Citations de Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

91 Citations

Acte V, Scène 9


Je devine à peu près quel est votre supplice;
Mais le sort en cela ne vous est que propice.
Si n'être point cocu vous semble un si grand bien,
Ne vous point marier en est le vrai moyen.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte V, Scène 4


Chose étrange d'aimer, et que pour ces traîtresses
Les hommes soient sujets à de telles faiblesses!
Tout le monde connaît leur imperfection:
Ce n'est qu'extravagance et qu'indiscrétion;
Leur esprit est méchant, et leur âme fragile;
Il n'est rien de plus faible et de plus imbécile,
Rien de plus infidèle: et malgré tout cela,
Dans le monde on fait tout pour ces animaux-là.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte V, Scène 4


Votre simplicité, qui semble sans pareille,
Demande si l'on fait les enfants par l'oreille;
Et vous savez donner des rendez-vous la nuit,
Et pour suivre un galant vous évader sans bruit!
Tudieu! Comme avec lui votre langue cajole!
Il faut qu'on vous ait mise à quelque bonne école.
Qui diantre tout d'un coup vous en a tant appris?
Vous ne craignez donc plus de trouver des esprits?
Et ce galant, la nuit, vous a donc enhardie?
Ah! Coquine, en venir à cette perfidie!
Malgré tous mes bienfaits former un tel dessein!
Petit serpent que j'ai réchauffé dans mon sein,
Et qui, dès qu'il se sent, par une humeur ingrate,
Cherche à faire du mal à celui qui le flatte!


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte IV, Scène 1


De quel oeil la traîtresse a soutenu ma vue!
De tout ce qu'elle a fait elle n'est point émue;
Et, bien qu'elle me mette à deux doigts du trépas,
On dirait, à la voir, qu'elle n'y touche pas.
Plus, en la regardant, je la voyais tranquille,
Plus je sentais en moi s'échauffer une bile;
Et ces bouillants transports dont s'enflammait mon coeur
Y semblaient redoubler mon amoureuse ardeur.
J'étais aigri, fâché, désespéré contre elle,
Et cependant jamais je ne la vis si belle,
Jamais ses yeux aux miens n'ont paru si perçants,
Jamais je n'eus pour eux des désirs si pressants.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte III, Scène 4


Mais ce qui m'a surpris, et qui va vous surprendre,
C'est un autre incident que vous allez entendre;
Un trait hardi qu'a fait cette jeune beauté,
Et qu'on n'attendrait point de sa simplicité.
Il le faut avouer, l'amour est un grand maître.
Ce qu'on ne fut jamais il nous enseigne à l'être;


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte I, Scène 7


Mais, ayant tant souffert, je devais me contraindre
Jusques à m'éclaircir de ce que je dois craindre,
A pousser jusqu'au bout son caquet indiscret,
Et savoir pleinement leur commerce secret.
Tâchons de le rejoindre; il n'est pas loin, je pense:
Tirons-en de ce fait l'entière confidence.
Je tremble du malheur qui m'en peut arriver,
Et l'on cherche souvent plus qu'on ne veut trouver.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte I, Scène 1


Epouser une sotte est pour n'être point sot.
Je crois, en bon chrétien, votre moitié fort sage;
Mais une femme habile est un mauvais présage;
Et je sais ce qu'il coûte à de certaines gens
Pour avoir pris les leurs avec trop de talents.
[...]
Non, non, je ne veux point d'un esprit qui soit haut;
Et femme qui compose en sait plus qu'il ne faut.
Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime,
Même ne sache pas ce que c'est qu'une rime;
Et s'il faut qu'avec elle on joue au corbillon,
Et qu'on vienne à lui dire à son tour: Qu'y met-on?
Je veux qu'elle réponde une tarte à la crème;
En un mot, qu'elle soit d'une ignorance extrême.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 07/02/2022

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Acte III, Scène 4


- Comment, Monsieur Jourdain? Vous voilà le plus propre du monde!
- Vous voyez.
- Vous avez tout à fait bon air avec cet habit, et nous n'avons point de jeunes gens à la cour qui soient mieux faits que vous.
- Hay, hay.
- Il le gratte par où il se démange.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 24/01/2022

