Citations de Médée, de Pierre Corneille
16 Citations
Souvent je ne sais quoi qu'on ne peut exprimer
Nous surprend, nous emporte, et nous force d'aimer;
Et souvent, sans raison, les objets de nos flammes
Frappent nos yeux ensemble et saisissent nos âmes.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 20/06/2022
Acte V, Scène 7
Venge-toi, pauvre amant, Créuse le commande;
Ne lui refuse point un sang qu'elle demande;
Ecoute les accents de sa mourante voix,
Et vole sans rien craindre à ce que tu lui dois.
A qui sait bien aimer il n'est rien d'impossible.
Eusses-tu pour retraite un roc inaccessible,
Tigresse, tu mourras; et malgré ton savoir,
Mon amour te verra soumise à son pouvoir;
Mes yeux se repaîtront des horreurs de ta peine:
Ainsi le veut Créuse, ainsi le veut ma haine.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte V, Scène 6
Mes désirs sont contents. Mon père et mon pays,
Je ne me repens plus de vous avoir trahis;
Avec cette douceur j'en accepte le blâme.
Adieu, parjure: apprends à connaître ta femme,
Souviens-toi de sa fuite, et songe, une autre fois,
Lequel est plus à craindre ou d'elle ou de deux rois.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte V, Scène 5
Quoi! Ce poison m'épargne, et ces feux impuissants
Refusent de finir les douleurs que je sens!
Il faut donc que je vive, et vous m'êtes ravie!
Justes dieux! Quel forfait me condamne à la vie?
Est-il quelque tourment plus grand pour mon amour
Que de la voir mourir, et de souffrir le jour?
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte V, Scène 2
Est-ce assez, ma vengeance, est-ce assez de deux morts?
Consulte avec loisir tes plus ardents transports.
Des bras de mon perfide arracher une femme,
Est-ce pour assouvir les fureurs de mon âme?
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte IV, Scène 5
Je veux une vengeance et plus haute et plus prompte;
Ne l'entreprenez pas, votre offre me fait honte:
Emprunter le secours d'aucun pouvoir humain,
D'un reproche éternel diffamerait ma main.
En est-il, après tout, aucun qui ne me cède?
Qui force la nature, a-t-il besoin qu'on l'aide?
Laissez-moi le souci de venger mes ennuis,
Et par ce que j'ai fait, jugez ce que je puis.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte IV, Scène 3
J'eus toujours pour suspects les dons des ennemis.
Ils font assez souvent ce que n'ont pu leurs armes ;
Je connais de Médée et l'esprit et les charmes,
Et veux bien m'exposer au plus cruel trépas,
Si ce rare présent n'est un mortel appas.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte IV, Scène 2
C'est de quoi mon esprit n'est plus inquiété;
Par son bannissement j'ai fait ma sûreté;
Elle n'a que fureur et que vengeance en l'âme,
Mais, en si peu de temps, que peut faire une femme?
Je n'ai prescrit qu'un jour de terme à son départ.
C'est peu pour une femme, et beaucoup pour son art;
Sur le pouvoir humain ne réglez pas les charmes.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte III, Scène 3
Veux-tu que je m'expose aux haines de deux rois
Et que mon imprudence attire sur nos têtes,
D'un et d'autre côté, de nouvelles tempêtes?
Fuis-les, fuis-les tous deux, suis Médée à ton tour,
Et garde au moins ta foi, si tu n'as plus d'amour.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte III, Scène 3
Il manque encor ce point à mon sort déplorable,
Que de tes cruautés on me fasse coupable.
Tu présumes en vain de t'en mettre à couvert;
Celui-là fait le crime à qui le crime sert.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte III, Scène 3
On ne m'a que bannie! Ô bonté souveraine!
C'est donc une faveur, et non pas une peine!
Je reçois une grâce au lieu d'un châtiment!
Et mon exil encor doit un remerciement!
Ainsi l'avare soif du brigand assouvie,
Il s'impute à pitié de nous laisser la vie;
Quand il n'égorge point, il croit nous pardonner,
Et ce qu'il n'ôte pas, il pense le donner.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte II, Scène 5
Allez, allez, madame,
Etaler vos appas et vanter vos mépris
A l'infâme sorcier qui charme vos esprits.
De cette indignité faites un mauvais conte;
Riez de mon ardeur, riez de votre honte;
Favorisez celui de tous vos courtisans
Qui raillera le mieux le déclin de mes ans;
Vous jouirez fort peu d'une telle insolence;
Mon amour outragé court à la violence;
Mes vaisseaux à la rade, assez proches du port,
N'ont que trop de soldats à faire un coup d'effort.
La jeunesse me manque, et non pas le courage:
Les rois ne perdent point les forces avec l'âge;
Et l'on verra, peut-être avant ce jour fini,
Ma passion vengée, et votre orgueil puni.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte I, Scène 5
N'en as-tu rien appris? N'as-tu point vu Jason?
N'appréhende-t-il rien après sa trahison?
Croit-il qu'en cet affront je m'amuse à me plaindre?
S'il cesse de m'aimer, qu'il commence à me craindre.
Il verra, le perfide, à quel comble d'horreur
De mes ressentiments peut monter la fureur.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte I, Scène 4
Et vous, troupe savante en noires barbaries,
Filles de l'Achéron, pestes, larves, Furies,
Fières soeurs, si jamais notre commerce étroit
Sur vous et vos serpents me donna quelque droit,
Sortez de vos cachots avec les mêmes flammes
Et les mêmes tourments dont vous gênez les âmes;
Laissez-les quelque temps reposer dans leurs fers;
Pour mieux agir pour moi faites trêve aux enfers.
Apportez-moi du fond des antres de Mégère
La mort de ma rivale, et celle de son père,
Et si vous ne voulez mal servir mon courroux,
Quelque chose de pis pour mon perfide époux.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 23/08/2020
Acte I, Scène 5
Les plus ardents transports d'une haine connue
Ne sont qu'autant d'éclairs avortés dans la nue,
Qu'autant d'avis à ceux que vous voulez punir,
Pour repousser vos coups, ou pour les prévenir.
Qui peut sans s'émouvoir supporter une offense,
Peut mieux prendre à son point le temps de sa vengeance;
Et sa feinte douceur, sous un appas mortel,
Mène insensiblement sa victime à l'autel.
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 25/08/2010
Acte II, Scène 3
Nous donnons bien souvent de divers noms aux choses:
Des épines pour moi, vous les nommez des roses...
Par: Pierre Corneille
Extrait de: Médée (1635)
Ajoutée par Savinien le 07/08/2010