Citations de Matthieu Ricard

25 Citations

Il nous est loisible d'accroître sans-cesse nos biens, de vivre dans une belle maison décorée avec style, de manger des plats toujours plus raffinés, mais à quel prix? Celui de notre temps, de notre énergie et de notre attention et, en fin de compte, de notre bien-être... Comme le disait le sage taoïste Tchouang-tseu: « Celui qui a pénétré le sens de la vie ne se donne plus de peine pour ce qui ne contribue pas à la vie. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 09/06/2015

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Le mot « austérité » n'est pas agréable à entendre. Dans l'esprit de la plupart des gens, il évoque la privation des plaisirs quotidiens, une vie morne et des restrictions interdisant de s'épanouir librement dans l'existence [...] La simplicité volontaire est un concept très différent. Elle ne consiste pas à se priver de ce qui nous rend heureux - ce serait absurde - mais à mieux comprendre ce qui procure une satisfaction véritable et à ne plus être assoiffé de ce qui engendre davantage de tourments que de bonheur. La simplicité va de pair avec le contentement.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 09/06/2015

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Celui qui est doué d'une véritable humilité n'est guère préoccupé de son image. Celui qui possède des qualités indiscutables et une confiance en soi justifiée aura peu de chances d'être touché par les critiques. En revanche, celui qui surévalue considérablement ses qualités voit son ego perpétuellement menacé par l'opinion des autres et réagit aisément par la colère et l'indignation.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 26/05/2015

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La plupart des gens associent l'humilité au manque d'estime de soi et de confiance dans ses propres capacités, quand ils ne l'assimilent pas à un complexe d'infériorité. Ils méconnaissent les bienfaits de l'humilité, car si la suffisance est l'apanage du sot, l'humilité est la vertu de celui qui mesure tout ce qui lui reste à apprendre et le chemin qu'il doit encore parcourir. Les humbles ne sont pas des gens beaux et intelligents qui s'évertuent à se persuader qu'ils sont laids et stupides, mais des êtres qui font peu de cas de leur ego. Ne se considérant pas comme le nombril du monde, ils s'ouvrent plus facilement aux autres et sont particulièrement conscients de l'interconnexion entre tous les êtres.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 14/05/2015

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L'orgueil, exacerbation narcissique du « moi », ferme la porte à tout progrès personnel, car pour apprendre il faut d'abord penser que l'on ne sait pas. L'humilité est une valeur oubliée du monde contemporain, théâtre du paraître. Les magazines ne cessent de donner des conseils pour « s'affirmer », « s'imposer », « être belle », paraître à défaut d'être. Cette obsession de l'image favorable que l'on doit donner de soi est telle que l'on ne se pose même plus la question de l'infondé du paraître. Pourtant, comme l'écrivait La Rochefoucauld: « Nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes que d'essayer de paraître ce que nous ne sommes pas. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 14/05/2015

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L'idée que je suis libre de faire tout ce que je veux dans mon petit monde, tant que cela ne nuit pas aux autres, est fondée sur une vision trop étroite des relations humaines. « Une telle liberté n'est pas fondée sur les relations entre les hommes, mais sur la séparation », écrit Karl Marx. De plus, en se limitant à s'abstenir de faire du tort, on risque de nuire à autrui en renonçant à la possibilité de lui faire du bien: « L'inaction des bons n'est pas moins nuisible que l'action néfaste des méchants », disait Martin Luther King. Une société harmonieuse est une société où l'on allie la liberté d'accomplir son propre bien à la responsabilité d'accomplir celui des autres.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 12/05/2015

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L'individualiste confond la liberté de faire n'importe quoi et la véritable liberté qui consiste à être maître de soi-même. La spontanéité est une qualité précieuse, à condition de ne pas la confondre avec l'agitation mentale. Etre libre intérieurement, c'est d'abord s'affranchir de la dictature de l'égocentrisme et des sentiments négatifs qui l'accompagnent: avidité, haine, jalousie,...etc. C'est prendre sa vie en main, au lieu de l'abandonner aux tendances forgées par nos habitudes et conditionnements.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 11/05/2015

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Il y a en ce monde des êtres qui possèdent d'immenses qualités, d'autres qui comblent l'humanité de bienfaits et dont les entreprises sont couronnées de succès, d'autres qui, simplement, sont plus doués, plus heureux, ou réussissent mieux que nous. Réjouissons-nous sincèrement de leurs accomplissements, souhaitons que leurs qualités ne déclinent pas, mais au contraire perdurent et s'accroissent. Cette faculté de célébrer les meilleurs aspects d'autrui est un antidote à l'envie et à la jalousie, lesquelles reflètent une incapacité à se réjouir du bonheur d'autrui. C'est aussi un remède au découragement et à la vision sombre et désespérée du monde et des êtres.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 11/05/2015