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Acte I, Scène 6


- Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles-là dans le billet ; mais tournées à la mode; bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on les peut mettre.
- On les peut mettre premièrement comme vous avez dit. Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien: D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien: Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien: Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Ou bien: Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour.
- Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure?
- Celle que vous avez dite: Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 24/01/2022

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Acte I, Scène 3


- Mon petit maître à danser, je vous ferais danser comme il faut. Et vous, mon petit musicien, je vous ferais chanter de la belle manière.
- Monsieur le batteur de fer, je vous apprendrai votre métier.
- Êtes-vous fou de l'aller quereller, lui qui entend la tierce et la quarte, et qui sait tuer un homme par raison démonstrative?


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 24/01/2022

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Acte I, Scène 1


Je languis nuit et jour, et mon mal est extrême,
Depuis qu'à vos rigueurs vos beaux yeux m'ont soumis;
Si vous traitez ainsi, belle Iris, qui vous aime,
Hélas! Que pourriez-vous faire à vos ennemis?


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 24/01/2022

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Acte I, Scène 10


- Vous avez appris la musique?
- Moi? Point du tout.
- Et comment donc cela se peut-il?
- Les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte I, Scène 10


Mais de grâce, Monsieur, ne soyez pas inexorable à ce fauteuil qui vous tend les bras il y a un quart d'heure; contentez un peu l'envie qu'il a de vous embrasser.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte I, Scène 10


- Ma chère, il faudrait faire donner des siéges.
- Holà, Almanzor!
- Madame.
- Vite, voiturez-nous ici les commodités de la conversation.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte I, Scène 10


Votre complaisance pousse un peu trop avant la libéralité de ses louanges; et nous n'avons garde, ma cousine et moi, de donner de notre sérieux dans le doux de votre flatterie.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte I, Scène 7


Apportez-nous le miroir, ignorante que vous êtes, et gardez-vous bien d'en salir la glace par la communication de votre image.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte I, Scène 7


- Voilà un laquais qui demande si vous êtes au logis, et dit que son maître vous veut venir voir.
- Apprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement. Dites: Voilà un nécessaire qui demande si vous êtes en commodité d'être visibles.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte I, Scène 6


Mon Dieu! Ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la matière! Que son intelligence est épaisse et qu'il fait sombre dans son âme!


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 10/05/2021

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Acte II, Scène 6


- Est-ce là la malade?
- Oui, je n'ai qu'elle de fille; et j'aurais tous les regrets du monde si elle venait à mourir.
- Qu'elle s'en garde bien! Il ne faut pas qu'elle meure sans l'ordonnance du médecin.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte II, Scène 6


- On ne peut pas mieux raisonner, sans doute. Il n'y a qu'une seule chose qui m'a choqué: c'est l'endroit du foie et du coeur. Il me semble que vous les placez autrement qu'ils ne sont; que le coeur est du côté gauche, et le foie du côté droit.
- Oui, cela était autrefois ainsi; mais nous avons changé tout cela, et nous faisons maintenant la médecine d'une méthode toute nouvelle.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte II, Scène 6


- Mon avis est qu'on la remette sur son lit, et qu'on lui fasse prendre pour remède quantité de pain trempé dans du vin.
- Pourquoi cela, Monsieur?
- Parce qu'il y a dans le vin et le pain, mêlés ensemble, une vertu sympathique qui fait parler. Ne voyez-vous pas bien qu'on ne donne autre chose aux perroquets, et qu'ils apprennent à parler en mangeant de cela?


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte II, Scène 6


- Monsieur, c'est là sa maladie. Elle est devenue muette, sans que jusques ici on en ait pu savoir la cause: et c'est un accident qui a fait reculer son mariage.
- Et pourquoi?
- Celui qu'elle doit épouser veut attendre sa guérison pour conclure les choses.
- Et qui est ce sot-là, qui ne veut pas que sa femme soit muette? Plût à Dieu que la mienne eût cette maladie! Je me garderais bien de la vouloir guérir.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/02/2021

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Acte IV, Scène 3


J'ai cru jusques ici que c'était l'ignorance
Qui faisait les grands sots, et non pas la science.

