut ainsi, tout le malheur de ce qu'on aime.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 17/10/2010

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Du coeur, 9


L'amour commence par l'amour, et l'on ne saurait passer de la plus forte amitié qu'à un amour faible.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des femmes, 78


Il y a peu de femmes si parfaites, qu'elles empêchent un mari de se repentir du moins une fois le jour d'avoir une femme, ou de trouver heureux celui qui n'en a point.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des femmes, 67


Il arrive quelquefois qu'une femme cache à un homme toute la passion qu'elle sent pour lui; pendant que de son côté il feint pour elle toute celle qu'il ne sent pas.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des femmes, 62


Les belles filles sont sujettes à venger ceux de leurs amants qu'elles ont maltraités; ou par de laids, ou par de vieux, ou par d'indignes maris.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des femmes, 34


Pour les femmes du monde, un jardinier est un jardinier, et un maçon est un maçon; pour quelques autres plus retirées, un maçon est un homme, un jardinier est un homme. Tout est tentation à qui la craint.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des femmes, 31


A un homme vain, indiscret, qui est grand parleur et mauvais plaisant; qui parle de soi avec confiance, et des autres avec mépris; impétueux, altier, entreprenant; sans moeurs ni probité; de nul jugement et d'une imagination très libre, il ne lui manque plus pour être adoré de bien des femmes, que de beaux traits et la taille belle.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 69


Horace ou Despréaux l'a dit avant vous, je le crois sur votre parole; mais je l'ai dit comme mien, ne puis-je pas penser après eux une chose vraie, et que d'autres encore penseront après moi?


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 59


La gloire ou le mérite de certains hommes est de bien écrire; et de quelques autres, c'est de n'écrire point.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 56


Tout écrivain pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs, examiner son propre ouvrage comme quelque chose qui lui est nouveau, qu'il lit pour la première fois, où il n'a nulle part, et que l'auteur aurait soumis à sa critique; et se persuader ensuite qu'on n'est pas entendu seulement à cause que l'on s'entend soi-même, mais parce qu'on est en effet intelligible.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 54


Corneille nous assujettit à ses caractères et à ses idées; Racine se conforme aux nôtres: celui-là peint les hommes comme ils devraient-être; celui-ci les peint tels qu'ils sont.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 53


Il semble que le roman et la comédie pourraient être aussi utiles qu'ils sont nuisibles; l'on y voit de si grands exemples de constance, de vertu, de tendresse et de désintéressement, de si beaux et de si parfaits caractères, que quand une jeune personne jette de là sa vue sur tout ce qui l'entoure, ne trouvant que des sujets indignes et fort au-dessous de ce qu'elle vient d'admirer, je m'étonne qu'elle soit capable pour eux de la moindre faiblesse.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 18


La même justesse d'esprit qui nous fait écrire de bonnes choses, nous fait appréhender qu'elles ne le soient pas assez pour mériter d'être lues.
Un esprit médiocre croit écrire divinement; un bon esprit croit écrire raisonnablement.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 16


L'on devrait aimer à lire ses ouvrages à ceux qui en savent assez pour les corriger et les estimer.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Des ouvrages de l'esprit, 1


Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent.
Sur ce qui concerne les moeurs, le plus beau et le meilleur est enlevé; l'on ne fait que glaner après les anciens et les habiles d'entre les modernes.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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Discours sur Théophraste


Ainsi il y a deux mille ans accomplis que vivait ce peuple d'Athènes dont il fait la peinture, nous admirerons de nous y reconnaître nous-mêmes, nos amis, nos ennemis, ceux avec qui nous vivons, et que cette ressemblance avec des hommes séparés par tant de siècles soit si entière.
En effet, les hommes n'ont point changé selon le coeur et selon les passions, il sont encore tels qu'ils étaient alors, et qu'ils sont marqués dans Théophraste: vains, dissimulés, flatteurs, intéressés, effrontés, importuns, défiants, médisants, querelleux, superstitieux.


Par: Jean de La Bruyère

Ajoutée par Savinien le 16/10/2010

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