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Nous nous efforçons constamment d'améliorer les conditions extérieures de notre existence, et en fin de compte c'est notre esprit qui fait l'expérience du monde et qui traduit cette perception sous forme de bien-être ou de souffrance. Si nous transformons notre façon d'appréhender les choses, nous transformons automatiquement la qualité de notre vie. Or ce changement est possible. Il résulte d'un entraînement de l'esprit que l'on appelle parfois « méditation ».


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 10/05/2015

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Au cours des trois derniers siècles, notre perception culturelle de la violence, des guerres en particulier, a considérablement évolué. Nous sommes passés de cultures qui considéraient la torture comme un spectacle public tout à fait acceptable et la guerre comme noble et glorieuse, à une société où la violence est de moins en moins tolérée et la guerre de plus en plus considérée comme immorale et barbare. Nous progressons vers une culture de paix et de respect des droits de l'homme.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 04/05/2015

 

En vérité, l'égoïste pêche principalement par ignorance. S'il comprenait mieux les mécanismes du bonheur et de la souffrance, il accomplirait son propre bien en faisant preuve de bonté à l'égard d'autrui. Jean-Jacques Rousseau le notait: « Je sais et je sens que faire du bien est le plus vrai bonheur que le coeur humain puisse goûter. » Pour le bouddhisme, se vouloir véritablement du bien, c'est aspirer à vivre chaque moment de l'existence comme un moment de plénitude, c'est vouloir atteindre un état de sagesse, affranchi de la haine, du désir égocentré, de la jalousie et des autres poisons mentaux. Un état qui n'est plus perturbé par l'égoïsme et qui s'accompagne d'une bonté prête à s'exprimer à l'égard de tous ceux qui nous entourent.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 29/04/2015

 

Le Dalaï-Lama rappelle souvent que l'homme, à la différence des animaux, est la seule espèce capable de faire un bien ou un mal immense à ses semblables. Comment faire en sorte que ce soit le bon côté de la nature humaine qui prenne l'avantage? On peut trouver une inspiration dans ces paroles attribuées à un vieil homme amérindien: « Une lutte impitoyable se déroule en nous, dit-il à son petit-fils, une lutte entre deux loups. L'un est mauvais - il est haine, avidité, arrogance, jalousie, rancune, égoïsme et mensonge. L'autre est bon - il est amour, patience, générosité, humilité, pardon, bienveillance et droiture. Ces deux loups se battent en toi comme en tous les hommes. » L'enfant réfléchit un instant, puis demanda: « Lequel des deux loups va gagner? - Celui que tu nourris », répondit le grand-père.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 29/04/2015

 

L'amour bienveillant et la compassion sont donc les deux facettes de l'altruisme. C'est leur objet qui les distingue: l'amour bienveillant souhaite que tous les êtres connaissent le bonheur, tandis que la compassion se focalise sur l'éradication de leurs souffrances. L'amour et la compassion doivent durer aussi longtemps qu'il y aura des êtres et aussi longtemps qu'ils souffriront.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 24/04/2015

 

Pour nombre d'entre nous, la notion de « simplicité » évoque une privation, un rétrécissement de nos possibilités et un appauvrissement de l'existence. Pourtant, l'expérience montre qu'une simplicité volontaire n'implique nullement une diminution du bien-être, mais apporte au contraire une meilleure qualité de vie. Est-il plus agréable de passer une journée avec ses enfants ou entre amis, chez soi, dans un parc ou dans la nature, ou de la passer à courir les magasins? Est-il plus plaisant de jouir du contentement d'un esprit satisfait ou de constamment vouloir davantage - une voiture plus coûteuse, des vêtements de marque ou une maison plus luxueuse?