Vous avez cru fort mal, et je vous suis garant,
Qu'un sot savant est sot plus qu'un sot ignorant.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte IV, Scène 2


Il en est, et plusieurs, que pour le bel esprit
Le mauvais goût du siècle a su mettre en crédit:
Mais Monsieur Trissotin n'a pu duper personne,
Et chacun rend justice aux écrits qu'il nous donne.
Hors céans, on le prise en tous lieux ce qu'il vaut;
Et ce qui m'a vingt fois fait tomber de mon haut,
C'est de vous voir au ciel élever des sornettes,
Que vous désavoueriez, si vous les aviez faites.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte IV, Scène 2


Vos charmes ont d'abord possédé tout mon coeur.
Il a brûlé deux ans d'une constante ardeur;
Il n'est soins empressés, devoirs, respects, services,
Dont il ne vous ait fait d'amoureux sacrifices.
Tous mes feux, tous mes soins ne peuvent rien sur vous,
Je vous trouve contraire à mes voeux les plus doux;
Ce que vous refusez, je l'offre au choix d'une autre.
Voyez. Est-ce, Madame, ou ma faute, ou la vôtre?
Mon coeur court-il au change, ou si vous l'y poussez?
Est-ce moi qui vous quitte, ou vous qui me chassez?


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte III, Scène 6


J'aime à vivre aisément, et dans tout ce qu'on dit
Il faut se trop peiner, pour avoir de l'esprit.
C'est une ambition que je n'ai point en tête,
Je me trouve fort bien, ma mère, d'être bête,
Et j'aime mieux n'avoir que de communs propos,
Que de me tourmenter pour dire de beaux mots.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte III, Scène 2


Quoi, sans émotion pendant cette lecture?
Vous faites là, ma nièce, une étrange figure!

Chacun fait ici-bas la figure qu'il peut,
Ma tante; et bel esprit, il ne l'est pas qui veut.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 9


J'aime fort le repos, la paix, et la douceur,
Et ma femme est terrible avec son humeur.
Du nom de philosophe elle fait grand mystère,
Mais elle n'en est pas pour cela moins colère;
Et sa morale faite à mépriser le bien,
Sur l'aigreur de sa bile opère comme rien.
Pour peu que l'on s'oppose à ce que veut sa tête,
On en a pour huit jours d'effroyable tempête.
Elle me fait trembler dès qu'elle prend son ton.
Je ne sais où me mettre, et c'est un vrai dragon;
Et cependant avec toute sa diablerie,
Il faut que je l'appelle, et « mon coeur », et « ma mie ».


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 7


Je n'aime point céans tous vos gens à latin,
Et principalement ce Monsieur Trissotin.
C'est lui qui dans des vers vous a tympanisées,
Tous les propos qu'il tient sont des billevesées,
On cherche ce qu'il dit après qu'il a parlé,
Et je lui crois, pour moi, le timbre un peu fêlé.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 7


Mes gens à la science aspirent pour vous plaire,
Et tous ne font rien moins que ce qu'ils ont à faire;
Raisonner est l'emploi de toute ma maison,
Et le raisonnement en bannit la raison;
L'un me brûle mon rôt en lisant quelque histoire,
L'autre rêve à des vers quand je demande à boire;
Enfin je vois par eux votre exemple suivi,
Et j'ai des serviteurs, et ne suis point servi.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 5


Me voilà bien chanceuse! Hélas l'on dit bien vrai:
Qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage,
Et service d'autrui n'est pas un héritage.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 3


Un amant fait sa cour où s'attache son coeur,
Il veut de tout le monde y gagner la faveur;
Et pour n'avoir personne à sa flamme contraire,
Jusqu'au chien du logis il s'efforce de plaire.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 2


