Citations de Pierre de Ronsard

11 Citations

Je n'ai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démusclé, dépulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé,
Je n'ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m'a trompé,
Adieu, plaisant Soleil, mon oeil est étoupé,
Mon corps s'en va descendre où tout se désassemble.

Quel ami me voyant en ce point dépouillé
Ne remporte au logis un oeil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,

Et essuyant mes yeux par la mort endormis?
Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis,
Je m'en vais le premier vous préparer la place.


Par: Pierre de Ronsard

 

Ajoutée par Savinien le 23/12/2010

Catégories:

« Il ne faut s'ébahir, disaient ces bons vieillards
Dessus le mur troyen, voyant passer Hélène,
Si pour telle beauté nous souffrons tant de peine,
Notre mal ne vaut pas un seul de ses regards.

Toutefois il vaut mieux, pour n'irriter point Mars,
La rendre à son époux afin qu'il la remmène,
Que voir de tant de sang notre campagne pleine,
Notre havre gagné, l'assaut à nos remparts. »

Pères, il ne fallait (à qui la force tremble)
Par un mauvais conseil les jeunes retarder:
Mais et jeunes et vieux vous deviez tous ensemble

Et le corps et les biens pour elle hasarder.
Mélénas fut bien sage, et Pâris, ce me semble,
L'un de la demander, l'autre de la garder.


Par: Pierre de Ronsard

Ajoutée par Savinien le 23/12/2010

Catégories:

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant:
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. »

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos,
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain;
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.


Par: Pierre de Ronsard

Ajoutée par Savinien le 23/12/2010

Catégories:

Odelette


Cependant que ce beau mois dure,
Mignonne, allons sur la verdure,
Ne laissons perdre en vain le temps;
L'âge glissant qui ne s'arrête,
Mêlant le poil de notre tête,
S'enfuit ainsi que le Printemps.
Donc cependant que notre vie
Et le temps d'aimer nous convie,
Aimons, moissonnons nos désirs,
Passons l'amour de veine en veine,
Incontinent la mort prochaine
Viendra dérober nos plaisirs.


Par: Pierre de Ronsard

 

Ajoutée par Savinien le 23/12/2010

Catégories:

Contre les bûcherons de la forêt de Gastine


Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras!
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce?


Par: Pierre de Ronsard

 

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories:

Sonnets pour Hélène


Il ne faut s'ébahir, disaient ces bons vieillards
Dessus le mur troyen, voyant passer Hélène,
Si pour telle beauté nous souffrons tant de peine:
Notre mal ne vaut pas un seul de ses regards...


Par: Pierre de Ronsard

 

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories:

Sonnets pour Hélène


Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant,
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.


Par: Pierre de Ronsard

 

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories:

Je n'avais pas douze ans qu'au profond des vallées,
Dans les hautes forêts des hommes reculées,
Dans les antres secrets, de frayeur tous couverts,
Sans avoir soin de rien je composais des vers.


Par: Pierre de Ronsard

 

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories:

Quand je veux en amours prendre mes passe-temps,
M'amie en se moquant laid et vieillard me nomme.
Quoi, dit-elle, rêveur, tu as plus de cent ans,
Et tu veux contrefaire encore le jeune homme!


Par: Pierre de Ronsard

Extrait de: Odes (1552)

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories:

II


Du ciel à peine elle était descendue,
Quand je la vis, quand mon âme éperdue
En devint folle: et l'un si poignant trait,
Le fier destin l'engrava dans mon âme,
Que vif ni mort, jamais d'une autre dame
Empreint au coeur je n'aurai le portrait.


Par: Pierre de Ronsard

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories:

Bocage


A l'homme qui est né
Peu de temps est donné
Pour se rire et s'ébattre
Un bon jour en vaut quatre.


Par: Pierre de Ronsard

Extrait de: Odes (1552)

Ajoutée par Savinien le 06/08/2010

Catégories: