Citations de Le médecin malgré lui, de Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

5 Citations

Acte II, Scène 6


- Est-ce là la malade?
- Oui, je n'ai qu'elle de fille; et j'aurais tous les regrets du monde si elle venait à mourir.
- Qu'elle s'en garde bien! Il ne faut pas qu'elle meure sans l'ordonnance du médecin.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte II, Scène 6


- On ne peut pas mieux raisonner, sans doute. Il n'y a qu'une seule chose qui m'a choqué: c'est l'endroit du foie et du coeur. Il me semble que vous les placez autrement qu'ils ne sont; que le coeur est du côté gauche, et le foie du côté droit.
- Oui, cela était autrefois ainsi; mais nous avons changé tout cela, et nous faisons maintenant la médecine d'une méthode toute nouvelle.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte II, Scène 6


- Mon avis est qu'on la remette sur son lit, et qu'on lui fasse prendre pour remède quantité de pain trempé dans du vin.
- Pourquoi cela, Monsieur?
- Parce qu'il y a dans le vin et le pain, mêlés ensemble, une vertu sympathique qui fait parler. Ne voyez-vous pas bien qu'on ne donne autre chose aux perroquets, et qu'ils apprennent à parler en mangeant de cela?


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte II, Scène 6


- Monsieur, c'est là sa maladie. Elle est devenue muette, sans que jusques ici on en ait pu savoir la cause: et c'est un accident qui a fait reculer son mariage.
- Et pourquoi?
- Celui qu'elle doit épouser veut attendre sa guérison pour conclure les choses.
- Et qui est ce sot-là, qui ne veut pas que sa femme soit muette? Plût à Dieu que la mienne eût cette maladie! Je me garderais bien de la vouloir guérir.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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On vient me chercher de tous les côtés; et si les choses vont toujours de même, je suis d'avis de m'en tenir, toute ma vie, à la médecine. Je trouve que c'est le métier le meilleur de tous; car, soit qu'on fasse bien ou soit qu'on fasse mal, on est toujours payé de la même sorte: la méchante besogne ne retombe jamais sur notre dos: et nous taillons, comme il nous plaît, sur l'étoffe où nous travaillons. Un cordonnier, en faisant des souliers, ne saurait gâter un morceau de cuir qu'il n'en paye les pots cassés; mais ici l'on peut gâter un homme sans qu'il en coûte rien. Les bévues ne sont point pour nous; et c'est toujours de la faute de celui qui meurt. Enfin le bon de cette profession est qu'il y a parmi les morts une honnêteté, une discrétion la plus grande du monde; et jamais on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 06/10/2014