Vos attraits m'avaient pris, et mes tendres soupirs
Vous ont assez prouvé l'ardeur de mes désirs:
Mon coeur vous consacrait une flamme immortelle,
Mais vos yeux n'ont pas cru leur conquête assez belle;
J'ai souffert sous leur joug cent mépris différents,
Ils régnaient sur mon âme en superbes tyrans,
Et je me suis cherché, lassé de tant de peines,
Des vainqueurs plus humains, et de moins rudes chaînes.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 1


Votre esprit à l'hymen renonce pour toujours,
Et la philosophie a toutes vos amours:
Ainsi n'ayant au coeur nul dessein pour Clitandre,
Que vous importe-t-il qu'on y puisse prétendre?

Cet empire que tient la raison sur les sens,
Ne fait pas renoncer aux douceurs des encens;
Et l'on peut pour époux refuser un mérite
Que pour adorateur on veut bien à sa suite.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 1


Quand sur une personne on prétend se régler,
C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressembler.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 1


Le Ciel, dont nous voyons que l'ordre est tout-puissant,
Pour différents emplois nous fabrique en naissant;
Et tout esprit n'est pas composé d'une étoffe
Qui se trouve taillée à faire un philosophe.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 1


Mon Dieu, que votre esprit est d'un étage bas!
Que vous jouez au monde un petit personnage,
De vous claquemurer aux choses du ménage,
Et de n'entrevoir point de plaisirs plus touchants,
Qu'un idole d'époux, et des marmots d'enfants!
Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires,
Les bas amusements de ces sortes d'affaires.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 2


Si j'étais en sa place, un homme assurément
Ne m'épouserait pas de force impunément;
Et je lui ferais voir, bientôt après la fête,
Qu'une femme a toujours une vengeance prête.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 2


Il est bien difficile enfin d'être fidèle
A de certains maris faits d'un certain modèle;
Et qui donne à sa fille un homme qu'elle hait,
Est responsable au ciel des fautes qu'elle fait.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte V, Scène 5


Vous vous plaignez à tort, à tort vous le blâmez,
Et ses pieux desseins par là sont confirmés.
Dans l'amour du prochain sa vertu se consomme:
Il sait que très souvent les biens corrompent l'homme,
Et, par charité pure, il veut vous enlever
Tout ce qui vous peut faire obstacle à vous sauver.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte V, Scène 3


Mon Dieu! Le plus souvent l'apparence déçoit:
Il ne faut pas toujours juger sur ce qu'on voit.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte V, Scène 3


La vertu dans le monde est toujours poursuivie;
Les envieux mourront, mais non jamais l'envie.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte III, Scène 3


Ah! Pour être dévot, je n'en suis pas moins homme:
Et, lorsqu'on vient à voir vos célestes appas,
Un coeur se laisse prendre, et ne raisonne pas.
Je sais qu'un tel discours de moi paraît étrange:
Mais, madame, après tout, je ne suis pas un ange.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte III, Scène 3


Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande
Que d'oser de ce coeur vous adresser l'offrande:
Mais j'attends en mes voeux tout de votre bonté,
Et rien des vains efforts de mon infirmité.
En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude;
De vous dépend ma peine ou ma béatitude;
Et je vais être enfin, par votre seul arrêt,
Heureux, si vous voulez; malheureux, s'il vous plaît.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte III, Scène 2


Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.

Vous êtes donc bien tendre à la tentation;
Et la chair sur vos sens fait grande impression!
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte:
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte:
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenterait pas.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte III, Scène 1


On n'exécute pas tout ce qui se propose;
Et le chemin est long du projet à la chose.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte II, Scène 4


J'y ferai mon possible, et vous le pouvez croire.
Un coeur qui nous oublie engage notre gloire;
Il faut à l'oublier mettre aussi tous nos soins;
Si l'on n'en vient à bout, on le doit feindre au moins.
Et cette lâcheté jamais ne se pardonne,
De montrer de l'amour pour qui nous abandonne.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 6