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 24/04/2015

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Enseignement du Dalaï-Lama


Tout être, même hostile, redoute comme moi la souffrance et cherche le bonheur. Cette réflexion nous amène à nous sentir profondément concernés par le bonheur d'autrui, ami ou ennemi. C'est la base de la compassion authentique. Rechercher le bonheur en restant indifférent aux autres est une erreur tragique.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 24/04/2015

 

Lorsque le développement matériel à outrance conduit à fabriquer des choses qui ne sont nullement nécessaires, on se trouve pris dans l'engrenage du superflu. Sans valeurs spirituelles, le progrès matériel ne peut mener qu'à la catastrophe. Il ne s'agit pas de prôner un retour utopique à la nature - ou à ce qu'il en reste - mais de comprendre que si le « niveau de vie », au sens matériel où on l'entend maintenant, s'est considérablement amélioré, la qualité de la vie s'est considérablement dégradée.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 18/11/2013

 

L'orgueil empêche l'émergence de la sagesse et de la compassion, « L'eau ne peut s'accumuler au sommet d'une montagne, et le vrai mérite ne s'amoncelle pas sur le pic de l'orgueil. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 18/11/2013

 

On peut convaincre par la force de la vérité, on ne doit pas imposer la vérité par la force. En d'autres termes, il n'est pas de vérité authentique qui ait besoin de la violence pour s'affirmer.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 13/11/2013

 

Les buts ordinaires de l'existence - le pouvoir, les possessions, les plaisirs des sens, la renommée - peuvent procurer des satisfactions momentanées, mais ne sont jamais la source d'une satisfaction permanente et, un jour ou l'autre, se transforment en mécontentement. Elles n'apportent jamais une plénitude durable, une paix intérieure invulnérable aux circonstances extérieures. En poursuivant toute notre vie des buts mondains, nous avons aussi peu de chance d'atteindre un bonheur véritable qu'un pêcheur qui jette ses filets dans une rivière à sec.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 05/11/2013

 

Il est rare que nous soyons capable de considérer un criminel comme la victime de sa propre haine. Il est encore plus difficile de comprendre que le désir de vengeance procède fondamentalement de cette même émotion qui a conduit l'agresseur à vous nuire. Tant que la haine de l'un engendre celle de l'autre, le cycle du ressentiment et des représailles n'aura jamais de fin. « Si la haine répond à la haine, jamais la haine ne cessera », enseignait le Bouddha Shakyamuni.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 04/11/2013

 

La liberté intérieure, c'est d'abord l'affranchissement de la dictature du « moi » et du « mien », de « l'être » asservi et de « l'avoir » envahissant, de cet ego qui rentre en conflit avec ce qui lui déplaît et tente désespérément de s'approprier ce qu'il convoite. Savoir trouver l'essentiel et ne plus s'inquiéter de l'accessoire entraîne un profond sentiment de contentement sur lequel les fantaisies du moi n'ont aucune prise. « Celui qui éprouve un tel contentement, dit le proverbe tibétain, tient un trésor au creux de sa main. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 04/11/2013

 

Il n'échappe à personne que notre société de consommation s'ingénie à inventer sans cesse une multiplicité de plaisirs factices, euphorisants et laborieusement répétés, destinés à maintenir un état d'alerte émotionnelle, lequel déclenche assez « diaboliquement » une forme d'anesthésie de la pensée. Un abîme ne sépare-t-il pas ces « bonheurs en boîte » de la félicité intérieure? Observez à la télévision les participants aux émissions du samedi soir qui sautent de joie en applaudissant un présentateur au sourire automatique, ces « croisés de l'incandescence » comme les appelle Pascal Bruckner. Comment ne pas être navré face à ces démonstrations criardes d'une euphorie si éloignée du bonheur véritable?


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 29/10/2013

 

Un ami de Hong-Kong m'a dit un jour qu'il s'était promis d'amasser un million de dollars, puis de cesser de travailler pour jouir de la vie et trouver ainsi son bonheur. Dix ans plus tard, il possédait non pas un mais trois millions de dollars. Et le bonheur? Sa réponse fut brève: « J'ai perdu dix ans de ma vie. »


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 27/10/2013

 

Le vrai bonheur procède d'une bonté essentielle qui souhaite du fond du coeur que chacun trouve un sens à son existence. C'est un amour toujours disponible, sans ostentation ni calcul. La simplicité immuable d'un coeur bon.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 27/10/2013

 

En l'absence de paix intérieure et de sagesse, on n'a rien pour être heureux. Vivant dans l'alternance de l'espoir et du doute, de l'excitation et de l'ennui, du désir et de la lassitude, il est facile de dilapider sa vie, bribe par bribe, sans même s'en apercevoir, courant en tous sens pour n'arriver nulle part. Le bonheur est un état de réalisation intérieure, non l'exaucement de désirs illimités tournés vers l'extérieur.


Par: Matthieu Ricard

Ajoutée par Savinien le 27/10/2013