Voilà de vos pareils le discours ordinaire:
Ils veulent que chacun soit aveugle comme eux.
C'est être libertin que d'avoir de bons yeux;
Et qui n'adore pas de vaines simagrées,
N'a ni respect ni foi pour les choses sacrées.
Allez, tous vos discours ne me font point de peur;
Je sais comme je parle, et le ciel voit mon coeur.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 1


Ceux de qui la conduite offre le plus à rire
Sont toujours sur autrui les premiers à médire.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte I, Scène 1


Contre la médisance il n'est point de rempart.
A tous les sots caquets n'ayons donc nul égard;
Efforçons-nous de vivre avec toute innocence,
Et laissons aux causeurs une pleine licence.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 15/01/2021

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Acte IV, Scène 6


Et qu'avez-vous fait dans le monde pour être gentilhomme? Croyez-vous qu'il suffise d'en porter le nom et les armes, et que ce nous soit une gloire d'être sorti d'un sang noble lorsque nous vivons en infâmes? Non, non, la naissance n'est rien où la vertu n'est pas. Aussi nous n'avons part à la gloire de nos ancêtres qu'autant que nous nous efforçons de leur ressembler; et cet éclat de leurs actions qu'ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu'ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. Ainsi vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né: ils vous désavouent pour leur sang, et tout ce qu'ils ont fait d'illustre ne vous donne aucun avantage; au contraire, l'éclat n'en rejaillit sur vous qu'à votre déshonneur, et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d'un chacun la honte de vos actions.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte III, Scène 4


Je n'ai rien fait, Monsieur, que vous n'eussiez fait en ma place. Notre propre honneur est intéressé dans de pareilles aventures, et l'action de ces coquins était si lâche, que c'eût été y prendre part que de ne s'y pas opposer.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte III, Scène 1


Il faut avouer qu'il se met d'étranges folies dans la tête des hommes, et que, pour avoir bien étudié, on en est bien moins sage le plus souvent.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte II, Scène 5


Tous les discours n'avancent point les choses; il faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte I, Scène 3


Il suffit. Je n'en veux pas ouïr davantage, et je m'accuse même d'en avoir trop entendu. C'est une lâcheté que de se faire expliquer trop sa honte; et, sur de tels sujets, un noble coeur, au premier mot, doit prendre son parti. N'attends pas que j'éclate ici en reproches et en injures: non, non, je n'ai point un courroux à exhaler en paroles vaines, et toute sa chaleur se réserve pour sa vengeance. Je te le dis encore, le Ciel te punira, perfide, de l'outrage que tu me fais; et si le Ciel n'a rien que tu puisses appréhender, appréhende du moins la colère d'une femme offensée!


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte I, Scène 2


- Il est question de te dire qu'une beauté me tient au coeur, et qu'entraîné par ses appas, je l'ai suivie jusques en cette ville.
- Et n'y craignez-vous rien, Monsieur, de la mort de ce commandeur que vous tuâtes il y a six mois?
- Et pourquoi craindre? Ne l'ai-je pas bien tué?
- Fort bien, le mieux du monde, et il aurait tort de se plaindre.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte I, Scène 2


Je ne puis refuser mon coeur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte I, Scène 2


La constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos coeurs.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte I, Scène 1


Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose; il faut que je lui sois fidèle, en dépit que j'en aie: la crainte en moi fait l'office du zèle, bride mes sentiments, et me réduit d'applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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Acte I, Scène 1


Je t'apprends, inter nos, que tu vois en Don Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, en pourceau d'Epicure, en vrai Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances chrétiennes qu'on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 14/01/2021

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On vient me chercher de tous les côtés; et si les choses vont toujours de même, je suis d'avis de m'en tenir, toute ma vie, à la médecine. Je trouve que c'est le métier le meilleur de tous; car, soit qu'on fasse bien ou soit qu'on fasse mal, on est toujours payé de la même sorte: la méchante besogne ne retombe jamais sur notre dos: et nous taillons, comme il nous plaît, sur l'étoffe où nous travaillons. Un cordonnier, en faisant des souliers, ne saurait gâter un morceau de cuir qu'il n'en paye les pots cassés; mais ici l'on peut gâter un homme sans qu'il en coûte rien. Les bévues ne sont point pour nous; et c'est toujours de la faute de celui qui meurt. Enfin le bon de cette profession est qu'il y a parmi les morts une honnêteté, une discrétion la plus grande du monde; et jamais on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 06/10/2014

 

Le seigneur Harpagon est de tous les humains l'humain le moins humain, le mortel de tous les mortels le plus dur et le plus serré. Il n'est point de service qui pousse sa reconnaissance jusqu'à lui faire ouvrir les mains. De la louange, de l'estime, de la bienveillance en paroles, et de l'amitié, tant qu'il vous plaira; mais de l'argent, point d'affaires. Il n'est rien de plus sec et de plus aride que ses bonnes grâces et ses caresses; et « donner » est un mot pour qui il a tant d'aversion qu'il ne dit jamais « je vous donne », mais « je vous prête le bonjour. »


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Extrait de: L'avare (1668)

Ajoutée par Savinien le 30/09/2014

 

J'éprouve que, pour gagner les hommes, il n'est point de meilleure voie que de se parer à leurs yeux de leurs inclinations, que de donner dans leurs maximes, encenser leurs défauts, et applaudir à ce qu'ils font. On n'a que faire d'avoir peur de trop charger la complaisance; et la manière dont on les joue a beau être visible, les plus fins toujours sont de grandes dupes du côté de la flatterie, et il n'y a rien de si impertinent et de si ridicule qu'on ne fasse avaler, lorsqu'on l'assaisonne en louanges. La sincérité souffre un peu au métier que je fais; mais, quand on a besoin des hommes, il faut bien s'ajuster à eux, et puisqu'on ne saurait les gagner que par là, ce n'est pas la faute de ceux qui flattent, mais de ceux qui veulent être flattés.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Extrait de: L'avare (1668)

Ajoutée par Savinien le 30/09/2014

 

Acte II, Scène 1


Jusques ici du moins tout va pour le mieux du monde:
Tâchons à ce progrès que le reste réponde,
Et de peur de trouver dans le port un écueil,
Conduisons le vaisseau de la main et de l'oeil.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 09/10/2010

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Acte V, Scène 8


Et tu crois que de toi je ferais mon galant?
Un mari, passe encore: tel qu'il est, on le prend;
On n'y va pas chercher tant de cérémonie.
Mais il faut qu'un galant soit fait à faire envie.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte V, Scène 7


Allez, ce procédé, Lucile, est odieux:
A peine en puis-je croire au rapport de mes yeux;
C'est de toute pudeur se montrer ennemie,
Et vous devriez mourir d'une telle infamie.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte IV, Scène 3


Et pour trancher ici tous propos superflus,
Et vous donner, ingrate, une preuve certaine
Que je veux, sans retour sortir de votre chaîne,
Je ne veux rien garder qui puisse retracer
Ce que de mon esprit il me faut effacer.
Voici votre portrait: il présente à la vue
Cent charmes merveilleux dont vous êtes pourvue;
Mais il cache sous eux cent défauts aussi grands,
Et c'est un imposteur enfin que je vous rends.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte IV, Scène 2


Il faut apprendre à vivre à ce sexe volage,
Et lui faire sentir que l'on a du courage.
Qui souffre ses mépris les veut bien recevoir.
Si nous avions l'esprit de nous faire valoir,
Les femmes n'auraient pas la parole si haute.
Oh! Qu'elles nous sont bien fières par notre faute!
Je veux être pendu, si nous ne les verrions
Sauter à notre cou plus que nous ne voudrions,
Sans tous ces vils devoirs dont la plupart des hommes
Les gâtent tous les jours dans le siècle où nous sommes.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte IV, Scène 2


Non, je ne prétends plus demeurer engagé
Pour un coeur où je vois le peu de part que j'ai;
Et puisque l'on témoigne une froideur extrême
A conserver les gens, je veux faire de même.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte II, Scène 4


Hé bien, bien! Qu'il s'en vante et rie à nos dépens:
Il n'aura pas sujet d'en triompher longtemps;
Et je lui ferai voir qu'en une âme bien faite
Le mépris suit de près la faveur qu'on rejette.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte II, Scène 4


Un coeur ne pèse rien alors que l'on l'affronte;
Il court à sa vengeance, et saisit promptement
Tout ce qu'il croit servir à son ressentiment.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte II, Scène 1


Quand l'amour est bien fort, rien ne peut l'arrêter;
Ses projets seulement vont à se contenter,
Et pourvu qu'il arrive au but qu'il se propose,
Il croit que tout le reste après est peu de chose.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 2


Ah! Cache-lui, de grâce, une peur passagère,
Où mon âme a cru voir quelque peu de lumière;
Ou si tu la lui dis, ajoute que ma mort
Est prête d'expier l'erreur de ce transport,
Que je vais à ses pieds, si j'ai pu lui déplaire,
Sacrifier ma vie à sa juste colère.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 2


Au mérite souvent de qui l'éclat vous blesse
Vos chagrins font ouvrir les yeux d'une maîtresse;
Et j'en sais tel qui doit son destin le plus doux
Aux soins trop inquiets de son rival jaloux;


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 2


Moi, jaloux? Dieu m'en garde, et d'être assez badin
Pour m'aller emmaigrir avec un tel chagrin!
Outre que de ton coeur ta foi me cautionne,
L'opinion que j'ai de moi-même est trop bonne
Pour croire auprès de moi que quelque autre te plût.
Où diantre pourrais-tu trouver qui me valût ?


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 1


Le chagrin me paraît une incommode chose:
Je n'en prends pas pour moi sans bonne et juste cause,
Et même à mes yeux cent sujets d'en avoir
S'offrent le plus souvent, que je ne veux pas voir.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 1


Enfin, crois-moi, si bien qu'on éteigne une flamme,
Un peu de jalousie occupe encore une âme,
Et l'on ne saurait voir, sans en être piqué,
Posséder par un autre un coeur qu'on a manqué.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte IV, Scène 1


La mort est un remède à trouver quand on veut,
Et l'on s'en doit servir le plus tard que l'on peut.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte III, Scène 9


On sait que la chair est fragile quelquefois,
Et qu'une fille enfin n'est ni caillou ni bois.
Vous n'avez pas été sans doute la première,
Et vous ne serez pas, que je crois, la dernière.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 1


Souvent d'un faux espoir un amant est nourri:
Le mieux reçu toujours n'est pas le plus chéri;
Et tout ce que d'ardeur font paraître les femmes
Parfois n'est qu'un beau voile à couvrir d'autres flammes.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte II, Scène 11


Pour vous dire en beaux vers, ou bien en docte prose,
Que vous serez toujours, quoi que l'on se propose,
Tout ce que vous avez été durant vos jours,
C'est à dire un esprit chaussé tout à rebours,
Une raison malade et toujours en débauche,
Un envers du bon sens, un jugement à gauche.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte I, Scène 3


Mon coeur, qu'avec raison votre discours étonne,
N'entend pas que mes yeux fassent mal à personne;
Et si dans quelque chose ils vous ont outragé,
Je puis vous assurer que c'est sans mon congé.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 08/10/2010

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Acte V, Scène 4


Puissiez-vous, pour goûter de vrais contentements,
L'un pour l'autre à jamais garder ces sentiments!
Trahi de toutes parts, accablé d'injustice,
Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté
Où d'être homme d'honneur on ait la liberté.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte V, Scène 1


Il aide à m'accabler d'un crime imaginaire!
Le voila devenu mon plus grand adversaire!
Et jamais de son coeur je n'aurai de pardon,
Pour n'avoir pas trouvé que son sonnet fut bon!
Et les hommes, morbleu! Sont faits de cette sorte!
C'est à ces actions que la gloire les porte!
Voila la bonne foi, le zèle vertueux,
La justice et l'honneur que l'on trouve chez eux!
Allons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge:
Tirons-nous de ce bois et de ce coupe-gorge.
Puisque entre humains ainsi vous vivez en vrais loups,
Traîtres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte III, Scène 4


Pour moi, contre chacun je pris votre défense,
Et leur assurait fort que c'était médisance;
Mais tous les sentiments combattirent le mien;
Et leur conclusion fut que vous feriez bien
De prendre moins de soin des actions des autres,
Et de vous mettre un peu plus en peine des vôtres;
Qu'on doit se regarder soi-même un fort long temps,
Avant que de songer à condamner les gens;
Qu'il faut mettre le poids d'une vie exemplaire
Dans les corrections qu'aux autres on veut faire.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte III, Scène 1


C'est aux gens mal tournés, aux mérites vulgaires,
A brûler constamment pour des beautés sévères,
A languir à leurs pieds et souffrir leurs rigueurs,
A chercher le secours des soupirs et des pleurs,
Et tâcher, par des soins d'une très longue suite,
D'obtenir ce qu'on nie à leur peu de mérite.

Mais les gens de mon air, marquis, ne sont pas faits
Pour aimer à crédit, et faire tous les frais.
Quelque rare que soit le mérite des belles,
Je pense, Dieu merci! Qu'on vaut son prix comme elles,
Que pour se faire honneur d'un coeur comme le mien,
Ce n'est pas la raison qu'il ne leur coûte rien,
Et qu'au moins, à tout mettre en de justes balances,
Il faut qu'à frais communs se fassent les avances.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte III, Scène 1


Je suis adroit; j'ai bon air, bonne mine,
Les dents belles surtout, et la taille fort fine.
Quant à se mettre bien, je crois, sans me flatter,
Qu'on serait mal venu de me le disputer.
Je me vois dans l'estime autant qu'on y puisse être,
Fort aimé du beau sexe, et bien auprès du maître.
Je crois qu'avec cela, mon cher marquis, je crois
Qu'on peut, par tout pays, être content de soi.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte II, Scène 4


Il est guindé sans cesse; et dans tous ses propos,
On voit qu'il se travaille à dire de bons mots.
Depuis que dans la tête il s'est mis d'être habile,
Rien ne touche son goût, tant il est difficile;
Il veut voir des défauts à tout ce qu'on écrit,
Et pense que louer n'est pas d'un bel esprit,
Que c'est être savant que trouver à redire,
Qu'il n'appartient qu'aux sots d'admirer et de rire,
Et qu'en n'approuvant rien des ouvrages du temps,
Il se met au-dessus de tous les autres gens;
Aux conversations mêmes il trouve à reprendre:
Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre;
Et les deux bras croisés, du haut de son esprit
Il regarde en pitié tout ce que chacun dit.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte I, Scène 2


Mais je lui disais, moi, qu'un froid écrit assomme,
Qu'il ne faut que ce faible à décrier un homme,
Et qu'eût-on, d'autre part, cent belles qualités,
On regarde les gens par leurs méchants côtés.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte I, Scène 2


Monsieur, cette matière est toujours délicate,
Et sur le bel esprit nous aimons qu'on nous flatte.
Mais un jour, à quelqu'un, dont je tairai le nom,
Je disais, en voyant des vers de sa façon,
Qu'il faut qu'un galant homme ait toujours grand empire
Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire;
Qu'il doit tenir la bride aux grands empressements
Qu'on a de faire éclat de tels amusements;
Et que, par la chaleur de montrer ses ouvrages,
On s'expose à jouer de mauvais personnages.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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Acte I, Scène 1


Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse,
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsque au premier faquin il court en faire autant?
Non, non, il n'est point d'âme un peu bien située
Qui veuille d'une estime ainsi prostituée:
Et la plus glorieuse a des régals peu chers,
Dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers:
Sur quelque préférence une estime se fonde,
Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde.
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,
Morbleu! Vous n'êtes pas pour être de mes gens;
Je refuse d'un coeur la vaste complaisance
Qui ne fait de mérite aucune différence;
Je veux qu'on me distingue; et pour le trancher net,
L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.


Par: Jean-Baptiste Poquelin (Molière)

Ajoutée par Savinien le 02/10/2010

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